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8 décembre 2011

Bayrou et Hollande, les deux François se cherchent

Par , le 07 décembre 2011 à 16h07 , mis à jour le 08 décembre 2011 à 11h21

Dossier : Élection présidentielle 2012

Alors que le candidat du MoDem a prononcé son discours de candidature mercredi, le camp Hollande veut éviter une fuite de certains électeurs vers le centre.

 
 
 
François Hollande François BayrouImages d'archives © Abaca/Montage LCI.fr

 

Mais quelle mouche a donc piqué François Hollande il y a quelques jours, tendant la main à François Bayrou ? Si tôt, si directement ? "Je n'écarterai personne mais à la condition que les formations politiques ou les dirigeants politiques aient appelé à voter pour moi au second tour", avait déclaré le candidat socialiste sur RMC. "Tous ceux qui ont contribué au changement peuvent gouverner le pays dans le cadre du projet  que j'ai présenté", a-t-il dit. Une petite phrase qui a mis en émoi la gauche du PS et, tactiquement, Jean-Luc Mélenchon mais qui a réjoui le candidat du MoDem, ravi d'être mis si vite au centre du jeu. "Mais pourquoi François a-t-il rendu service à Bayrou ?, confiait alors à TF1 News un vieux briscard de la rue de Solférino. Commençons par rassembler la gauche sans faire du Béarn un pivot".

 
S'il est vrai que la sortie du député de Corrèze en a déconcerté plus d'un, y compris parmi ses soutiens, un de ses proches la décrypte aisément : "Hollande n'allait pas laisser Bayrou prospérer en candidat indépendant et tranquille. Il l'oblige à se positionner pendant les semaines à venir, soit proche d'un camp, soit proche d'un autre ». Car dans le camp du candidat socialiste, on a bien flairé la stratégie du centriste : taper sur le programme qu'il dit irréaliste de François Hollande pour mieux recueillir ses électeurs déçus, et critiquer le bilan de Nicolas Sarkozy et sa dérive droitière pour séduire le centre-droit. "François Bayrou se positionne comme la structure d'accueil des déçus des deux grands candidats", analyse le patron du département Opinion de TNS-Sofres Emmanuel Rivière. Il peut faire un score à deux chiffres".
 
Que répond François Bayrou, qui prononçait son discours de candidature mercredi après-midi, lorsqu'on l'interroge sur François Hollande ? "C'est quelqu'un que je respecte, même si je pense aujourd'hui qu'il est prisonnier d'un programme et d'alliances qui ne peuvent pas répondre aux difficultés du pays". Tout est dans "le respect", car les deux hommes se connaissent depuis longtemps et s'apprécient. Leurs proches, Marielle de Sarnez et François Rebsamen, ont même failli faire aboutir un projet politique ensemble après 2007, la grande alliance rose-orange-verte. 
 
"Bayrou n'est fait que pour les présidentielles"
 
Mais les deux François savent qu'ils sont en rude concurrence sur un segment significatif de l'électorat, ces Français du centre gauche ou droit qui sont soucieux de rigueur budgétaire, de construction européenne et de tempérance en matière d'immigration ou de sujets de société comme le droit de vote des étrangers. Un récent sondage LH2-Nouvel Obs est venu confirmer cette proximité des deux hommes aux yeux d'une grande partie des Français. A la question de savoir de qui, entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, François Bayrou est plus proche politiquement, 42% des personnes interrogées donnent le nom du candidat socialiste et 30% celui du président de la République. 8% répondent "ni l'un ni l'autre", 20% ne se prononcent pas, "un résultat qui reflète l'ambiguïté de la posture de François Bayrou", commente LH2.
 
Dans l'hypothèse où François Bayrou ne se qualifierait pas pour le second tour en 2012, 54% des Français souhaiteraient "qu'il reste neutre et ne donne aucune consigne de vote", et 35% "qu'il prenne parti et appelle ses électeurs à soutenir un candidat". Les partisans du MoDem sont les plus réticents à une prise de position pendant l'entre-deux tours. 64% souhaitent qu'il s'abstienne de prendre position. Mais ils seront déçus car c'est là toute la différence entre le Bayrou de 2007 et celui de 2012. Le Béarnais a cette fois prévenu, il fera un choix entre les deux tours. Sa neutralité en 2007 ne lui a rien apporté, si ce n'est une énième traversée du désert. « Aucune importance, François n'est fait que pour les présidentielles », sourit un de ses vieux et rares compagnons de la première heure. Et il en a déjà deux sous le pied, pour François Hollande c'est une première.

Mais contrairement à 2007, le candidat du MoDem n'a pas pris le risque de poursuivre dans son image de meilleur opposant à Nicolas Sarkozy. Il s'est tactiquement apaisé. Redevenu centriste, il espère devenir central en 2012. Avec une majorité de gauche, ou une majorité de droite, les paris sont ouverts. Pour la diriger depuis Matignon. A moins que la gravité de la crise provoque un « big bang » politique dont il rêve depuis si longtemps...
 
Sondage réalisé du 1er au 3 décembre par téléphone auprès d'un échantillon de 970 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatif de la population française (méthode des quotas).

 

 



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