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26 décembre 2011

Où est la gauche à l’heure de la tourmente économique ?

Sur LE MONDE DIPLOMATIQUE

 

Alors que le capitalisme connaît sa crise la plus sérieuse depuis celle des années 1930, les principaux partis de gauche semblent muets, embarrassés. Au mieux, ils promettent de ravauder le système. Plus souvent, ils cherchent à prouver leur sens des responsabilités en recommandant eux aussi une purge libérale. Combien de temps ce jeu politique verrouillé peut-il durer alors qu’enflent les colères sociales ?
par Serge Halimi, novembre 2011

Extrait:

...Mais de quelle souveraineté populaire peuvent encore se prévaloir des décisions européennes prises à la remorque des marchés ? Déjà, un socialiste aussi modéré que M. Michel Rocard s’alarme : tout nouveau durcissement des conditions imposées aux Grecs pourrait provoquer la suspension de la démocratie dans ce pays. « Dans l’état de colère où va se trouver ce peuple, écrivait-il le mois dernier, on peut douter qu’aucun gouvernement grec ne puisse tenir sans appui de l’armée. Cette réflexion triste vaut sans doute pour le Portugal et/ou l’Irlande, et/ou d’autres, plus gros. Jusqu’où ira-t-on (12)  ? »

Bien que soutenue par toute une quincaillerie institutionnelle et médiatique, la République du centre chancelle. Une course de vitesse est engagée entre le durcissement de l’autoritarisme libéral et l’enclenchement d’une rupture avec le capitalisme. Celle-ci paraît encore lointaine. Mais quand les peuples ne croient plus à un jeu politique dont les dés sont pipés, quand ils observent que les gouvernements se sont dépouillés de leur souveraineté, quand ils s’obstinent à réclamer la mise au pas des banques, quand ils se mobilisent sans savoir où les conduira leur colère, cela signifie malgré tout que la gauche est encore vivante.

Serge Halimi

 


(1) Composée de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI).

(2) Benoît Hamon, Tourner la page. Reprenons la marche du progrès social, Flammarion, Paris, 2011, p. 14-19.

(3) Agence France-Presse, 4 septembre 2011.

(4) François Hollande, Devoirs de vérité, Stock, Paris, 2006, p. 91 et 206.

(5) Ibid, p. 51 et 43.

(6) Lionel Jospin, « Reconstruire la gauche », Le Monde, 11 avril 1992.

(7) Benoît Hamon, op. cit., p. 180.

(8) Cité par Alain Salles, « L’odyssée de Papandréou », Le Monde, 16 septembre 2011.

(9) Lire « Quand la gauche renonçait au nom de l’Europe », Le Monde diplomatique, juin 2005.

(10) Massimo D’Alema, « Le succès de la gauche au Danemark annonce un renouveau européen », Le Monde, 21 septembre 2011.

(11) Karl Polanyi, La Grande Transformation, Gallimard, Paris, 1983, p. 305.

(12) Michel Rocard, « Un système bancaire à repenser », Le Monde, 4 octobre 2011.

Voir aussi le courrier des lecteurs dans notre édition de décembre 2011.

 

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