Christiane Taubira, porte-parole particulière
Paru dans Match
La candidate radicale à l'élection présidentielle de 2002 est une femme libre.
Députée radicale de gauche, elle a préféré soutenir, pendant les primaires, Arnaud Montebourg plutôt que Jean-Michel Baylet, le président de son parti. Christiane Taubira, patronne de sa propre formation en Guyane, Walwari (éventail en amérindien), a toujours été une femme libre. Un profil de franc-tireur qu’elle met désormais au service du candidat Hollande. Au moment de composer son équipe, ils avaient tous deux débattu de son rôle. « Je ne voulais pas être porte-parole, François en a convenu sans difficulté », raconte-t-elle, en rappelant que cela avait été « plus compliqué » à faire accepter à Ségolène Royal en 2007. Elle devait lui faire une proposition précise sur le titre qu’elle pourrait se voir accorder, « mais je ne suis pas très bonne pour ça », glisse-t-elle.
Un électron libre
Alors Hollande lui a « collé un machin de représentante particulière ». Bref, « en toutes circonstances, j’ai une parole légitime à l’égard de sa campagne », conclut-elle. Un électron libre, en somme. « J’ai une voix qui porte dans des endroits où la sienne ne s’entend pas forcément... », analyse-t-elle. Cela ne l’empêche pas de continuer son « alliance » avec Montebourg. Elue en Guyane, elle a observé les difficiles négociations sur les investitures au PS de loin : « De nombreux dirigeants socialistes voudraient avoir une sorte d’écurie parlementaire – entre 15 et 20 députés – pour peser, décrypte-t-elle, mais le jeu a été troublé par les primaires. »