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14 janvier 2012

La "mélenchonisation" d'Eva Joly inquiète une partie d'Europe Ecologie

Sur LE MONDE

LEMONDE

 

| 14.01.12 | 14h32

 

Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon, le 15 juillet à Avignon lors du

Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon, le 15 juillet à Avignon lors du "Forum Libération".AFP/ANNE-CHRISTINE POUJOULAT

Puis ils se sont succédé sur le site de la raffinerie Petroplus (Seine-Maritime). M. Mélenchon est venu soutenir les salariés de l'imprimerie en grève M-real, dans l'Eure, le 6 janvier, Mme Joly s'y est rendue une semaine plus tard.

 

De quoi brouiller les messages respectifs des deux candidats ? A EELV, ces déplacements ne font pas l'unanimité. Les critiques, jusqu'alors feutrées, se font plus vives, dénonçant une "mélenchonisation" d'Eva Joly. Il est vrai que les points communs entre les deux campagnes peuvent troubler. D'un côté, Mme Joly, délaissant ces dernières semaines les problématiques écologistes, se place du côté des salariés dans la tourmente. Et de l'autre, Jean-Luc Mélenchon, converti tardif à l'écologie, verdit considérablement son discours.

"Les Verts ont fait évoluer les esprits, et le mien en particulier, expliquait-il en octobre dans le magazine Terra Eco. Il fallait être aveugle pour ne pas voir que le modèle communiste, comme le modèle social-démocrate, intégrait une dimension productiviste qui est une aberration eu égard aux limites de la planète. "

VISITE DE MÉLENCHON À NOTRE-DAME-DES-LANDES

Dans son programme, il défend ce qu'il appelle "la planification écologique", expression qui englobe la protection de l'environnement de même qu'une réorientation de l'économie par l'écologie. "Cette question n'est plus la propriété exclusive des Verts", tranche Martine Billard, député de Paris, ancienne écologiste, aujourd'hui membre du Front de gauche.

Le candidat du Front de gauche s'est même déplacé, le 13 janvier, en Loire-Atlantique, à la rencontre des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, haut lieu de luttes des écologistes depuis des décennies... La construction de cet aéroport est un sujet de crispation entre écologistes et socialistes.

Il s'agit certes d'une "rencontre privée", expliquent les proches de M. Mélenchon, qui rappellent que, si le candidat est personnellement favorable à l'arrêt des travaux, ce n'est pas le cas du PCF, qui reste divisé sur cette question.

Profitant de la signature de l'accord PS-EELV, qui ne mentionne pas la sortie du nucléaire, M. Mélenchon n'hésite pas à avancer ses pions. Le Front de gauche défend l'idée d'un grand débat sur le nucléaire, suivi d'un référendum. "Le paradoxe, c'est que c'est plus facile de voter pour moi quand on est antinucléaire que de voter pour elle : l'accord signé avec le PS ferme la porte à toute discussion et prévoit ni plus ni moins de rester dans le cadre du nucléaire", estime M. Mélenchon. "Mélenchon fait preuve de suivisme, car c'est Daniel Cohn-Bendit qui a proposé [ce référendum] dès le lendemain de Fukushima, et tout le monde le sait", rappelle André Gattolin, sénateur écologiste.

L'un des principaux axes de campagne de Mme Joly, la "République exemplaire", qui réclame une moralisation de la vie politique, n'est pas si éloigné du "Qu'ils s'en aillent tous !" dont M. Mélenchon a fait un livre. "On campe comme lui dans une posture moralisatrice, ce n'est pas ça l'écologie", déplore un sénateur EELV.

Le rapprochement peut sembler d'autant plus net que Mme Joly a peu parlé récemment sur l'Europe, un de ses points de divergence les plus évidents avec le Front de gauche, qui refuse tout fédéralisme. "C'est vrai qu'on a plus entendu Daniel Cohn-Bendit qu'Eva Joly sur la Hongrie", admet Cécile Duflot.

"LES GENS NOUS REGARDENT DIFFÉREMMENT", ASSURE MÉLENCHON

Qui sortira gagnant de ce rapprochement des thématiques de campagne ? Le Parti de gauche espère bien marquer des points. "A partir du moment où Arnaud Montebourg a mené sa bataille sur la démondialisation, j'ai progressé dans les enquêtes d'opinion. De la même manière, si une écologiste est sur notre terrain, pour nous, c'est bon. Ça élargit l'écoute, et les gens nous regardent différemment", estime M. Mélenchon.

Une certitude que certains écologistes ne partagent pas. "Quand j'entends Jean-Luc Mélenchon parler de planification écologique, moi, j'entends surtout "planification", notion qui ne parle en aucun cas à nos électeurs", assure le député européen (EELV) Yannick Jadot. "Jean-Luc Mélenchon incarne la vieille gauche, et sa pseudo mue verte ne peut leurrer personne", renchérit Cécile Duflot, secrétaire nationale d'EELV. L'équipe de M. Mélenchon affirme que des militants écologistes, déçus par Mme Duflot et l'accord avec le PS, commencent à frapper à leur porte. "Ces ralliements sont marginaux", répond Mme Duflot. L'un d'eux, celui de la comédienne Anémone, devrait néanmoins ne pas laisser indifférent EELV.

"J'ai toujours soutenu les écologistes (...), mais depuis que Cohn-Bendit s'est mis là-dedans, ça vire à droite. (...) C'est pour ça que je soutiens Mélenchon, parce qu'il a intégré l'écologie à son logiciel - c'est l'un des rares - et car c'est un homme de gauche", déclare-t-elle dans une vidéo qui devait être diffusée samedi soir lors du meeting du candidat du Front de gauche à Nantes.

"A partir du moment où la campagne d'Eva Joly ne prend pas à bras-le-corps l'écologie et ses problématiques, elle se retrouve mécaniquement déportée du côté de Jean-Luc Mélenchon, et elle ne peut être que perdante, parce qu'elle est médiatiquement moins affûtée. Ce rapprochement ne permet pas aux écologistes d'optimiser leur potentiel électoral", analyse le politologue Roland Cayrol.

Sans doute conscients du danger, les dirigeants écologistes, réunis en séminaire le 11 janvier, ont décidé de "recentrer" la campagne de leur candidate. "On va également développer notre programme économique, en étant crédibles, et sans verser dans la surenchère. La différence d'approche avec Jean-Luc Mélenchon apparaîtra de manière évidente", veut croire M. Jadot.

Raphaëlle Besse Desmoulières et Anne-Sophie Mercier


Mon commentaire: probablement l'équipe de Duflot, car bon nombre de militants, eux , ont quitté EELV à la suite du sombre, trouble et fumeux accord PS-EELV pour offrir  (avec parachute  Parisien pour les législatives)  un fauteuil et indemnités afférentes à la cheftaine qui n'a pas hésité à contredire la parole des militants, portée Joly candidate aux présidentielles .

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V
Qui a copié sur l'autre, je ne sais pas, mais EELV est un parti de gauche donc les idées générales pour une candidature à la présidentielle doivent être ancrées à gauche, le programme ressemble trait pour trait à celui de Mélenchon !
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