Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 928
Newsletter
30 janvier 2012

L'abécédaire des promesses non tenues de Nicolas Sarkozy (2007-2012)

Sur SARKOFRANCE

 

Voici notre quatrième mise à jour de l’abécédaire de ses promesses non tenues, réalisé une première fois en décembre 2008, une seconde fois en mai 2010, et une troisième en mai dernier. L'exercice touche à sa fin. En mai 2010, les communicants de l'Elysée avaient déjà publié un premier feuillet d'auto-justification publié par les communicants de l'Elysée, réactualisé l'an passé.

Il y a un an, Nicolas Sarkozy promettait une année utile aux Français pour 2011. Il n'a finalement rien fait sauf campagne planqué et en coulisses.

Toutes les citations qui suivent sont malheureusement de Nicolas Sarkozy. Elles émanent de son propre abécédaire des promesses à tenir, que l'UMP a retiré du Web fin 2010. Rassurez-vous, quelques blogueurs en ont conservé la trace exhaustive, comme Yann Savidan, le Sarkopithèque ou Intox2007).


Accès à la propriété 
« Depuis des années, on vous dit qu’on ne peut rien contre la crise du logement. (...) Je veux permettre à chaque ménage d’être propriétaire, parce que la propriété est le rêve de chacun d’entre nous.» En 2007, le candidat Sarkozy voulait une France de propriétaires. Il vantait même les vertus du crédit hypothécaire, quelques semaines seulement avant la gigantesque crise des subprimes aux Etats-Unis. « Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement

Votées dès 2007, les premières mesures de soutien à la propriété, via la défiscalisation des premières années d'intérêts d'emprunts se sont révélées inutiles, coûteuses et anachroniques. La France manque de logements, pas de crédits immobiliers. Cette défiscalisation a entretenu une bulle financière. A l'automne 2010, la mesure est supprimée, au profit d'un dispositif de prêt à taux zéro accessible à tous... même aux plus riches.

Afrique
« Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d'aider les gouvernements corrompus, en mettant en place une Union méditerranéenne avec les pays du Sud, en donnant la priorité à l'Afrique. Je m'intéresse à l'Afrique et je la respecte. » Le 26 juillet 2007, Nicolas Sarkozy a prononcé l'un des discours les plus humiliants à l'égard de l'Afrique. Son « homme africain » n'était « pas assez entré dans l'histoire.» Son conseiller spécial, non élu mais très bavard, Henri Guaino, en était l'auteur. Sarkozy, pendant et après sa campagne, a aussi consolidé la Françafrique, ces réseaux occultes, hors diplomatie, qui mélanges gros intérêts privés et petites corruptions individuelles. Son Union pour la Méditerranée lui a permis d'embrasser Bachar el-Assad, le boucher syrien qui, trois ans plus tard, tua plus de 400 manifestants contestataires.
En 2011, les printemps arabes ont surpris la Sarkofrance. Michèle Alliot-Marie passait ses vacances de Noël en Tunisie invitée par un proche du régime quand les émeutes démarraient. Trois jours avant la chute de l'autocrate Ben Ali, en janvier, MAM proposait encore du matériel répressif au régime. Le nouvel ambassadeur français sur place, un jeune dénommé Boillon, fut menacé d'expulsion après des déclarations narcissiques et hors propos. En Egypte, même ignorance française. Sarkozy s'est rattrapé s'attaquant militairement à la Libye de Kadhafi, un ancien soutien.

Agriculture
« Je soutiendrai l’agriculture et l’industrie agroalimentaire » En 4 ans, Sarkozy a beaucoup parlé de l'agriculture. Il a tout promis mais n'a pas fait grand chose. Depuis sa déculottée aux élections régionales en 2010, il a multiplié les déplacements en terre agricole. Et nos paysans ont tout entendu: identité nationale (avec un discours répété deux mot pour mot à 6 mois d'intervalles en 2009), désert médical, prêts bonifiés pour les nécessiteux (50 millions d'euros, quel effort!), défense du bois, revalorisation des tarifs de rachat d'électricité, défense des éleveurs contre les algues vertes. L’agriculture avait subi la crise de plein fouet, plus tôt que les autres, à cause de la flambée des prix de l'énergie. De Salon en Salon, il se glisse dans la peau d'un Chirac immobile qui flatte les croupes et les égos.

En février 2008, pour son premier Salon de l'agriculture, Sarkozy promet de réformer la PAC par anticipation, pour redistribuer les aides aux plus fragiles. Il n'en sera rien. En 2009, son ministre Bruno Le Maire avait commencé par une bourde, en suggérant que les producteurs de fruits et légumes remboursent des aides européennes. Le Monarque avait promis la garantie des prix aux producteurs. En 2010, il n'impose qu'un engagement glissant de modération de marges sans prix d'achat plancher. La grande distribution est ravie. Le G20 français devait déboucher sur une nouvelle régulation des marchés. Il n'en sera rien. En 2011, le secteur des fruits et légumes est toujours en crise. En fin d'année, le gouvernement supprimait deux des plus grosses aides agricoles pour 2012, le remboursement partiel de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (140 millions d'euros), et l'exonération des parts départementales et régionales de taxe foncières sur les terres agricoles (200 millions d'euros).

« Il ne faut pas penser à l'agriculture à un an seulement des élections » commenta un agriculteur, lucide, lors de l'une de ses dernières visites.

Allocations Familiales
« J’aiderai les familles à chacune des étapes de leur existence. En particulier, j’allouerai des allocations familiales dès le premier enfant. » Dès avril 2008, les familles en furent pour leurs frais, en apprenant que les bonifications accordées pour les adolescents ne seraient plus versées dès les 11 ans, mais après 14 ans. A compter de 2012, les conditions d'accès aux allocations dépendant des revenus (complément familial, prime de naissance ou d’adoption, allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant) sont durcies. Leurs calculs intègrera les indemnités journalières d’accidents du travail et de maladies professionnelles. En revanche, Nicolas Sarkozy n'a pas voulu supprimer les allocs de base aux ménages aisés.

Allocations chômage
« Comme souvent en France, en matière de chômage ou en matière de minima sociaux, on indemnise chichement, mais longtemps. Alors qu'il faudrait indemniser fortement, mais brièvement pour que chacun soit incité à reprendre rapidement un emploi. Je propose que l'allocation chômage ne puisse pas être inférieure au salaire minimum, mais que nul ne puisse refuser plus de trois offres d'emploi correspondant à ses compétences. » Les allocations chômage n'ont pas été réévaluées comme promis. Un demandeur d'emploi sur deux n'est pas indemnisé par pôle emploi; 700.000 se rabattent sur le RSA. En octobre 2008, au plus fort de la crise, le dispositif de l'offre raisonnable d'emploi a été adopté : trois offres refusées déclenchent une suspension des allocations chômage pendant 2 mois. En 2010, l'agence désinscrivait un demandeur d'emploi sur deux.

Autorité
« Je ne crois pas à la République sans un minimum d'ordre, l'ordre républicain, je ne crois pas qu'on peut tout faire, je crois à la justice, mais je crois aussi à la fermeté. » Depuis qu'il est élu, les violences aux personnes, et même les incivilités aux représentants de l'ordre n'ont cessé d'augmenter. La césure entre police et population devient préoccupante. Par petites touches, différents ministres de l'intérieur ont tenté de réintégrer la police de proximité.

Banlieues
« Si je suis élu je mettrai en œuvre un grand plan Marshall de la formation pour tous les jeunes de nos quartiers, pour qu’aucun ne soit laissé de côté, pour que chacun puisse tenter sa chance, pour que chacun ait un emploi.» Le plan Marshall n'a pas eu lieu. Nommée  secrétaire d’Etat à la Ville en mai 2007, virée en novembre 2010, placardisée un mois plus tard comme inspectrice de l'IGAS,  Fadela Amara a peu tenté mais tout avalé. Comme son chef, elle a confondu la parole avec l'action: site web participatif (en juin 2007), «plan anti-glandouille » (août 2007), plan « Banlieues Espoirs » en février 2008 soi-disant doté d'un milliard d'euros. Au final, elle s'abrita derrière le plan ANRU (34 milliards d’euros) pour la rénovation urbaine mis en place  … en 2004. En décembre 2010, son remplaçant, l'ancien communiste devenu centriste Maurice Leroy prévient : « Je ne suis pas Merlin l'Enchanteur, je n'ai pas de baguette magique. » Depuis 2009, Sarkozy a réduit les dépenses fiscales et sociales consacrées à l'activité dans les quartiers défavorisés, tout comme les crédits nationaux alloués aux actions locales.

Bouclier Fiscal
« Pour redonner confiance aux investisseurs, (…) il faut d’abord réconcilier la France avec la réussite. Or, au-delà de notre culture collective, nous savons que l’une des difficultés concrètes est fiscale. C’est pour cela que j’ai toujours défendu l’idée d’un bouclier fiscal qui limite à un pourcentage donné les prélèvements qui peuvent s’accumuler, une année donnée, sur le revenu d’un même contribuable. Je crois à un bouclier fiscal à 50 % intégrant la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Autrement dit, nul ne paiera au fisc plus que la moitié de ce qu’il a gagné.»
Pendant 3 ans, Nicolas Sarkozy a expliqué que le bouclier fiscal existait en Allemagne. En 2010, au nom de la convergence fiscale franco-allemande, il l'a carrément supprimé. Mesure phare du paquet fiscal de 2007, l’abaissement du bouclier fiscal de 60% à 50% des revenus, ajouté à l’intégration de la CSG et de la CRDS dans son assiette, n’a pas produit les effets escomptés : les exilés fiscaux ne sont pas revenus en masse en France. Les investissements étrangers en France n’ont pas varié. Au printemps 2010, le bouclier fiscal devient un boulet électoral, le symbole de cette présidence des riches. Il est supprimé. Sarkozy se cache derrière l'harmonisation fiscale avec l'Allemagne pour justifier la pirouette. Et promet une grande réforme de la fiscalité.... du patrimoine. En mars 2011, François Baroin présente le projet. Les Très Riches auront un dernier cadeau : le bouclier ne sera supprimé qu'en 2012 (1000 contribuables se partageront 370 millions d'euros), mais l'ISF sera assoupli dès 2011, pour 1,3 milliard d'euros.

Capitalisme

« Je n’accepte pas, et des milliers d’entrepreneurs avec moi, que le travail salarié et l’esprit d’entreprise soient bafoués par les rémunérations et les privilèges excessifs que s’octroie une toute petite minorité de patrons. Je n’accepte pas qu’au niveau mondial, pour des raisons de pur profit, on joue avec les salariés et avec les usines comme on déplace des pions sur un jeu de société. » Contre les délocalisations, Sarkozy s’est réfugié derrière des incantations. Sur la régulation du capitalisme mondial, ses discours aux accents gauchistes ont fait rire à l’étranger. L'année 2011 devait être décisive puisque la France organisait les G8 (à Deauville) et G20 (à Cannes). Il n'en fut rien. La crise européenne a occupé toutes les énergies. Les marchés financiers, pas davantage régulés depuis le Grand Sauvetage de 2008, faisaient payer à une Europe sans tête l'incohérence de sa politique économique.

Chaque année depuis 2007, le Monarque promit aussi qu’il édictera une loi sur le partage de la valeur ajoutée. Finalement, en mars 2011, il s'est rabattu sur une ridicule prime dite « de 1000 euros », d'un montant variable et négocié par entreprise, elle sera réservée aux entreprises qui augmentent leurs dividendes et exonéré de cotisations sociales. Comme elle réduit les résultats, elle réduit la participation.

Carte scolaire
« Je remplacerai la carte scolaire par une obligation de mixité sociale, géographique et scolaire des effectifs, qui pèsera sur les établissements. » Sarkozy a simplement supprimé la carte scolaire, mais de la façon la plus inefficace et hypocrite qui soit : les parents seront servis parmi les 10 établissements qu'ils auront choisi... Rien que ça. Le résultat est terrible. Les établissements les plus défavorisées sont gravement déstabilisés. Et se plaignent, en vain. L'obligation de mixité sociale n'a jamais été proposée, votée, ni appliquée.

Chômage
« Depuis vingt-cinq ans, on vous dit que le plein emploi est impossible et que le chômage est une fatalité. Rien n’est plus faux. » La défiscalisation des heures supplémentaires, mise en œuvre en octobre 2007, a accéléré la destruction de l’emploi intérimaire. En avril, le gouvernement ajoutait la diminution des indemnités chômage pour les sans-emploi qui refuseraient plus de « deux offres raisonnables », effectif depuis octobre 2008. La crise achève de détruire les espoirs d’une reprise de l’emploi.

Le chômage n’a cessé d'augmenter en Sarkofrance (+5% en 2011). On compte plus de 5 millions de chômeurs. Et quelques 500 000 personnes sont toujours « sorties » des statistiques chaque mois, alors que les offres collectées dépassent à peine les 250 000. Pire, le nombre de fins de droits s’est accru et Sarkozy a ignoré le problème pendant 6 mois. En avril 2010, il lâche une aumône (460 euros par mois), un « filet de sécurité exceptionnel » à celles et ceux qui accepteront une formation ou un contrat aidé. En 2011, la part du travail à temps partiel augmente, tout comme le chômage longue durée et des seniors (+15% en 2011) affectés par l'allongement du départ à la retraite. Dès janvier, les crédits de la politique de l'emploi ont été réduits de 15%. Le nombre de contrats aidés chute, par décision du Monarque. Désavoué, Sarkozy promet un sommet pour l'emploi le 18 janvier 2012, avec des « mesures fortes » sur la flexibilité de l'emploi. Il craint un chômage officiel à 10% en mai prochain, un record décennal !

Croissance
« Ma stratégie économique, c’est de libérer les forces de travail en France pour créer ce point de croissance qui nous permettra de résoudre les questions de déficit.»
De 2007 à 2009, le gouvernement Sarkozy a systématiquement menti, en surévaluant systématiquement ses prévisions de croissance. L’éclatement de la bulle spéculative des subprimes et l’inflation du cours des matières premières a plongé le monde et la France dans la récession. La France a résisté grâce à un modèle social que Sarkozy voulait détruire. En 2010, Sarkozy joue enfin la prudence, pour un an, en promettant 0,75% contre finalement 1,5% obtenu. Mais pour 2011-2013, il faut déchanter. Les conjoncturistes prévoient 1,7% à 2%. La Sarkofrance s'accroche à 2-2,5%. Personne n'y croit. En août, il faut réviser à 1%. En décembre, l'INSEE prédit une récession jusqu'au printemps 2012.

Déficits publics
« La maîtrise de nos finances publiques est un impératif moral autant que financier. Les jeunes générations ne peuvent accepter que les générations actuelles vivent à leur crédit .»
Avant même le déclenchement de la crise mondiale au second semestre, les déficits publics s'envolent et la promesse d'équilibre budgétaire en 2012 devient obsolète. En juin 2007, Nicolas Sarkozy obtient de Bruxelles un report d'un an du délai de retour à l'équilibre budgétaire. C'est le même Sarkozy qui réclame une fausse règle d'or.

Le paquet fiscal de l’été 2007, prévu à 15 milliards d’euros, en coûte toute de même près de 10 milliards pour aucun résultat. En mars 2008, Fillon suspend la promesse de réduire de 68 milliards d'euros pendant la mandature les prélèvements obligatoires. Hors effet de la crise, Nicolas Sarkozy a gâché quelques 23 milliards d'euros de recettes fiscales depuis 2007, dénonce la Cour des Comptes. Le déficit public est passé de 3,4 % du PIB en 2008 à environ 8 % en 2009. A bout de souffle (budgétaire), Sarkozy a quand même lancé un « Grand Emprunt » de 23 milliards d’euros fin 2009, pour des « grandes » priorités.

Pour 2011, la non-reconduction du grand emprunt et du plan de relance devrait permettre de descendre à 5,7%. Pour 2012, ce sera « difficile », prédit Baroin. Depuis octobre, les 3 agences de notation ont placé le Triple A français sous surveillance. Sarkozy et Fillon découvrent, sur le tard, les vertus de la discipline budgétaire.

Dépendance
«Je créerai une cinquième branche de la sécurité sociale pour consacrer suffisamment de moyens à la perte d'autonomie.» Il n'a pas fallu attendre bien longtemps pour que cette promesse encore rappelée le 31 décembre 2010 soit remisée au placard. Dès le mois d'août suivant, François Fillon prévenait que « traiter ce dossier dans le contexte économique et financier que nous connaissons aujourd'hui, dans l'urgence, ne serait pas responsable ».

Dette
« Je m'engage à ramener la dette en dessous des 60% du PIB d'ici 2012.» En 2011, la dette publique s'élève à 81% du PIB. Elle frôle les 1700 milliards d'euros. On la prévoit à 84%en 2012 . Sarkozy a tout promis, même n'importe quoi. Depuis 2007, la dette publique a cru de 450 milliards d’euros. C'est la plus forte hausse jamais enregistrée depuis la guerre. La crise a bon dos.

Droits de l'Homme
« Je veux être le Président d’une France qui se sente solidaire de tous les proscrits, de tous les enfants qui souffrent, de toutes les femmes martyrisées, de tous ceux qui sont menacés de mort par les dictatures et par les fanatismes.»
Dès juin 2007, Sarkozy est allé réconcilier la France avec la quasi-totalité des dictatures du monde, au nom d'intérêts commerciaux bien compris. Qui n'a pas sa centrale nucléaire ou ses avions Dassault ? La diplomatie française est désormais raillée pour sa partialité, tantôt donneuse de leçon, tantôt complice silencieuse de ses dictatures-partenaires commerciaux.

En décembre 2007, il laisse le colonel Kadhafi poser sa tente à Paris. Il embrasse Vladimir Poutine avec son fils Louis. En août 2008, il est l'un des rares dirigeants occidentaux à se rendre à l'inauguration des J.O. de Pékin. L'UMP se jumelle avec le Parti Communiste chinois quelques mois plus tard (?). Début 2009, il tarde à sortir du silence face aux exactions israéliennes à Gaza.

En août 2010, la France est fustigée par l'ONU, la Commission européenne, le Conseil européen et même la Cour européenne des droits de l'homme à cause de sa chasse aux Roms. A l'automne, ses courbettes devant le président chinois de visite en France frappent les esprits, Sarkozy a même fait placer des figurants chinois dans les rues de Paris et de Nice.  En décembre puis janvier, Sarkozy rate le printemps arabe, et préfère soutenir jusqu'au bout les autocrates Ben Ali et Moubarak. En mars, il tente de se refaire une virginité politique sur le dos (bombardé) de Kadhafi en Libye. En septembre, il se pointe à Benghazi et à Tripoli, puis abandonne la Libye à son sort.

Ecole
« Je veux que l’école soit un lieu de travail, d’autorité et de respect. » En janvier 2010, des meurtres d'élèves en plein établissement, une triste première depuis 30 ans, rappellent qu'on manque d'encadrement et provoquent grèves et protestations de parents et de professeurs. (Cf. « Education »)

Education
« Dans les quartiers où s'accumulent tous les problèmes de l'exclusion et du chômage, je propose de créer des classes de quinze élèves dans les collèges et les lycées.» Ou encore : « Il faut d'abord que nos enseignants exercent leur métier dans de bonnes conditions. Ils sont la clé de la réussite de tous les élèves.» Depuis 2007, Nicolas Sarkozy a utilisé deux d'arguments pour légitimer une réduction inédite du nombre d'enseignants au sein de l'Education Nationale: la baisse supposée du nombre d'élèves depuis 2005, et les nécessaires économies budgétaires.  A l'approche du prochain scrutin électoral, l'examen du dernier budget de l'Education nationale concocté par le gouvernement Sarkozy a permis de constater l'ampleur de la tartufferie. Depuis 2007, Nicolas Sarkozy a réduit d'environ 15.000 les postes dans l'enseignement chaque année. Pourtant, les élèves sont en augmentation constante depuis 2006 dans le primaire (+59.000 en 5 ans), comme au collège (+41.000). A l'inverse, leur nombre semble fondre aux deux extrémités, en maternelle et au lycée (-67.000). Dans les deux cas, les moyens et programmes ont été drastiquement allégées. Surpris ?

Egalité d'accès aux soins
« Je propose de renforcer l’aide à l’acquisition d’une complémentaire et d’améliorer les remboursements des soins dentaires et optiques. » Dès janvier 2008, Nicolas Sarkozy instaura de nouvelles franchises médicales. Il multiplia les déremboursements médicaux (cf. « santé »). Last but not least, les mutuelles de santé furent taxées d'une contribution exceptionnelle en 2010, puis un relèvement de 3,75% à 7% de la taxe spéciale sur les conventions d'assurance pour les mutuelles solidaires en 2011 qu'elles répercutèrent sur leurs membres.

Enseignement supérieur
« Leurs moyens seront portés au même niveau que dans les pays les plus en pointe sur le sujet, mais cela s’accompagnera de réformes de fond. Je donnerai aux universités volontaires une autonomie réelle. (...) Pendant les cinq prochaines années, je ferai donc de l'augmentation des dépenses consacrées à l'enseignement supérieur [5 milliards d'euros supplémentaires d'ici 2012) et à la recherche (15 milliards d'euros supplémentaires, pour atteindre l'objectif de 3 % du PIB en 2012) une priorité. » La réforme de l'université est l'un des rares trophées exhibés par Nicolas Sarkozy en cette fin de mandat. Au 1er janvier 2012, 80 des 83 universités françaises seraient autonomes. Un bonheur n'arrivant jamais seul, le Grand Emprunt décidé en janvier 2009 devait octroyer 5 milliards d'euros à l'enseignement supérieur... La réalité est plus grise. Sarkozy a toujours survendu ses réformes... quand elles existaient.

Les universités obtinrent une relative autonomie: leurs présidents, nommés par l'Etat central, étaient libres de gérer quelques affections de postes ou de mobiliers, contraints par des dotations publiques limitées. En 2009, le collectif Sauvons la Recherche dénonçait un de la recherche « artificiellement gonflé par des astuces de présentation », qui stagne depuis 2007. Fin 2011, la tartufferie se révèle. La France, « cinquième économie du monde » comme aime à le rappeler Nicolas Sarkozy, figure toujours à la 14ème place des pays de l'OCDE, avec 2,2% du PIB consacré à la Recherche en 2010, et 2,21% estimés pour 2011. Ce résultat est d'autant plus détestable que le PIB français a décru en 2009 à cause de la crise.

Et une à une, les universités les plus fragiles sont laissées autonomes ... avec leurs déficits, suite aux réductions budgétaires.

Environnement
« Le développement durable doit devenir une dimension essentielle de toute l’action publique. Ce n’est pas un choix, c’est une urgence, une nécessité.» En janvier 2007, Nicolas Sarkozy signe le pacte écologique de Nicolas Hulot. Il se fait plaisir. En mai, il créé un super-ministère du développement durable (mais sans l’agriculture ni l’énergie); en octobre 2007, il organise un Grenelle de l’environnement où il met sur un même pied d'égalité pollueurs et écolos. Les ONG déchantent. Dès décembre, José Bové fait la grève de la faim pour obtenir un moratoire contre la culture d'un maïs transgénique. Sarkozy vend du nucléaire partout, même aux pires dictatures. Le malus-bonus écolo pour l'acquisition de voitures début 2008 fait patienter jusqu’à la « première loi Grenelle », un catalogue de bonnes intentions dont le financement fut reporté à l'examen d'une seconde loi votée en octobre 2009 par le Sénat.

En décembre 2008, Sarkozy obtient in extremis un compromis minable sur l'engagement européen à l'horizon 2020 (à peine 4% de réduction des émissions carbone sur son territoire). La loi de finances 2010 est légèrement teintée de vert pour faire bonne figure, mais le plan de relance de 2009 a dédié davantage de moyens financiers aux infrastructures polluantes (autoroutes, etc) qu’au développement durable. En décembre 2009, la Sarkofrance se plante à Copenhague. Le sommet éponyme est un fiasco, et la taxe carbone franco-française, forfaitaire et injuste, est retoquée en décembre par le Conseil Constitutionnel avant d’être abandonnée. « L’environnement, ça commence à bien faire » explique Sarkozy aux agriculteurs en mars suivant. En mars 2011, l'accident de Fukushima au Japon, provoqué par un tremblement de terre suivi d'un tsunami qui fit près de 30.000 morts, ne déclenche aucune prise de conscience : Sarkozy défend l'exception nucléaire française et refuse tout débat sur ses risques. Il promet une évaluation des centrales françaises. On attend.

Europe
« L’Europe doit nous permettre de faire à plusieurs ce que seuls nous faisons moins bien: notamment la politique migratoire et le développement, la politique industrielle et la recherche, le développement durable.» La politique européenne est l'un des pires échecs de Nicolas Sarkozy. 
Le traité simplifié de Lisbonne, ratifié en janvier, retoqué par un référendum irlandais en juillet, fut charcuté en décembre suivant. La présidence française de l’Union européenne n’a pas servi la cause européenne. Sarkozy a joué la France, contre l’Europe ; il a commencé par troubler le couple franco-allemand avant de tenter de le conforter.
En décembre 2009, il a voté, avec Merkel, pour un Président sans charisme ni autorité. L’Europe est restée un nain politique, révélant son impuissance à chaque occasion: crise financière de l’automne 2008, récession économique ensuite, sommet de Copenhague en décembre 2009, défaillance de la Grèce en avril 2010 puis de l'Irlande. Depuis le printemps 2010, la politique européenne de Sarkozy se résume à suivre l'Allemagne. La France est sous surveillance des marchés et des agences de notation. En 2011, les sommets européens, toujours qualifiés de « décisifs », se succèdent comme autant d'épisodes d'une mauvaise série. En juillet 2011, le fabuleux (nouveau) plan de sauvetage de la Grèce doit attendre encore 4 mois pour être ratifié. En décembre, il est remplacé par un nouveau plan. Sarkozy et Merkel nous promettent un nouveau traité pour dans 6 mois.

Finances
Il n'avait rien promis en 2007. Il promettait encore des subprimes à la Française. En 2008, crise oblige, le Monarque s'est trouvé d'autres boucs-émissaires, plus détestables encore, les banquiers irresponsables et traders sans morale, accusés d'avoir précipité le capitalisme au bord du gouffre. Sarkozy a grondé, crié, promis. Suppression des paradis fiscaux ? Ils sont toujours là, ils ont simplement changé de nom. Restriction des bonus de traders ? La « super-taxe » a été adoptée très tardivement ( décembre 2009), sous la contrainte de l’exemple britannique.  Limitée à l'année 2010, elle ne rapportera que 360 millions d'euros. Régulation de la finance ? Sarkozy a repris à son compte quelques mesures britanniques bien timides exigeant l’étalement des versements de bonus aux traders.

En 2011, la régulation de la finance est évacuée de l'agenda sarkozyen.

Fiscalité
« Je ferai tout pour réduire la fiscalité qui pèse sur le travail. (...) Je rapprocherai la fiscalité des entreprises de la moyenne européenne ». En février 2009, sous la contrainte de manifestations monstres, Sarkozy lâche 2,6 milliards d’euros d’allègements et aides sociales, dont la suppression du deuxième tiers de l’impôt sur le revenu. Les déficits publics sont tels qu’on imagine mal comment éviter, évidemment après 2012, une vaste cure d’austérité.
Le paquet fiscal de l’été 2007 a permis de défiscaliser certains investissements dans les PME innovantes. C’est bien la seule mesure « économique ». Pour le reste, la France compte toujours 500 niches fiscales, pour un coût annuel de 74 milliards d'euros. Début 2010, la Cour des Comptes accuse Sarkozy d’avoir plombé de 6 milliards d'euros d'exonérations fiscales supplémentaires annuelles le budget de l'Etat dès 2009, soit 0,3 points de PIB. En 2010, la baisse de la TVA sur la restauration ajoute 2,5 milliards d'euros de perte fiscale. Sarkozy protège les riches et les niches (qu’il plafonne en pourcentage des revenus imposables, ce qui signifie qu'un gros revenu aura droit à une grosse niche...) et exonère un peu plus les droits de succession. En 2010 puis en 2011, il redresse bien quelques taux marginaux sur les hauts revenus et le capital, qui ne représentent que 15% de l'effort. En 2011, Sarkozy accepte, enfin, de supprimer le bouclier fiscal. Mais il compense d'un joli cadeau, un allègement de l'ISF pour un milliard d'euros. Pour 2012, les foyers à plus de 500.000 euros de part fiscale annuelle paieront une contribution exceptionnelle et temporaire de 3%.

Président des Riches il est, président des Riches, il restera.

Golden Parachutes
« Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l'été 2007 une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes. » Cette mesure ne fut jamais votée, ni même proposée. Pire, Sarkozy a inventé le golden parachute pour ministre qui peut désormais automatiquement récupérer son mandat de député ou à sa sortie du gouvernement. Depuis 2007, Christian Estrosi, Michèle-Alliot-Marie, Roger Karoutchi


Gouvernement resserré

« Si je suis élu, mon gouvernement sera limité à 15 ministres pour être plus efficace. »
A chaque remaniement, le gouvernement a grossi de nouveaux secrétaires d’Etat jusqu'à compter 40 membres, sans compter le nombre record de collaborateurs les cabinets ministériels (+400 personnes dès 2007). En novembre 2010, Sarkozy réduit son équipe à 30 membres, et allège la taille des cabinets. Autant de hauts fonctionnaires qui repartent dans leur corps d'origine ou, pour certains plus chanceux, pantoufler dans de grandes entreprises privées. En février 2011, nouveau remaniement. Il fallait virer Michèle Alliot-Marie, cramée par ses vacances en Tunisie en pleine révolution. Le gouvernement remonte à 33 membres. Il fallait un secrétariat aux Français de l'Etranger qui éliront leurs premiers députés en juin 2012...

Identité nationale
« J’aime cette France de toutes les couleurs et de toutes les religions où s’entremêlent tant d’histoires, de souvenirs et de cultures. J’aime cette France de la diversité, des différences et des mélanges
Grand ministère régalien créé en mai 2007 avec Brice Hortefeux, l’identité nationale est devenue un funeste débat, lancé le 2 novembre 2009. Dérapages verbaux, mise en scène préfectorale ridicule, propositions inutiles, et surtout, succès électoral du Front National. Eric Besson est prié de se taire. En 2008, Brice Hortefeux avait fait adopter un pacte européen interdisant les régularisations massives. Début 2009, son successeur Besson flanche avec la polémique sur le délit de solidarité réactivé par le film Welcome de Philippe Lioret. L'immigration, thème majeur de Sarkozy en campagne, reste une diversion qui n’intéresse plus grand monde. Sous couvert de quelques nominations symboliques au gouvernement (Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara), depuis évacuées, Sarkozy s'est permis ce que jamais la France n'a connu depuis la France de Vichy: création d'un ministère de l'Identité nationale, regroupement familial durci jusqu'aux tests ADN, tests de Français, quotas ethniques par métier, rafles et traques jusque dans les écoles, industrialisation de la rétention, affaiblissement de la Cimade dans la gestion des CRA, tribunaux pour étrangers, rafles ciblées de Roms et gitans. En juin 2009, Sarkozy se saisit de la burqa et fait voter une loi pour 200 cas symboliques. Besson trouve péniblement ses 27 000 sans-papiers à expulser (dont 17 000 à Mayotte), mais aussi 5 000 « aidants ». Le coût des expulsions est évalué à 25 à 27 000 euros l’unité.
Le 30 juillet 2010, Nicolas Sarkozy prononce l'un des plus détestable discours de sa mandature. A la faveur d'un braquage de casino suivi d'émeutes dans une banlieur de Grenoble et du saccage d'une gendarmerie après la mort d'un rom, il lance une traque aux camps de roms qui scandalise l'Europe entière jusqu'au Vatican, promet la déchéance de nationalité pour les étrangers récemment naturalisés coupables de meurtres de fonctionnaires, et assimile publiquement insécurité et immigration. Marine Le Pen progresse dans les sondages au point qu'on s'inquiète qu'elle évince Sarkozy du 1er tour de la présidentielle.
En février 2011, Claude Guéant devient ministre de l'intérieur et absorbe le ministère de l'identité nationale. La course au Front national est relancée. Il promet de réduire l'immigration légale, déclare comprendre ces Français qui ne se sentent plus chez eux.

Infirmières bulgares
Le soir de son élection le 6 mai 2007, salle Gaveau, Nicolas Sarkozy avait promis que la France serait la terre d'accueil de toutes les femmes opprimées. Il cita notamment les infirmières bulgares, emprisonnées en Libye depuis 4 ans et menacées d'exécution par Kadhafi. Le 26 juillet 2007, Sarkozy triomphait. Sa femme Cécilia ramenait les infirmières dans leur pays. En 2011, on découvrit que Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, avait opéré un rapprochement curieux avec la Libye du colonel Kadhafi dès 2005. Avec l'aide de Ziad Takieddine, Claude Guéant et Brice Hortefeux, il avait fait vendre un sophistiqué système d'espionnage informatique français à la dictature libyenne. En juillet 2011, le patron du fournisseur Amesys était décoré de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy.

Insécurité
La lutte contre l’insécurité est l’ADN politique de Nicolas Sarkozy. C'est aussi son plus gros échec. 2007 exceptée, les violences aux personnes ne cessent de progresser depuis 2002. La police souffre d’une politique du chiffre inutile et stressante. Et, « révision des politiques publiques » oblige, les effectifs des forces de l’ordre sont réduits. En 2012, on comptera moins d'effectifs policiers et gendarmes qu’en 2002… Sarkozy et ses proches tentent des parades tous azimuts. Le 30 juillet 2010, Sarkozy indigne la France et le monde en liant immigration et insécurité. Le « voyou de la république » promet 30 ans de prisons contre les meurtriers de policiers et la déchéance de nationalité pour les immigrés criminels (une mesure qu'il abandonnera en mars dernier). Michèle Alliot-Marie créée, en janvier 2008, des « unités territoriales de quartier », une police de proximité qui n’avoue pas son nom, supprimée en 2010. En mars 2011, Guéant relance des « patrouilleurs ».

Logement
« Enfin, je souhaite mettre en place concrètement le droit au logement opposable. Une personne qui travaille doit pouvoir se loger autrement que dans sa voiture ou dans un camping. »
Le 18 décembre 2006, le candidat Sarkozy promettait de résoudre le problème des SDF d’ici à 2008. Près de 350 d'entre eux meurent toujours de froid chaque année. En janvier 2008, Fillon lance un plan pluri-annuel pour prévenir les expulsions locatives et un programme de «réhabilitation des centres d'hébergement et d'augmentation des capacités.» En mars 2010, Benoist Apparu, son secrétaire d’Etat au Logement, préfère créer une « hotline » téléphonique. Le droit au logement opposable, qui fêtait sa seconde bougie à l’automne dernier, est resté lettre morte pour plus de 80% de ses bénéficiaires potentiels.

Pauvreté
« S’agissant des personnes pauvres, je mettrai en place la réforme proposée par Martin Hirsch, président d’Emmaüs France : la création d’un revenu de solidarité active au profit de ceux qui reprennent un emploi.»
Grande (et unique) mesure sociale de la mandature, le Revenu de Solidarité Active a été mis en œuvre en juillet 2009, avec deux ans de retard. Son financement (1,3 milliards d’euros) ne concerne que les classes moyennes, bouclier fiscal oblige. L’ampleur du flicage requis pour contrôler les bénéficiaires ne lasse pas de surprendre. En 2009, ces derniers étaient 1,1 million, dont plus de 500 000 émargeaient avant au RMI. La pauvreté n’a pas reculé pour autant. Martin Hirsch quitte le gouvernement en mars 2010. En mars 2011, le dernier rapport de l'INSEE sur les inégalités de revenus note que la part de très pauvres a augmenté. En décembre, le gouvernement coupe 153 millions d'euros de dotations publiques à la lutte contre la pauvreté, dont 28 millions pour le SAMU Social

Pouvoir d'achat

Cf. "Travailler plus pour gagner plus."

Prisons
« Je suis également partisan d'une grande loi pénitentiaire permettant à notre démocratie de définir ce qu'elle attend de ses prisons et de se donner les moyens de sa politique dans ce domaine. » La rénovation des prisons et des conditions de détention est l'un des grands échecs de la présidence Sarkozy. Les records de surpopulation sont dépassés de mois en mois. Le 5 mai 2011, Michel Mercier, garde des Sceaux depuis novembre, promet 6 milliards d'euros d'investissement pour 70.000 places supplémentaires d'ici 2018. Un avant, sa prédécesseur Michèle Alliot-Marie avait déjà promis un « plan sans précédent ».

Protection des sources journalistiques
« Je suis prêt à inscrire le droit de tous les journalistes à la protection de leurs sources dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et à étendre à leur domicile les garanties prévues pour les locaux d'une entreprise de presse.» Une loi ambigüe fut votée. Mais trois ans après cette promesse du candidat Sarkozy, le président Sarkozy dépêchait ses services secrets espionner deux journalistes du Monde. L'affaire Woerth/Bettencourt, qui révéla les relations troubles entre le trésorier de l'UMP et l'héritière de L'Oréal, menaçait l'Elysée. L'espionnage subit par les journalistes était digne d'un mauvais roman.  Claude Guéant, devenu ministre de l'intérieur, évoqua des « repérages téléphoniques ».

Récidive
« Je souhaite qu’on créé des peines planchers pour les multirécidivistes, parce que 50 % des délits, c’est 5 % des délinquants. » déclarait le candidat Sarkozy en mars 2007. C'était faux, mais personne ne releva. Dès le mois d'août 2007, Rachida Dati, éphémère créature sarkozyenne placée à la Justice, faisait voter la loi contre la récidive. Elle instaurait des peines planchers pour les majeurs récidivistes, l'exclusion de l'excuse de minorité pour les récidivistes de 16 à 18 ans, et l'injonction de soins. Comme cela ne suffisait pas, Nicolas Sarkozy ajouta la rétention de sûreté pour les délinquants condamnés à 15 ans de réclusion ayant purgé leur peine, un décret anti-cagoule en juin 2009, une loi anti-bandes , l'extension du fichage généralisé, l'autorisation des milices privées, et, en 2011 des citoyens assesseurs dans les tribunaux correctionnels. Un dispositif coûteux et inutile.

Ce grand fatras répressif ne servait pas à grand chose. Jamais les agressions contre les personnes ne furent aussi nombreuses (cf. « Insécurité »).

République irréprochable
Ce mandat fut celui de tous les excès : augmentation du traitement présidentiel de 172% en janvier 2008 ; nouvel Airbus présidentiel pour 176 millions d'euros ; dérapage des frais de la Présidence ; multiplication des voyages d'ordre privé; légions d'honneur qui dérangent, nomination personnelle des patrons de l'audiovisuel; grâce présidentielle pour Marchiani ; arbitrage favorable pour Bernard Tapie (200 millions d'euros de coût); nomination de proches à la tête de banques (Dexia, Banques Populaires), ou ailleurs ;  cumul des salaires pour le patron d’EDF; relations d'affaires avec Jacques Servier; réunions du Premier Cercle des donateurs ; nomination (avortée) du fiston à la tête de l'EPAD ; voyages en jet ou yacht privé prêtés par des amis; déplacements électoraux clandestins ... Que reste-t-il ? En juillet dernier, Sarkozy a dû rappeler à ses ministres qu'il valait mieux qu'ils payent eux même leurs dépenses personnelles...

Lui continue de sillonner la France en jet ou en hélicoptère pour des réunions évidemment électorales. Le second meeting de Toulon, le 1er décembre, est estimé à 260.000 euros. On nous assure que l'UMP a réglé l'acheminement des 5.000 militants UMP de la région.

Retraites

« Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer, de même que les 35 heures continueront d’être la durée hebdomadaire légale du travail. Que ce soit un minimum, cela me va très bien. Ce que je n’accepte pas est que cela soit aussi un maximum.» Après 6 mois de grossières manipulations (fuites dans la presse aussitôt démentie, concessions mineures, estimations financières floues, publication retardée des bilans de la Dares, etc), la réforme des retraites fut adoptée le 27 octobre 2010. Elle est injuste et insuffisante. Elle cumule un allongement de la durée de cotisations (accepté par quasi-tous les partis), un recul de l'âge minimal de départ de 60 à 62 ans, et de l'âge maximal pour une retraite pleine de 65 à 67 ans. La pénibilité est confondue avec l'invalidité physique médicalement constatée à 60 ans : 10% minimum mais à condition d'avoir été exposé au moins 17 ans à des facteurs de risques professionnels. La disposition exclut les travailleurs non salariés.
Dès 2007, Sarkozy a dégradé le régime par petites touches: suppression des pré-retraites de 57 à 60 ans, revalorisation a minima des pensions (moins que l'inflation en 2008), et … défiscalisation des intérêts d'emprunts immobiliers et des heures supplémentaires qui ont creusé  le besoin de financement des caisses des retraites de quelques 2,5 milliards d'euros par an...  Sarkozy n’aura tenu qu’une promesse, celle de revaloriser de 25% en 5 ans le minimum vieillesse de 700.000 retraités... Pour les 11 autres millions, les déremboursements médicaux a grevé leur pouvoir d'achat.

Depuis novembre dernier, Sarkozy fait un service après-vente mensonger : sa réforme n'a pas résolu le problème : il y a toujours 16 milliards d'euros de déséquilibre annuel, les perspectives de rééquilibre sont basées sur des hypothèses de croissance farfelues, et, dès 2013, il faudra se remettre à l'ouvrage. En septembre 2011, François Fillon décide d'avancer d'une année les reports d'âge.

Santé
« Je ne pense pas qu’il y ait matière à beaucoup d’économies dans la santé. Compte tenu de l’allongement de la durée de la vie, du progrès médical et de l’aspiration bien naturelle de nos concitoyens à vivre en bonne santé, l’investissement dans la santé sera forcément majeur. »
Depuis 2007, la part des dépenses de santé financées par la Sécurité sociale a été réduite de 77% à 75,8% (2010). Cette dégradation a été compensée par les mutuelles privées. Le 1er janvier 2008, Sarkozy créé de nouvelles franchises médicales entrent pour économiser quelques 650 millions d'euros par an sur le dos des malades. S’ajoutent environ deux cents déremboursements de médicaments supplémentaires et une augmentation de 5% du tarif des mutuelles cette année. En 2011, mille autres médicaments perdent 5 points de remboursements. Le forfait hospitalier augmente de 2 euros. Sarkozy doit rassurer les marchés.


Seniors

« Je mets d’ailleurs les entreprises devant leurs responsabilités. On doit garder les quinquagénaires dans les entreprises »
Les entreprises avaient jusqu’au premier janvier pour conclure un plan d’emploi des seniors, sans contraintes ni engagements. En mai 2008, les pré-retraités de 57 à 60 ans (qui bénéficiaient de la Dispense de Recherche d'Emploi) devraient pointer prochainement au chômage. La suppression de la DRE fut finalement reportée de 2009 à 2011 pour cause de crise. A l'inverse, les ruptures conventionnelles de contrat de travail depuis 2009 ont surtout servie de pré-retraite déguisées. Bilan: fin 2011, le nombre de plus de 50 ans inscrits à pôle emploi frôlait les 865.000 (en catégories A, B et C), soit +350.000 depuis novembre 2007.

Soins optiques et dentaires
« Je propose un meilleur remboursement par l’assurance-maladie des soins optiques et dentaires. Ces soins, indispensables à une vie digne et de qualité, sont aujourd’hui très mal remboursés ». Aucune amélioration de leur prise en charge n'a été décidée ni actée depuis que Nicolas Sarkozy a été élu.


Travail le dimanche
Nicolas Sarkozy, travaille lui-même rarement le dimanche, mais il aime faire du shopping sur les deux côtés des Champs-Elysées. Adoptée à l’été 2009, la loi sur le travail le dimanche n’a servi à rien si ce n’est fragiliser un peu plus le petit commerce
de proximité.

Travailler plus pour gagner plus
En 2011, l'UMP et Sarkozy expliquent que le pouvoir d'achat des Français a résisté malgré la crise. Ils négligent deux choses : primo, la résistance française est due à la qualité du système social et public national. Secundo, le candidat avait promis du vent : votée dans l'urgence dès juillet 2007, la loi TEPA exonérait les heures supplémentaires d'impôt et de cotisations sociales. Effet d'aubaine, les entreprises ont pu en profiter. Le marché de l'intérim s'est effondré dès le mois d'avril 2008. En 2007 déjà, les Français n'ont pas travaillé plus. Le pouvoir d'achat a-t-il cru pour autant ? Non. L'envolée des prix de l'énergie et des matières premières, conjuguée à une faible augmentation des salaires, a sabordé l'efficacité du dispositif. En 2008, le pouvoir d'achat des Français a baissé, le chômage technique s'étend, les destructions d'emploi se multiplient. En 2009, la crise est là. Mais Sarkozy s'obstine. Comme nous l'écrivions voici presque deux ans, on ne cherche pas à travailler plus, mais à travailler tout court. Fin 2011, Nicolas Sarkozy pense à développer le chômage partiel, c'est-à-dire le partage du temps de travail. Travailler moins pour travailler tous ? Quelle ironie !

Ami sarkozyste, où es-tu ?

Publicité
Publicité
Commentaires
J
Pas réussi à lire tout ça, mais sur ce sujet là, je le crois sur parole Sarkofrance.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis moins d'accord avec lui lorsqu'il s'agit de Hollande :-)))
Répondre
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité