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31 janvier 2012

MELENCHON noté 8 sur 10 en Ecologie!

Sur le blog MELENCHON 87

 

ART - 146-1024x768 (2010.02.28)

Présidentielles: le grand oral bio des candidats

En 2007, avec le pas de danse «Hulotien», l’environnement avait eu une petite place dans la campagne présidentielle. En 2012, avec Fukushima, seul le nucléaire existe dans cette élection. Et encore, il suffit qu’on perde son triple A pour qu’on en oublie les économies d’énergie. Sans compter que la crise occulte tous les autres sujets -pourtant majeurs- de l’écologie.

 

Voilà pourquoi la fédération France Nature Environnement (FNE) a convié les candidats à la présidentielle à un grand oral samedi à Montreuil, en fin d’après-midi. Objectif: placer, le temps d’un cours de maths, l’environnement et les questions écologiques au cœur de la campagne. Les 3000 associations de FNE ont appelé les candidats à lister les mesures écolos qu’ils mettraient prioritairement en œuvre au lendemain de leur élection.

 

François Bayrou, Eva Joly, Corinne Lepage, Jean-Luc Mélenchon, Hervé Morin, Dominique de Villepin et François Hollande se sont pliés à l’exercice. Ils disposaient chacun de 15 minutes face à une salle remplie de 2000 écolos de tous bords. Petit décryptage subjectif du grand oral écolo des candidats, dans leur ordre d’apparition.

François Bayrou. 5/10. Décevant pour un politique aussi AOC.

Il a débarqué en premier sur la scène, a remercié les associations pour leur engagement permanent sur le terrain avant de parler d’ «harmonie esthétique et culturelle» en mentionnant les rapports homme-nature. C’est l’un des seuls à s’être vraiment plié à l’exercice imposé: choisir, parmi les propositions des écolos, celles qu’il mettra en œuvre tout de suite. Comme François Bayrou a des ruches, il s’occupera en priorité de la survie des abeilles. «C’est un objectif politique dans lequel les responsables publics doivent être engagés. Le frelon asiatique n’a pas assez sa place dans les discours politiques.» Je vous assure que ça fait tout drôle d’entendre ça. D’ailleurs, mon collègue de Politis se demande si ce premier candidat «ne se foutait pas de la gueule de l’assemblée en balançant ça…» Côté énergie, Bayrou veut décarboner l’activité humaine, économiser l’énergie, lutter contre l’imperméabilisation des sols, créer une autorité internationale pour prendre en main le destin des océans. Il a aussi été applaudi quand il a évoqué l’éducation à l’environnement comme priorité de son programme.

Eva Joly. 5,5/10. Trimestre très décevant.

Vêtue d’une veste en cuir rouge assortie à ses fameuses lunettes, Eva Joly a été accueillie par des tonnerres d’applaudissements. Au premier rang, un parterre de personnalités bios: Yannick Jadot, Dominique Voynet, Allain Bougrain-Dubourg, Sandrine Bélier (récitant par cœur le discours de la candidate), …, arborant tous des sourires éclatants. Bref, c’est la candidate des écolos, elle disposait logiquement d’une salle acquise à sa cause. Sauf que voilà, elle était soit en manque de magnésium, soit bourrée de trac, soit en sous-régime, mais elle n’a pas trouvé la flamme. «Si certains pensent que l’environnement, ça commence à bien faire, alors je leur dis sans agressivité, vous n’avez rien vu, cela ne fait que commencer.» Succès garanti. Mais au milieu de quelques formules faisant mouche, elle a sorti des propositions déjà connues des militants: sortie du nucléaire, bien sûr, opposabilité des trames vertes et bleues, plan de sortie des pesticides en une génération, moratoire sur les OGM et l’exploitation des gaz de schiste, une contribution climat-énergie (la taxe carbone, ndlr), lutte contre les lobbies, … Bref, que du réchauffé. «Nul! Pourquoi n’embrase-t-elle pas la salle?», questionne, dépité, le patron d’une association de défense de la montagne qui attendait visiblement à autre chose. Sur le fonds, R.A.S., mais sur la forme, c’est vrai qu’Eva Joly était un cran en-dessous de la candidate suivante.

Corinne Lepage. 8/10. Bonne élève, mais réelle candidate?

Trente-cinq ans de vie professionnelle au service de l’écologie, Corinne Lepage ne s’est pas privée de parsemer son discours de références bien senties concernant son engagement personnel comme avocate, ministre ou eurodéputée. «Votre appel des 3000, je ne peux qu’y souscrire, scande-t-elle, l’écologie ce n’est pas le problème, c’est la solution.» En s’appuyant sur un texte documenté (mentionnant les 2,5 milliards d’euros de subventions aux énergies fossiles, par exemple), la candidate-avocate se lance dans une série de propositions un peu décalées et très judiciaires: protection des lanceurs d’alerte, création d’un délit de rétention d’information d’intérêt général et aussi d’un tribunal pénal international où se régleraient les conséquences des catastrophes du type Bhopal, nomination d’un contrôleur du développement durable auprès du Premier ministre, … Elle n’oublie pas non plus de rappeler qu’il faut sortir du nucléaire: «Negawatt, avec son scenario, nous offre une voie, empruntons-la !». Au fil du discours, elle gagne en assurance et énergie. Sauf que voilà, avec elle, les militants ne savent pas à quel saint se vouer: «Elle roule pour qui au final? Hollande ou Bayrou?» demande l’un. «Non, non, avec Bayrou, ils ne peuvent plus s’encadrer», assure une connaisseuse. «Donc, si elle fait ça pour négocier, ce sera surement avec Hollande.» «C’est moche parce que son projet est super et, en l’état, Hollande n’en voudra jamais.»

MélenchonJean-Luc Mélenchon. 8/10. Revient de loin.

Orateur hors pair, Mélenchon semble avoir parfaitement compris où il se trouvait: devant un public avide d’écologie, certes, mais aussi assoiffé de justice sociale. Il est le seul à avoir admirablement articulé les deux mondes. «Il n’y a pas de contradiction, affirme-t-il, entre les intérêts à long terme des gens et la planification à long terme, par définition écologique.» Il en a soufflé plus d’un. En ce qui concerne le nucléaire, cet ancien pro-nuke a été extrêmement clair: «soit le nucléaire est dangereux et, dans ce cas, on ferme toutes les centrales, soit il n’est pas dangereux, et on peut construire de nouvelles centrales.» Imparable. «A titre personnel, je suis pour une sortie du nucléaire, mais je reprendrai la proposition 38 des 110 propositions socialistes du projet de 1981, et qui n’a pas été tenue: un référendum sur le sujet.» Il ne croit pas en un capitalisme vert, lequel est, lui aussi, «incompatible avec la financiarisation de l’économie». Il veut remonter le smic à 1700 euros nets afin que les ouvriers et les bas salaires puissent manger bio… Le candidat le plus pastèque qui soit: vert à l’extérieur avec du gros rouge à l’intérieur. Goûteux.

Hervé Morin. 3/10. Hors-sujet.

Le candidat du Nouveau Centre a tenté de séduire la salle avec des formules à l’emporte-pièce. «Crise au balcon, environnement à l’abandon.», «Un triple A qui disparaît, et hop, c’est l’environnement qui passe à la trappe!», … Un joli bide, bien bio. Il a plus parlé de normes empêchantes -pour les pêcheurs par exemple- que d’environnement. Mais du coup, on a appris qu’il était parti à la pêche récemment. Mais on lui donne une super séance de rattrapage quand il veut, à cause d’une vilaine migraine survenue pendant sa prestation.

Dominique de Villepin. 4/10. Trop scolaire. Très distancié.

C’est en toute honnêteté que l’ancien Premier ministre s’est présenté devant le parterre de militants écologistes, à savoir comme un politique sans culture écologique. Même s’il a dirigé un gouvernement qui a bouclé le réseau Natura 2000 et fait voter la loi sur la transparence nucléaire en 2006, on sent que cet objet ne figure pas dans son ADN. Ceci dit, il a insisté sur les morceaux qui lui restaient: les paysages, le territoire, le bâti qui défigure notre beau pays. Lui aussi veut un référendum sur le nucléaire, une agriculture soutenable (ce qui veut tout et rien dire), un renforcement de l’environnement dans les politiques publiques (idem), …

François Hollande. 5/10. Peut mieux faire.

A force d’arriver en dernier et de faire figure de star, François Hollande déçoit les attentes. De toute façon, on ne peut pas être bon dans toutes les matières, et manifestement, l’écologie n’est pas son fort. Côté nucléaire, il est quasiment le seul à refuser un référendum sur le nucléaire, il préfère un grand débat national (on en compte déjà un certain nombre de débats publics sur le nucléaire… avec quel succès ?) qui se déroulerait sur six mois ou un an. Mais il maintient son objectif visant à faire baisser la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75% à 50% d’ici à 2025. Il mettra en place une tarification progressive de l’électricité et de l’eau. Il développera une véritable fiscalité écologique et veut conditionner les aides aux agriculteurs à des mesures agro-environnementales, … Bref, du déjà-vu, déjà-débattu, notamment dans le cadre du Grenelle. Le tout sans grande conviction.

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