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Cette lettre porte le titre "le changement, c'est maintenant".

Difficile de juger son contenu.

Le ton se veut grave, posé, responsable, mais au bout d'une page écrite en gros caractères, il devient lourdingue, pesant et ampoulé.

Le tout ressemble à un mauvais mixage de Mitterrand et de De Gaulle qui auraient soldés leurs talents :

«la France abaissée, affaiblie, abîmée, "dégradée". »

C'est surtout une opération de communication, et rien d'autre, qui démontre surtout la vacuité du changement proposé.

Soit une déclaration de bonnes intentions assorties du bilan peu flatteur de l'actuel locataire de l’Élysée, ce qui ne mange pas de pain.................. bien que nous serions curieux de connaître le coût de cette lettre luxueuse qui a été distribuée par des professionnels.

A la limite, cette lettre pourrait être recyclée par le candidat centriste : remplacez la trombine de Hollande par celle de Bayrou, changez les noms, ôtez gauche par centre et parti socialiste par Modem, Mitterrand par Giscard et vous obtiendrez une bafouille centriste de bon aloi !

En modifiant les références précitées, elle pourrait même être utilisée par Boutin ou de Villepin : finalement Hollande est plus écolo qu'on ne le croit généralement dans les chaumières !

A retenir tout de même cette citation :

«La reconquête de notre souveraineté financière exigera des efforts considérables et surtout de la justice.»...

Et Hollande d'enfoncer plus loin le clou néo-libéral :

«plus que l'orientation d'une politique : c'est l'indispensable redressement de la Nation. Ce redressement est possible.»

Et c'est bien là le problème de cet apolitisme de gauche. Hollande entend d'abord redresser les comptes... imposer au peuple français de faire "des efforts considérables" : Bayrou, Villepin, Le Pen ou Sarkozy ne disent rien d'autre !

Drôle de manière de résister à la finance en voulant rembourser la dette, autrement dit en enrichissant le monde de la finance !

Hollande promet surtout la rigueur, et tout le reste n'est que littérature... Nos voisins espagnols, portugais ou grecs ont pu mesurer combien la rigueur social-démocrate des Zapatero, Soares et autres Papandreou est toute aussi injuste que la rigueur de droite. Nos amis allemands et anglais avaient déjà pu le mesurer avec Schröder et Blair dont les réformes sont régulièrement saluées par l'UMP et le MoDem.