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3 février 2012

Morale et politique : un peu d'air frais !

Par Philippe Bilger - Blogueur associé | Vendredi 3 Février 2012 à 05:01 | Lu 3516 fois
 
 

Philippe Bilger revient sur un récent sondage témoignant de la méfiance des Français envers la politique et ses acteurs.


On ne peut pas promettre impunément, au début d'un quinquennat, un Etat irréprochable sans que son absence pèse lourd à l'issue du mandat. Le triomphe de la politique, en 2007, s'est dégradé en 2012 en une méfiance forte à l'égard des politiques et de la politique. Quel gâchis de constater que l'enthousiasme démocratique d'hier, au-delà des préférences partisanes, s'est délité en une grisaille républicaine où les citoyens n'admirent plus et estiment peu.
 
Un sondage réalisé par Ipsos et Logica Business Consulting pour l'association Lire la société et Le Monde dresse un tableau accablant de l'état de l'opinion aujourd'hui à l'égard des hommes politiques. Si 22 % admettent que la plupart de ceux-ci respectent « les grandes règles de la morale », une majorité de Français est pour le moins réservée sur ce plan et « peu confiante dans l'éthique de ses élus ». Les citoyens dénoncent surtout « la défense des intérêts privés plutôt que l'intérêt général » et « les promesses non tenues ».
 
Même si j'ai conscience du risque de la démagogie qui pourrait venir affaiblir encore davantage une noble profession dans son principe et ceux qui la servent dignement, il convient tout de même de prendre la juste mesure de ce pessimisme. J'entends bien aussi qu'il y a traditionnellement, de la part de la société française, une sorte de suspicion, de mécontentement presque inévitablement attachée au pouvoir, à son exercice et à sa périphérie fidèle.
 
Reste que, si on quitte le champ des pratiques de l'Etat peu recommandables et des comportements d'élus incriminés judiciairement, directement relié à cette détestation citoyenne, la nature même du débat et du langage politiques est porteuse d'une transgression quasi permanente de l'honnêteté intellectuelle et de la complexité nécessaire. Ce n'est pas que les élus, les parlementaires, les ministres, au gré des alternances, doivent se sentir privés d'exprimer leur opinion, aussi tranchée soit-elle, mais « la langue de bois » commence - troisième hostilité, d'ailleurs, mentionnée par le sondage - quand, d'une part, en faisant preuve d'une absurde et dangereuse solidarité, on feint d'avaliser ce qui ne vous agrée pas...  Lire la suite ...

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