14 février 2012
Hollande se couche devant la City
Traduction de l'article paru dans The Guardian. Sans commentaire ! Les soulignements sont mon fait.(Pourrito)
François Hollande cherche à rassurer le Royaume-Uni et la City
A gauche de l'extrème-droite, ça, au moins, c'est sûr ! |
François Hollande, le candidat socialiste favori pour la prochaine élection présidentielle française, annonce qu'il veut replacer la Grande Bretagne au cœur de l'Europe et a cherché à rassurer la City de Londres en l'assurant qu'elle n'avait pas à craindre de sa part une volonté de régulation plus stricte du monde financier.
"Il faut que la Grande-Bretagne se sente partie intégrante de l'Europe" a déclaré Hollande à des correspondants britanniques avant une visite à Londres la semaine prochaine. Mais il a ajouté que la France ne pourrait jamais accepter la tentative de David Cameron de "sanctuariser" dans le nouveau traité européen la City contre la réglementation financière.
"Il faut que la Grande-Bretagne se sente partie intégrante de l'Europe" a déclaré Hollande à des correspondants britanniques avant une visite à Londres la semaine prochaine. Mais il a ajouté que la France ne pourrait jamais accepter la tentative de David Cameron de "sanctuariser" dans le nouveau traité européen la City contre la réglementation financière.
Hollande a balayé les craintes de la droite Londonnienne : il n'est pas dangereux pour la City. Il a dit qu'il n'était pas un "agressif", ni perçu en France comme étant très à gauche, et que sa volonté de réguler la finance n'était pas plus forte que celle exprimée par Barack Obama lors de son discours au Congrès. "On pourrait croire qu'Obama et moi avons les mêmes conseillers." Il a ajouté que sa position concernant une nouvelle réglementation pour le secteur financier était en phase avec "l'opinion publique" européenne et était semblable à celle de tous les autres candidats à la présidentielle française, y compris à celle de Nicolas sarkozy.
Hollande, le député souriant d'une zone rurale, toujours à la recherche du consensus et qui a dirigé le parti socialiste pendant 11 ans, devrait remporter l'élection présidentielle française en mai. Lors d'un récent meeting, quand il a désigné le "monde de la finance» comme son principal «adversaire», ce n'était qu'un exemple de la rhétorique utilisée dans une vaste campagne anti-banquier de tous les candidats à la présidentielle française, y compris de droite. Son projet entend augmenter les impôts des très riches, qui ont largement échappé à une grande partie de la charge fiscale française. Mais il est considéré comme de centre-gauche, social-démocrate modéré dont les mains sont liées par la crise de la dette de la France et le trou béant des finances publiques. Son projet est le plus timide de tous les candidats socialistes avant lui et ne contient aucune des promesses traditionnelles de la gauche telles qu'augmenter le SMIG ou les salaires, mais il s'engage à maîtriser le déficit public. Sa mesure la plus concrète concernant les banques - une loi visant à séparer les activités de prêt de leurs «opérations spéculatives» - est déjà en cours d'examen au Royaume-Uni et aux États-Unis, et Sarkozy a devancé Hollande en annonçant une taxe sur les transactions financières pour la France, ce que l'on l'on appelle la taxe Tobin ou taxe Robin des Bois.
Mais les éloges qu'a faits Hollande de Tony Blair sont révélateurs de son orientation politique propre et du style de gouvernance qu'il entend mener en France. Pendant des années, aux yeux de la majorité des socialistes français, M. Blair, le New Labour et la troisième voie ont représenté une hérésie. Hollande a déclaré que M. Blair était quelqu'un d'agréable "et de si intelligent qu'il n'avait pas besoin d'être arrogant". Il a ajouté: "La première leçon à tirer de Blair est sa longévité ... Ensuite, il a été capable, après une longue période de thatchérisme, de rétablir l'éducation, la santé et le secteur public ... Puis il a succombé à l'idée dominante selon laquelle les marchés pouvaient s'auto-réguler et qu'eux et le libéralisme économique en eux-mêmes pourraient être un facteur de croissance ... Nous en avons vu les conséquences. "
Hollande a écarté l'idée selon laquelle il était un idéologue et a rejeté les comparaisons avec les craintes suscitées initialement par l'élection de François Mitterrand en 1981. "Les années 1980 étaient une époque différente. Les gens ont dit qu'il y aurait des chars soviétiques sur la Place de la Concorde. Cette époque est révolue, c'est de l'histoire. C'est normal qu'il y ait eu ces craintes-là. On avait eu la droite au pouvoir pendant 23 ans, c'était la guerre froide et Mitterrand avait nommé des ministres communistes au gouvernement. Aujourd'hui, il n'y a plus de communistes en France [1] ... la gauche a été au gouvernement pendant 15 années au cours desquelles nous avons libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n'y a pas grand crainte à avoir".
Il a réitéré sa revendication de longue date pour un changement du traité européen sur l'intégration économique, mais semble tempérer un appel à la renégociation générale, soulignant qu'il voulait ajouter une clause au sujet de la croissance économique, à l'intérieur ou en dehors du traité. Il a dit que ce serait au Parlement français de ratifier le traité après l'élection et qu'il ne serait pas soumis à un référendum.
Contrairement à Sarkozy, Hollande dit qu'il parle anglais "comme un Français, avec un accent, mais je le parle". Il a dit qu'il connaissait la Grande-Bretagne et qu'il n'avait "aucune crainte ou préjugés" à ce sujet.
Notes :
[1] Si moi, connard, et je t'emmerde ! Désolé, pas pu me retenir !
[ Edit : Voir à ce sujet l'article de Place au Peuple ]
[ Edit 2 : Lire aussi le billet de Ian Brossat : ici ]
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