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27 mars 2012

Mélenchon : « Le SMIC à 1 700 € aura un impact considérable sur la consommation populaire »

Sur LA VOIX DU NORD

 

mardi 27.03.2012, 05:17- RECUEILLI PAR HERVE FAVRE

 Jean-Luc Mélenchon: «La première question à se poser, c'est comment vit-on avec 1000 euros?» PHOTO ARCHIVES PIERRE LE MASSON Jean-Luc Mélenchon: «La première question à se poser, c'est comment vit-on avec 1000 euros?» PHOTO ARCHIVES PIERRE LE MASSON
 
| INTERVIEW INTÉGRALE |

Ce soir à 19 h au Grand Palais de Lille, Jean-Luc Mélenchon est attendu par des milliers de supporteurs. ...

 

Dans le dernier sondage BVA pour la presse régionale, vous avez pris la troisième place à Marine Le Pen. Vous ne craignez pas que le drame de Toulouse ne la fasse remonter ?

Non. Je ne pense pas qu'elle soit arrivée à déplacer le centre de gravité de la campagne vers le fantasme de l'immigration et de l'islamisme. Il va y avoir une réorganisation à droite. Beaucoup de gens tentés de voter Marine Le Pen se sont rendu compte qu'elle s'est comportée en fauteur de guerre civile, quelqu'un qui polémique alors que les gens ne sont même pas enterrés. Ceux là vont revenir vers Sarkozy mais cela ne changera pas le rapport de force droite gauche parce que le pays a très bien résisté au choc. Les déclarations du rabbin Bernheim et des chefs religieux musulmans ont été formidables.

Le choix de ne pas suspendre votre campagne a-t-il été compris ?

Oui. Je ne fais pas la leçon aux autres, je pense que tout le monde essaie de faire pour le mieux . Ma principale question c'était où être utile, pas où se donner à voir. Ce jour là je ne me voyais pas annuler une rencontre en Seine-Saint –Denis alors que justement il fallait y être. J'ai fait un discours sur la République et la fraternité. A Bobigny il y avait un millier de personnes.

A Lille, vous allez reparler économie et réindustrialisation ?

On va revenir sur les questions qui concernent les salariés et le projet « l'humain d'abord ». Ce slogan est d'ailleurs né dans le Nord, avec les communistes du départements. Et quand on a cherché un titre pour notre projet, je l'ai proposé. C'est un beau slogan, non violent et terriblement anticapitaliste !

Aujourd'hui, que pouvez vous dire à des salariés comme ceux de Sevelnord qui ne sont pas assurés de l'avenir de leur usine ?

Ce n'est pas une politique au cas par cas qui peut rassurer tout le monde. Cela revient à réparer avec des rustines une voie d'eau géante. L'hémorragie industrielle en France a des causes très précises qu'on peut combattre. La première, c'est que les élites de gauche comme de droite ont pendant des années affiché une préférence pour une économie de service avec l'Angleterre comme modèle. Ils ont compris très tardivement que cela nous conduisait au désastre. La deuxième cause, c'est le modèle économique, le consensus entre la droite et les socialistes pour la politique de l'offre : produire les objets les moins chers possible en externalisant tous les coûts, et en faisant tout pour l'export, selon le principe de la concurrence libre et non faussée, tout ce que nous combattons.

Quelle est votre modèle économique ?

La politique de la demande. On commence par distribuer des bonnes paies. Cela implique comme point de départ le SMIC à 1 700 euros puisque c'est la seule paie que le gouvernement peut fixer. Il faut recréer une base solvable à la consommation. Le cercle vertueux, c'est aussi ne pas avoir d'écart de salaire supérieur de un à vingt. Et puis au centre du projet « l'humain d'abord, il y a la planification écologique.

Votre règle d'or, c'est la « règle verte ». De quoi s'agit-il ?

Si tout le monde voulait vivre comme nous il faudrait deux planètes eT demi. Si tout le monde voulait vivre comme les Etats-Unis, c'est 5,6 planètes qu'il faudrait ! La règle verte, c'est donc pour la France éteindre notre dette écologique. Ne produire que ce qui peut se reconstituer. Elle nous contraindra à assumer nos responsabilitéS devant l'humanité, et c'est aussi un extraordinaire stimulant scientifique et technique pour réorganiser la production et les échanges.

L'industrie nucléaire entre-t-elle selon vous dans cette « règle verte » ?

Vous savez qu'il y a une divergence de vue au sein du Front de gauche mais comme elle existe chez tout le monde, à droite comme au PS, ça ne m'inquiète pas. La différence, c'est que eux fonctionnent sur le principe du chef : le chef a dit, donc, on ne change rien. Nous, nous disons que nous sommes tous d'accord pour sortir des énergies carbonées, et que sur le nucléaire il faut une décision collective par un referendum. Pas un referendum pour ou contre le nucléaire, mais un referendum sur des plans énergétique, un calendrier, une méthode.

Cette règle verte, c'est aussi un appel au vote utile du côté des écologistes ?

Sur l'écologie, nous devons gagner nos galons puisque nous sommes les derniers arrivés. Mais nous avons pour nous la force d'avoir produit un programme cohérent dans ce domaine et d'être les seuls à le faire avec la « règle verte ».

Vous promettez le SMIC à 1 700 euros, mais comment font les PME ?

La première question à se poser c'est comment on fait pour vivre avec mille euros ! Tout le monde est d'accord pour dire que ce n'est pas jouable. Le SMIC actuel est 140 euros au dessus du seuil de pauvreté. Ce n'est pas acceptable. Comment feront les PME ? D'abord on va lisser l'effort. Mais je veux dire aux PME que plus il y aura de salariés correctement payés, plus il y aura de clients pour ces mêmes PME. Le SMIC à 1700 euros aura un impact considérable sur la consommation populaire. D'autre part, ces emplois au SMIC sont concentrés dans l'économie non délocalisable, dans les services et le bâtiment. Notre programme est basé sur ce cercle vertueux de la relance de l'activité .

A la Bastille vous avez parlé de la VIème République. Mais vous n'avez pas dit quel président vous seriez. On ne vous imagine pas vous contenter d'inaugurer les chrysanthèmes !

Tant que la nouvelle constitution n'a pas été adoptée par referendum, le pouvoir est assumé conformément à l'actuelle constitution. Dans le régime parlementaire stable que je souhaite, le président aura un rôle très secondaire par rapport au premier ministre, chef de la majorité parlementaire. Le président aura un rôle de sage, de garant des institutions. On ne manque pas de personnalités en France pour cela.

Donc vous ne vous présentez pas pour un quinquennat !

C'est clair. J'ai dit que je serai le dernier président de la Vème République et que j'irai jeter les clés de l'Elysée à la Seine ! C'est une image bien sûr !

Si vous n'êtes pas au deuxième tour, vous ne participerez en aucun cas à un gouvernement de François Hollande si celui-ci l'emporte ?

Je ne pourrai pas participer à un gouvernement que je ne dirige pas. Comprenez bien : nous avons bâti notre mouvement sur des poussières. De cela nous avons tiré une force croissante. J'ai un devoir à son égard. Parmi ceux qui vont mettre un bulletin Mélenchon, certains ne veulent pas entendre parler d'une participation à un gouvernement socialiste. Mon rôle et d'abord de fortifier notre mouvement qui dorénavant est le recours à gauche.

Des fondateurs du NPA viennent de vous rejoindre . Vous n'appelez pas Philippe Poutou à les imiter ?

Non moi je respecte tout le monde. Je ne ferai pas aux autres ce qu'on m'a fait. L'extrême gauche doit être présente. Nous ne sommes pas l'extrême gauche, nous sommes la gauche de la radicalité concrète !

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