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13 avril 2012

François Hollande dévoile son véritable programme à la City : tout le texte (Partie 1/2)

Sur FAKIR



Par Adrien Levrat, François Ruffin, 23/02/2012

 

Le journal Fakir est un journal papier, en vente dans tous les bons kiosques près de chez vous. Il ne peut réaliser des reportages que parce qu’il est acheté ou parce qu’on y est abonné !

Fakir propose ici la traduction intégrale des propos de François Hollande tels que les rapporte le Guardian (lundi 13 février 2012). Au-delà de l’actualité politique, au-delà des polémiques sur « il n’y a pas de communistes en France », c’est en effet une pièce à conserver dans nos mémoires et dans nos archives.

 François Hollande cherche à rassurer le Royaume-Uni et la City

François Hollande, le socialiste pressenti pour devenir le prochain président français, a déclaré vouloir courtiser l’Angleterre afin de la faire revenir au cœur de l’Europe et a cherché à rassurer la City de Londres en disant qu’elle ne devait pas avoir peur de son penchant pour plus de régulation dans le monde de la finance.

« Nous avons besoin que l’Angleterre se sente faire partie de l’Europe », a déclaré Hollande à des correspondants britanniques avant une visite importante à Londres la semaine prochaine. Mais il a ajouté que la France n’aurait jamais pu accepter la tentative de David Cameron de créer un « sanctuaire » protégé de la régulation financière pour la City de Londres dans le nouveau traité européen.

Hollande a repoussé les peurs de la droite à Londres selon lesquelles il serait dangereux pour la City. Il a déclaré qu’il n’était pas « agressif », ni vu en France comme étant très à gauche, et que son penchant pour la régulation financière n’était pas plus prononcé que celui de Barack Obama lors de son discours d’investiture au Congrès. « Vous pourriez dire qu’Obama et moi avons les mêmes conseillers ». Il a ajouté que ses vues en faveur d’une régulation plus importante du secteur financier étaient dans la ligne de l’ « opinion publique » en Europe et étaient similaires à celles de tous les autres présidentiables français, Nicolas Sarkozy inclus.

Hollande, un élu local jovial et consensuel, est vu comme celui qui remportera les élections présidentielles en mai. Quand, lors d’un récent meeting, il a nommé le « monde de la finance » comme étant son principal « adversaire », c’était un exemple rhétorique de l’importante campagne anti-banquiers menée par tous les candidats à l’élection présidentielle, ceux à sa droite inclus. Son programme augmente les taxes sur les très riches, qui ont largement échappé à la plus grande part de la charge fiscale française. Il est toutefois vu comme un modéré de centre-gauche, un social-démocrate dont les mains sont liées par la crise de la dette et le trou grandissant dans les finances de l’État. Son projet est plus modéré que tous ceux des candidats socialistes avant lui, et ne contient aucune des promesses traditionnelles de gauche d’augmenter le salaire minimum ou les salaires, mais envisage en revanche de freiner le déficit public. Sa mesure la plus concrète sur les banques – une loi pour séparer leur activité de prêt de leurs « opérations spéculatives » – est déjà envisagée au Royaume-Uni et aux États-Unis, et Sarkozy a coupé l’herbe sous le pied de Hollande en annonçant une taxe sur les transactions financières en France, dite Taxe Tobin, ou Taxe Robin des bois.

Mais les généreuses louanges de Hollande envers Tony Blair ont été révélatrices de sa propre orientation politique et de son style d’exercice du pouvoir en France. Pendant des années, Blair, le Parti travailliste et la troisième voie faisaient figure d’hérésie pour la plupart des socialistes français. Selon Hollande, Blair était si agréable « et intelligent qu’il n’avait pas besoin d’être arrogant ». Il a ajouté : « La première leçon à retenir de Blair, c’est sa longévité… Ensuite, il a été capable, après une longue période de thatchérisme, de restaurer l’éducation, la santé, et le secteur public… Ensuite il a succombé à la pensée dominante que les marchés pouvaient se réguler eux-mêmes et à la notion que les marchés et le libéralisme économiques en eux-mêmes pouvaient être un facteur de croissance… On en a vu les conséquences. »

Hollande a repoussé les soupçons faisant de lui un idéologue de gauche et a rejeté les comparaisons avec la peur qui avait accueilli l’élection de Mitterrand en 1981. « Les années 80, c’était une autre époque. Les gens disaient qu’il y aurait des chars soviétiques sur la place de la Concorde. Cette époque est finie, c’est l’histoire. C’est normal qu’il y ait eu des craintes à l’époque. La droite était au pouvoir depuis 23 ans, il y avait la Guerre froide, et Mitterrand a nominé des ministres communistes au gouvernement. Aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France. Ou pas beaucoup… La gauche a gouverné pendant 15 années, durant lesquelles nous avons libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a pas de grandes inquiétudes. »

Il a renouvelé sa demande pour un changement du traité européen sur l’intégration économique, mais a semblé tempérer son appel à une renégociation complète, soulignant qu’il voulait ajouter une clause concernant la croissance économique, qu’elle soit incluse ou non dans le traité. Il a ajouté qu’il reviendrait au Parlement français de ratifier le traité après l’élection, et qu’il ne ferait pas de référendum.

Contrairement à Sarkozy, Hollande a déclaré parler anglais « comme un Français, avec un accent, mais je le parle ». Il a ajouté qu’il connaissait la Grande Bretagne et qu’il n’avait « aucun préjugé ».

Pour lire nos commentaires, cliquez ici.

Traduction assurée par Adrien Levrat, qui n’est pas doctorant en anglais. Toutes les suggestions d’améliorations sont donc les bienvenues : adrien@fakirpresse.info

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