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14 avril 2012

Dupont-Aignan : France Inter achève bien des petits candidats

 Sur MARIANNE

Mardi 10 Avril 2012 à 05:00 | Lu 16616 fois I 63 commentaire(s)

 

Jack Dion
Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et grand amateur de théâtre En savoir plus sur cet auteur
Depuis lundi, la campagne présidentielle est officiellement lancée. Les médias audiovisuels sont contraints d'accorder aux dix prétendants à l'Elysée des conditions de programmation comparables. Une étape primordiale pour les « petits » candidats, souvent confrontés à de sacrées différences de traitement.

 

(Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, lors d'un débat à Sciences Po Paris le 5 avril - DUPUY FLORENT/SIPA)
(Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, lors d'un débat à Sciences Po Paris le 5 avril - DUPUY FLORENT/SIPA)
Les auditeurs de France Inter sont des petits veinards. Ils ont eu droit, dans leur matinale de ce lundi 9 avril, à l’assassinat en direct (dans la novlangue, on dit « en live ») d’un petit candidat, en l’occurrence de Nicolas Dupont-Aignan. Certes, ce dernier est un habitué de la chose. Où qu’il aille et quel que soit le sujet concerné, on le prend pour une bille et on le présente comme un demeuré mental accroché à des idées ringardes comme une moule de Marennes à son rocher.

Il faut dire que l’homme se réclame du général de Gaulle. Par les temps qui courent, c’est le genre d’engagement qui ne pardonne pas. Un néolibéral fou ou masqué, c’est du dernier chic. Un gaulliste, par contre, c’est l’archaïsme absolu. Nicolas Dupont-Aignan a donc eu droit à un traitement de faveur dont il pourra parler à ses petits enfants. En matière de caricature et de condamnation a priori, on a rarement fait mieux (ou pire, c’est selon).
 


Réaction de Nicolas Dupont-Aignan à l'édito de... par franceinter

En guise de mise en bouche, avant même d’avoir donné la parole à l’invité, l’animateur de la tranche horaire, Patrick Cohen, a créé l’ambiance en donnant des extraits hauts en couleur vocale de feu Michel Debré, ancien ministre du général de Gaulle, en 1981, histoire de montrer que la peuplade des oiseaux gaullistes, aujourd’hui en voie de disparition, avait eu des antécédents prestigieux et fumeux. C’était d’une rare élégance.

Une fois le ton donné, autant continuer. Dans son éditorial politique, Thomas Legrand en a remis une couche en expliquant que Nicolas Dupont-Aignan est à la vie politique contemporaine ce que la DS Citroën d’antan (qui était la voiture du général, of course) est à l’industrie automobile. Bref, la place de l’impétrant est au musée Grévin, et pas à l’antenne d’une radio de service public ayant un certain sens de sa mission.



Matinale spéciale présidentielle : Nicolas... par franceinter

Dans son interview de 7 heures 55, l’inévitable Pascale Clark, égérie de la France bobo, a continué le sale boulot.  Elle a assimilé le candidat Dupont-Aignan à la ringardise faite homme, avec force allusions déplacées et sous-entendus peu amènes à l’encontre d’un personnage qui aurait mieux fait de rester chez lui plutôt que de vouloir se faire entendre sur une estrade réservée à d’autres.

Il est vrai que la dame Clark n’a pas son pareil pour parler de tout et de n’importe quoi (surtout de n’importe quoi) avec suffisance et superficialité, en exhalant le plus profond mépris pour son invité. D’ordinaire, elle essaie vaguement d’y mettre les formes. Là, c’était brut de décoffrage.
 
Il faudra attendre la dernière partie de l’émission pour que l’on puisse enfin parler sérieusement de ce que propose Nicolas Dupont-Aignan sur l’Europe, la crise, l’euro, la mondialisation, la France, le rejet des élites, le pouvoir de l’argent. Le président de Debout la République a en effet des idées qui se discutent, certes, qui peuvent être contestées, cela va de soi, mais qui sont aussi respectables que d’autres. En tout cas, il ne peut se réduire à la caricature qui en avait été faite précédemment.

Il y eut même des échanges de qualité sur sa proposition de relancer l’Europe sur la base d’une harmonisation fiscale et sociale applicable dans les dix principaux pays de la zone, comme quoi on peut passer pour un indécrottable « souverainiste » et ne pas rêver d’une France totalement refermée sur elle-même. Mais pourquoi avoir préalablement transformé l’invité en tête à claques d’une matinale qui mérite mieux ?

Tel est malheureusement le sort réservé aux candidats dits « petits » par quelques personnages du monde médiatique qui s’autodécernent le droit de dire le Bien et le Mal. Mis à part les deux « grands » candidats présumés et les quelques seconds couteaux qui se sont imposés à la force du poignet (et du verbe), les autres sont traités comme des intrus et des malotrus. Finalement, le système des signatures de notables nécessaires pour avoir le droit de participer à la campagne présidentielle devrait être remplacé par le paraphe des éditorialistes vedettes du Tout Paris. Cela permettrait de gagner du temps et de l’argent.
 



Matinale spéciale : Nicolas Dupont-Aignan invité... par franceinter

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