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23 avril 2012

Pourquoi Marine Le Pen va faire perdre Nicolas Sarkozy

Sur le NOBS

 

Créé le 23-04-2012 à 11h57 - Mis à jour à 17h10 234 réactions

Renaud Dély
 
 
La leader frontiste va s’employer à faire exploser l’UMP pour prendre la tête d’une future coalition des "droites".
 
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L’ex-parti unique de la majorité ne tient plus que par l’autorité de son leader. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

L’ex-parti unique de la majorité ne tient plus que par l’autorité de son leader. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
 

Marine Le Pen touche au but. Un piètre score pour le candidat UMP, une performance historique pour l’extrême droite : la leader frontiste voit poindre la possibilité de passer à une nouvelle étape de sa stratégie. Celle-ci est limpide : la présidente du Front national veut faire exploser l’UMP, rebattre les cartes de l’ensemble des droites, parlementaire et extrême, et en conquérir demain le leadership !

Pour parvenir à ses fins, il lui reste une étape préalable à franchir : faire battre Nicolas Sarkozy le 6 mai. Tel est le dessein auquel Marine Le Pen va s’employer dans les deux semaines à venir. Déjà, son premier discours au soir du premier tour et les interventions de tous ses lieutenants ne laissent guère de place au doute. Ils n’ont eu de cesse de multiplier les réquisitoires sans appel contre le bilan du président sortant, et de le renvoyer dos-à-dos avec François Hollande sous l’infamante étiquette de "candidats du mondialisme".

En l’occurrence, Marine Le Pen ne court pas grand risque vis-à-vis de ses ouailles. Elle sait que que le rejet de Nicolas Sarkozy, de ses promesses trahies, en particulier en matière de pouvoir d’achat, et de sa promiscuité avec les puissances d’argent figurent parmi les premières motivations de l’électorat FN.

Le culte du chef comme dernière boussole

Son calcul est donc simple. Grâce à l’action d’un de ses complices objectifs, Patrick Buisson, véritable "idiot utile du lepénisme" implanté au cœur du pouvoir sarkozyste, l’UMP n’a cessé de se "droitiser", en gros depuis le discours de Grenoble de juillet 2010, et plus encore tout au long de cette campagne présidentielle. La "lepénisation des esprits" UMP est à l’œuvre.

L’ex-parti unique de la majorité, réduit à la portion congrue, à peine 27% des voix, et profondément divisé entre tenants d’une ligne musclée et rescapés de la droite humaniste et sociale, ne tient plus que par l’autorité de son leader. Seule la soumission à la figure de Nicolas Sarkozy tient aujourd’hui lieu de ciment. Le culte du chef est la dernière boussole de l’UMP. Et Nicolas Sarkozy en joue à plein pour galvaniser ses troupes... et mieux les conduire au précipice.

Que le président sortant chute dans deux semaines, et une bonne partie du troupeau UMP, orphelin, emmené par les brebis de la Droite populaire, sera prêt à céder aux sirènes lepénistes. Le président sortant se targue d’avoir accouché d’une "droite décomplexée", débarrassée de ce qu’il appelle ses "tabous" en matière d’immigration, d’insécurité et d' "identité nationale". Ce n’est pas le moindre des reproches que l’on pourra faire à Nicolas Sarkozy, lorsque l’heure viendra de constater l’étendue des dégâts que son passage à sa tête aura commis sur le paysage de la droite française.

Il en a changé la nature, c’est vrai. Et il l'a conduite à sa perte. Jadis, pour récuser toute perspective d’entente avec le FN, le gaulliste Michel Noir avait lancé aux siens : "Mieux vaut perdre les élections que perdre son âme." Nicolas Sarkozy est en passe de réussir à faire les deux en même temps.

 

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