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20 mai 2012

Le G8 tombe d'accord sur quelques formules creuses

 

Sur MEDIAPART

 

| Par Lénaïg Bredoux

 

Extrait:
....   François Hollande s’est lancé samedi dans explication alambiquée : « Les engagements doivent être tenus. Mais j’ai ajouté que si nous voulons que la Grèce puisse honorer ses engagements, nous devons accompagner la croissance, ce qui suppose des mesures qui ne sont pas une remise en cause des obligations qui pèsent sur la Grèce, mais qui permettent aux obligations d’être facilitées. » Plus tôt dans la journée, le chef de l’État avait plus clairement indiqué que « la Grèce reste dans la zone euro mais doit être accompagnée par l'Europe pour stimuler sa croissance ».

Le président français a par ailleurs marqué une légère différence de ton avec la chancelière Angela Merkel, et insisté sur le respect de la liberté de vote des Grecs. Un tacle indirect aux rumeurs de référendum exigé par Berlin lors du nouveau scrutin prévu en Grèce le 17 juin.

Mais en réalité, Hollande et ses camarades du G8 espèrent que les partis favorables au memorandum, le Pasok et Nouvelle démocratie, sortent vainqueur du prochain scrutin. Candidat à la présidentielle, il ne s’était jamais opposé frontalement aux plans d’austérité imposés au Sud de l’Europe, tout comme il n’avait jamais remis en question les objectifs de réduction des déficits publics en France. Il craint aussi que toute déclaration divergente ne provoque une tempête sur les marchés et… la colère de Merkel. François Hollande ne veut pas non plus sembler donner raison à la gauche radicale grecque. Un scénario qui inquiète les gouvernements de droite ou de coalition, en Espagne et en Italie. Or, le président français mise sur le soutien de ces deux pays lors du conseil européen informel du 23 mai, avant le rendez-vous officiel de fin juin.

Samedi, Hollande a fait plusieurs appels du pied à l’Italien Mario Monti. « C’est vrai que la dimension de croissance a été largement soutenue (au G8 – ndlr), et pas simplement par le président Obama ou moi-même, mais par d'autres participants comme Mario Monti », a-t-il déclaré. Il a également promis qu’il présenterait ses propositions détaillées le 23 mai : « Dans ce paquet, il y aura les eurobonds, et je ne serai pas le seul à les proposer », a-t-il ajouté. Hollande, Merkel et Monti sont convenus de se réunir à Rome pour préparer le conseil de fin juin. Quant à Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol, François Hollande pourrait le recevoir à déjeuner mercredi, avant la réunion de Bruxelles.

Quelques heures après son entretien avec Barack Obama vendredi, une journaliste avait rappelé à François Hollande une phrase qu’il avait prononcée en 2003 dans le JDD à propos du G8 : « C’est un club de riches et de puissants, qui émet des vœux et invite parfois à sa table les plus pauvres sans rien changer aux déséquilibres du monde. » Neuf ans plus tard, le socialiste rétorque : « Il y a une différence, c’est que j’y suis maintenant. Ce qui peut me permettre, si j’en faisais le même constat, de faire bouger les choses. » Pas sûr que les manifestants de Francfort ou de Chicago, les Grecs, les Espagnols et les Italiens étouffés par l’austérité, en soient encore convaincus.

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