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23 mai 2012

Nos cousins du Québec tiennent la rue depuis 100 jours

Extrait:

Au départ de ce mouvement, le « printemps érable », connu aussi sous le nom de #manifencours ou de Grève générale illimitée, il y a le projet du gouvernement libéral dirigé par Charest d’augmenter les frais d’inscription à l’université. D’ici 2017, ils pourraient ainsi passer de 2 168 dollars à 3 793 dollars par an, soit une hausse de 75 %. Ce projet a divisé les étudiants québécois entre « carrés rouges », qui y sont opposés, et « carrés verts » qui le soutenaient. Depuis vendredi dernier, les événement sont pris une tournure radicalement nouvelle, qui voit la disparition du clivage.

En effet, le gouvernement a pris l’initiative de faire adopter une loi d’exception. Votée après vingt-et-une heures de débat, la « loi 78 » vise à limiter les manifestations et à éradiquer les piquets de grève devant les établissements universitaires, jusqu’en juillet 2013. Les organisateurs de manifestations sont désormais tenus de prévenir huit heures à l’avance les autorités pour tout événement rassemblant plus de cinquante personnes. Ils doivent en communiquer le parcours ainsi que la durée.

Cette loi scélérate a fini de mettre le feu aux poudres. Autour des revendications estudiantines, d’autres corps sociaux ont exprimé les leurs. C’est désormais une « grève sociale » qui est en cours au Québec. La violence de la répression policière met de l’huile sur le feu. Les témoignages se succèdent pour la mettre en lumière. Au point qu’Amnisty International Québec a réagi sur son site :

« Amnistie internationale s’inquiète du fait que les tactiques utilisées par les forces policières face à certains incidents violents et aux manifestations pacifiques, ainsi que les mesures de sécurité adoptées dans certaines universités, soulèvent des questions troublantes sur le respect de ces droits fondamentaux : usage excessif de la force par les autorités policières, arrestations massives et potentiellement arbitraires, intimidation et profilage par des forces de sécurité sur les lieux de l’université. »

Mais les manifestants restent pourtant calme, répliquant par une campagne de désobéissance civile. Ainsi, la grande manifestation du mardi 22 mai a vu le cortège fort de plus de 250 000 personnes dévier de son itinéraire annoncé, pied de nez aux forces de l’ordre et à la « loi 78 ». Visiblement, les syndicats, très puissants dans la « Belle Province », ont compris que la loi permettrait au gouvernement de limiter leur capacité de réaction et de mobilisation. L’ancienne figure de proue de la grève étudiante de 2005, Xavier Lafrance a ainsi lancé un appel à l’« unité » aux grandes centrales syndicales afin qu’elles pressent leurs membres à être dans la rue au côté des 156 000 étudiants toujours en grève. « Il faut élargir la lutte ! », a expliqué Xavier Lafrance, faisant remarquer qu’une organisation a déjà adopté une résolution ouvrant la porte à « une grève générale et sociale avec [ses] alliés contre les mesures rétrogrades du gouvernement ».

C’est donc tout le Québec qui est en ébullition face à un gouvernement bien ancré à droite et qui a décidé de jouer son va-tout sur la répression du mouvement contestataire. Comme nous le savons en France, l’attitude du pouvoir vis à vis des mobilisations estudiantines est souvent le laboratoire des politiques répressives qui pourraient être mises en œuvre contre l’ensemble du mouvement social. Il faut savoir, dans ce cadre, que le Québec est réputé comme la province la plus à gauche du Canada. L’épreuve de force a donc valeur exemplaire pour tout un pays.

 

Bonus militant : signez la pétition internationale pour stopper la loi anticontesation au Québec

Bonus “en savoir plus” : suivez le compte twitter @ManifencoursQbc

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