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26 mai 2012

Le cas Dosière, figure de l'Assemblée, embarrasse le PS

LE MONDE |25.05.2012 à 10h57 • Mis à jour le25.05.2012 à 10h57

Par Patrick Roger et Anne-Sophie Mercier

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René Dosière, député apparenté socialiste, en 2009.

La non-investiture par le Parti socialiste de René Dosière, député sortant (app. PS) de l'Aisne, aux prochaines élections législatives n'en finit pas de faire des vagues. "Ils sont fous, s'épanche un cadre du groupe socialiste de l'Assemblée, parlant des dirigeants de la Rue de Solférino. René, il est plus connu qu'un certain nombre de ministres."

Il est vrai que l'affaire fait mauvais genre, au moment où le nouveau pouvoir entend se parer de vertu et assure vouloir réduire le train de vie de l'Etat. Des domaines que M.Dosière explore de longue date, sur lesquels ses investigations ont contribué à lever la chape d'opacité qui pesait jusqu'à il y a peu : on se souvient, notamment, de la somme d'informations accumulées dans L'Argent caché de l'Elysée (Le Seuil, 2007) ou, plus récemment, dans L'Argent de l'Etat (Le Seuil, 300 p, 19,80 euros).

Un méticuleux travail de collecte, à partir de questions écrites au gouvernement, que le député de l'Aisne mène en franc-tireur depuis le début des années 2000, sans se soucier d'avoir l'imprimatur du groupe socialiste, auquel il n'est plus qu'apparenté depuis 2007. Déjà, le PS lui avait refusé l'investiture et avait présenté contre lui un autre candidat, Fawaz Karimet, qu'il a battu.

Le même qui bénéficie de nouveau, après de multiples rebondissements, de l'investiture du PS dans cette circonscription. Le parti avait pourtant, à l'origine, prévu d'apporter son soutien à M. Dosière. Avant de soutenir in fine M. Karimet, après que René Dosière eut refusé de le prendre pour suppléant, comme le proposait la direction du PS. Le député sortant aurait souhaité conserver son suppléant actuel et ne mâche pas ses mots contre son rival socialiste.

Est-ce à dire que l'inflexibilité de M. Dosière irriterait une partie de l'appareil socialiste ? Cette décision de dernière minute est d'autant plus surprenante que Jean-Marc Ayrault lui-même, alors qu'il n'était pas encore premier ministre mais qu'il se préparait à l'être, avait sollicité le député de l'Aisne pour qu'il lui communique une "note synthétique" sur les dispositions susceptibles de réduire le train de vie du gouvernement.

Lors de la réunion du groupe socialiste qui s'est tenue le 22 mai en présence de Jean-Marc Ayrault et de Martine Aubry, il a interpellé la première secrétaire, applaudi à la fin de son intervention par bon nombre de ses collègues. Celle-ci l'a renvoyé à la "règle", c'est-à-dire le choix de la fédération de l'Aisne, avec laquelle M. Dosière est en délicatesse.

"Qu'aurait-on dit si j'avais ignoré un vote de la base ?", s'est interrogée Mme Aubry, visiblement très gênée par la tournure prise par les événements, lors de la conférence de presse qu'elle a tenue le même jour, tout en soulignant la "grande valeur" de ce parlementaire. Faisant fi de ces "manœuvres de bas étage", René Dosière se représentera dans sa circonscription sans l'étiquette ni le soutien du PS. Avec de grandes chances d'y être réélu.

Patrick Roger et Anne-Sophie Mercier

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