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3 juillet 2012

Le PS satisfait mais pas transporté, l'UMP dénonce un discours « nul »

| Par Mathieu Magnaudeix

 

Mardi en milieu d'après-midi, Bruno Le Roux, le patron des socialistes, vient à peine de prendre la parole après le long discours de Jean-Marc Ayrault devant les députés que, comme un seul homme, les députés UMP quittent l'hémicycle. Quasiment tous les ténors de l'UMP déboulent alors à la queue leu-leu en salle des Quatre-Colonnes. Les arguments de langage sont tout prêt, comme aux riches heures du sarkozysme: Ayrault a prononcé un discours creux et annonce entre les lignes un matraquage fiscal.

« Même Cresson et Bérégovoy avaient fait de meilleurs discours! En 21 ans de mandat, je n'ai jamais vu ça, ce n'était pas au niveau, tonne Marc-Philippe Daubresse, furibard et visiblement lancé en éclaireur. C'est un discours sans souffle ni lucidité, dans la méthode Coué et l'incantation, avec une demie-heure de "j'aime la France". Il est ensuite entré dans le vif du sujet et là, ce qu'il a annoncé, ce sont des mesures fiscales visant les classes moyennes, sans aucune mesure de relance de la compétitivité de l'économie. A ce rythme, je ne lui donne pas jusqu'à la fin de l'année.» « Ayrault n'est ni Churchill ni Mirabeau! Les classes moyennes seront les premières victimes de la rigueur socialiste », renchérit l'ancien ministre Laurent Wauquiez.

« Jamais un discours de politique générale n'a été aussi long et nul », martèle Christian Estrosi. L'ancien président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, critique « un discours sans souffle, une vision étriquée et sectaire de la société. Les riches sont désignés comme des coupables. C'est déjà le renoncement vis-à-vis du grand-rêve français annoncé par François Hollande ». Un peu à l'écart, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan se félicite au contraire des « taxes sur les riches » annoncées par le premier ministre. «Mais pour le reste c'est creux comme un tambour, car aucune recette nouvelle n'est prévue ». L'ancien candidat à la présidentielle dénonce un « coup de bambou fiscal » caché, promet une hausse inéluctable de la CSG. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé serine sa petite musique droitière. Il fustige l'absence de « mesures concrètes de baisses de dépenses publique », déplore l'absence de mesures sur la « sécurité », tance la décision de ne plus enfermer des enfants dans les centres de rétention: « cela va créer un appel d'air formidable ».

Au même moment, les dépêches tombent sur les portables, annonçant une triple perquisition au domicile et dans les bureaux de Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l'enquête sur le financement de la campagne présidentielle de 2007 de l'ex président. Sur ce thème-là, les députés de l'UMP sont beaucoup moins bavards. « Vous me l'apprenez, explique Xavier Bertrand. Mais il me semble que les comptes de cette campagne ont été certifiés par le Conseil constitutionnel! », argumente l'ex ministre de la santé, avant de déplorer la fin partielle des heures supplémentaires défiscalisées et de s'éclipser.

Pendant ce temps, le président des socialistes Bruno Le Roux s'exprime à la tribune. Il dénonce le « bilan catastrophique» de l'opposition et ressassé les thèmes du discours d'Ayrault, au mot près — « redressement », « changement », « rassemblement », «justice ».

Au PS, consigne avait-elle été donnée de limiter les interventions médiatiques après le discours du premier ministre?  En tout cas, les figures de la majorité ne se sont pas bousculées devant les micros, et les uns et les autres se gardaient bien de critiques.

« Il était très très très bien Ayrault, dit Patrick Mennucci sans craindre d'en faire trop. C'est un discours sur les engagements de campagne. On n'est pas dans la politique spectacle, pas dans la surprise. C'est du sérieux, avec des engagements. Si on voulait un autre style de premier ministre, fallait pas prendre Jean-Marc Ayrault », s'amuse le député des Bouches-du-Rhône. La rigueur? « Il a exprimé notre position sur les économies nécessaires. »

« Il a rappelé le programme du président et du coup il a fait un peu long, dit le maire de Grenoble Michel Destot. On ne peut pas trancher tous les débats maintenant: il a rappelé son souci de négociation sociale et a renvoyé aux collectivités territoriales la réforme de la décentralisation. Mais il a aussi rappelé nos principes sur les valeurs: le droit de vote des étrangers aux élections locales, la volonté d'en finir avec le cumul des mandats, la remise en cause des très grandes injustices fiscales de Nicolas Sarkozy.»

« L'héritage est désastreux. Ce discours prend la mesure de la situation que nous avons trouvé, ajoute Pierre-Alain Muet, un des experts économiques de la majorité. C'est une politique complète, totale, cohérente, avec une dimension de relance européenne et de l'emploi. Ca n'est pas une politique d'austérité, car les hausses d'impôts ou les suppressions de niches fiscales que nous proposerons ne peserons pas sur la croissance.» (....)


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