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20 juillet 2012

«L’avenir ce n’est pas ce qui va arriver, c’est que nous allons faire» comme disait Gaston !

Sur le blog d'alain bousquet LETANG MODERNE

J’étais hier soir, avec quelques dizaines de courageux devant le consulat d’Espagne à Bordeaux. Nous étions là, solidaires de ce que nous savions déjà de la marée humaine qui quelques heures plus tard submergerait  toutes les villes  d’Espagne.

Le temps est un fluide extravagant.

 Nous étions plus d’une centaine, amis du PCF, et compagnons de toutes les gauches de combat, « banderolant » devant un immeuble vide, un consulat planté au cœur d’une artère bourgeoise de bordeaux qui commence par une règle de circulation inversée, en effet on roule à gauche cours Xavier Arnozan, et qui termine par une statue de Jeanne D’arc, à deux pas du consulat de Angleterre ….

Bouillir de  l’intérieur, avec des poils qui se hérissent, la langue qui se noue et l’estomac qui pend, connaitre tout ou presque du drame qui se noue de l’autre côté des Pyrénées et se sentir un peu responsable, un peu coupable même de na pas trouver les voies rapides qui empêcheraient l’accomplissement de tant de souffrances quotidiennes.

Il faut se maitriser, se maitriser en permanence pour ne pas compromettre le travail déjà engagé de reconstruction de la gauche. Il faut domestiquer ses humeurs et ses réactions afin qu’elles ne desservent pas le but recherché. Naviguer entre le self contrôle de celui qui connait la route tracée par la construction convaincante du Front de Gauche, et voir les moutons continuer leur route, bêlant du triomphe des socialistes français, sans qu’ils ne perçoivent clairement, qu’en Espagne, en Gréce, au Portugal, la tonte continue….  Quand ce ne sont pas les sociaux-démocrates qui tiennent le rasoir, c’est les petits fis des colonels, les graines de franquistes qui manient les ciseaux !

Ce n’est pas la première fois que ce sentiment sourd m’envahit. La séquence intense de la  campagne électorale nous a permis de faire entendre dans la société française la logique et le programme d’une gauche décomplexée, clair et précis, pragmatique et chiffré, crédible  et en quatre points. C’est simple comme un carré, d’abord inverser l’ordre du partage des richesses, ensuite et dans l’ordre bouleverser le mode de production par la planification écologique, dans le même temps et pour finir, refonder notre modèle républicain tout en enterrant définitivement les règles du jeu pourries de la construction libérale de l’Europe de Maastricht et de Lisbonne.

Tout cela nous l’avons fait, bien fait, expliqué, répété, chanté,  filmé, collé, tracté. Nous l’avons fait  plaçant même notre campagne d’éducation populaire souvent derrière Victor Hugo, n’hésitant pas à convoquer les sans-culottes et Robespierre, les communards et  même les lumières des révolutionnaires russes de 1917. Bref de la gauche nous avons tout assumé, de la fumée de la pipe de Herriot au dernier poil de la moustache de Staline, nous avons fait notre toutes les histoires de la gauche pour être de nouveau la gauche ! Et pourtant, après tout ceci, écrasés par tant d’efforts, abasourdis et émerveillés par tant de beaux visages croisés au détour de nos réunions publiques, en instituteurs orgueilleux nous avons permis la défaite de Sarkozy sans bien réussir à bien faire comprendre que cette étape de la déconfiture de la droite  constituait à peine une escale nécessaire dans la longue route de notre reconquête.

C’est maintenant  le temps de la fin de l’escale, encore espérons nous, chacun, profiter de quelques jours pour changer d’ambiance, respirer loin des cris de moutons cet air qui passe invisible et enveloppant, s’enivrer du parfum des fleurs et de nos proches, préparer le futur en se réjouissant de ce que nous allons faire.

A l’instant même je reçois le SMS, simple, minéral, méchant comme une sale nouvelle, d’un  ami camarade qui passera son été à se bagarrer contre le cancer !

Je sais ce que l’on va faire, on va se battre et remonter sur le poney !

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