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10 août 2012

Comment Michel Polac aida à la naissance de la Criirad

Sur le DAUPHINE

 

 

Lors de sa venue à Valence, en février 2002, pour fêter les 15 ans de la Criirad, Michel Polac avait expliqué à quel point l’histoire de Tchernobyl le hantait. “Droit de réponse, c’était comme pisser dans un violon, avait-il déclaré à l’époque. On dénonçait des scandales et rien ne se passait. Ma seule réussite, c’est celle obtenue avec Michèle” Le DL/Archives

Lors de sa venue à Valence, en février 2002, pour fêter les 15 ans de la Criirad, Michel Polac avait expliqué à quel point l’histoire de Tchernobyl le hantait. “Droit de réponse, c’était comme pisser dans un violon, avait-il déclaré à l’époque. On dénonçait des scandales et rien ne se passait. Ma seule réussite, c’est celle obtenue avec Michèle” Le DL/Archives

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Émue, Michèle Rivasi, la députée européenne Europe Écologie Les Verts. Au lendemain de l’annonce de la disparition de l’homme de télévision Michel Polac, celle qui fut à l’origine de la Criirad*, premier laboratoire indépendant français en matière de radioactivité, se souvient de sa rencontre avec le présentateur du mythique “Droit de réponse”.

“Sa mort m’a affectée car on peut dire que c’est grâce à lui que la Criirad a pu voir le jour !”

Avril 1986. La catastrophe de Tchernobyl. La peur. Le nuage qui s’arrête. Les mensonges d’État… En bon journaliste, amoureux de la polémique, Polac invite sur le plateau de son émission la toute jeune mais déjà très volontaire Michèle Rivasi, 33 ans à l’époque, prof à l’IUFM de Valence. “Les Français sont des veaux… Ils n’entendront jamais ton appel…”

“La Criirad existait tout juste. Elle devait encore s’appeler Commission régionale de recherche indépendante sur la radioactivité. Et Polac nous avait invités parce qu’on était les seuls à avoir des chiffres de contamination sur les aliments”.

Michèle Rivasi apporte donc sur un (et le) plateau des cartes de contamination du thym, pour prouver les répercussions en France de l’accident ukrainien. “J’ai expliqué que c’était un scandale que personne ne soit averti ! À la fin de l’émission, il y avait un dessinateur, Cabu je crois, qui a fait mon portrait en train de dire “il faut soutenir la Criirad”. J’avais bien dit que si on ne faisait rien, on était complices de la situation, et si on nous aidait, on pourrait créer le premier labo indépendant !”

Mais une fois les projecteurs éteints, Polac soudain “gaullien”, lui glisse à l’oreille que “les Français sont des veaux… Ils n’entendront jamais ton appel”. Veaux peut-être mais pas moutons, les téléspectateurs le feront mentir. “Après ça, on a reçu 300 000 francs (45 000 euros) de dons ! Et grâce à cet argent on a pu acheter la première chaîne de spectrométrie gamma au germanium hyper pur (!) qui permet de faire des contrôles, à l’époque, impossibles en France. Et ainsi, on a pu être vraiment un labo indépendant puisque jusqu’alors on faisait nos tests à l’Institut de physique nucléaire de Lyon…”

Quinze ans plus tard, pour l’anniversaire de la Criirad, Michel Polac sera invité à Valence. “Il avait dormi à la maison, et m’avait confié que c’était un des aspects les plus positifs de son émission “Droit de réponse”.

Au fond, il était très fier…”

Fier, et sans nul doute sensible à la question. Car bien des années plus tard, c’est lui qui fera découvrir un livre à Michèle Rivasi. “Je me souviens l’avoir entendu pleurer en le présentant à la radio…” Son titre ? “La supplication” – Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse” de Svetlana Alexievitch.

* Commission de Recherche

et d’Information Indépendantes

sur la Radioactivité

par Mireille ROSSI le 09/08/2012
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