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30 août 2012

Mitt Romney, gaffeur en série

Sur COURRIER INTERNATIONAL

Dernière bévue en date du candidat républicain : "Je ne me soucie pas des très pauvres", a-t-il déclaré sur CNN. Une petite phrase malheureuse – parmi beaucoup d'autres – qui risque de le poursuivre longtemps.

02.02.2012 | Ashley Parker | The New York Times

Mitt Romney Le 1er février dans un entretien sur CNN.

Mitt Romney Le 1er février dans un entretien sur CNN.

Les membres de l'équipe de campagne du candidat républicain Mitt Romney sont réputés pour l'attention obsessionnelle qu'ils portent aux détails, comme le nombre de fois où ils vérifient les micros lors des meetings ou encore la façon qu'ils ont d'écumer les messages sur Twitter. Mais ses assistants ne parviennent pas toujours à imposer leur célèbre niveau de discipline à l'un des aspects cruciaux de la campagne : la capacité apparemment sans fin de leur candidat à proférer des déclarations qui, à la grande joie de ses détracteurs, se retrouvent ensuite sur les blogs politiques, sur YouTube et Twitter.


Le 1er février au matin, dans un entretien sur CNN, Romney a affirmé : "Je ne me soucie pas des très pauvres." Une réflexion qui s'est aussitôt répandue sur Internet et sur les chaînes d'information du câble. Si cette déclaration a fasciné les observateurs, c'est parce qu'elle semble confirmer ce qui est sans doute le meilleur slogan de ses adversaires à son encontre, à savoir que Romney, dont le patrimoine tourne autour des 200 millions de dollars, serait coupé des réalités et incapable de comprendre les difficultés que traversent beaucoup d'Américains.

Toutefois, si l'on replace ses mots dans leur contexte, comme Romney a invité les journalistes à le faire, ils paraissent moins offensants : "Je ne me soucie pas des très pauvres. Là, nous disposons d'un filet de sécurité. S'il a besoin d'être réparé, je le ferai. Je ne me soucie pas des très riches, ça va très bien pour eux." En fait, c'est surtout de la classe moyenne qu'il se soucie, a-t-il ajouté.

Mais venant d'un candidat souvent accusé d'avoir cité les déclarations du président Obama hors de leur contexte, la remarque sur les pauvres s'est aussitôt retrouvée inscrite sur la liste croissante des maladresses de Romney, au même titre que le jour où il avait déclaré que ses honoraires, pour ses interventions, lui avaient rapporté en un an 374 327 dollars, ce qui n'était "pas beaucoup", ou quand il avait assuré : "Les entreprises sont des personnes."

Contrairement aux célèbres pataquès du président George W. Bush, les bévues de Romney ont trait à l'économie et leur succès tient au fait qu'elles confortent ses détracteurs quand ils l'accusent d'être un magnat insensible.

Sous bien des aspects, le ton de sa campagne s'est amélioré, mais il ne semble pas y avoir moyen de l'empêcher de mettre les pieds dans le plat. En juin dernier, il avait ainsi lancé à un groupe de chômeurs en Floride qu'il comprenait leurs malheurs. "Moi aussi, je suis au chômage, avait-il plaisanté. En ce moment je fais du réseautage, parce que j'ai un boulot précis en vue."

Lors d'un débat entre candidats républicains à la mi-décembre, il avait proposé à Rick Perry, le gouverneur du Texas et ex-candidat à l'investiture républicaine, un pari d'un montant de 10 000 dollars. Une somme qui, même par jeu, a rappelé aux électeurs à quel point Romney ne connaissait pas de problèmes de revenus.

Par conséquent, le 1er février, à bord d'un avion en direction du Minnesota [où la primaire républicaine se tiendra le 7 février], il s'est retrouvé dans une situation familière, et s'est vu contraint une fois de plus de revenir sur ses gaffes. Quand on lui a demandé d'en dire plus sur sa réflexion sur les "pauvres", il a cru bon de resituer ses mots dans leur contexte.

Il a également tenu à faire un geste fort à l'adresse des plus bas revenus, et renouvelé son appui à des hausses automatiques du salaire fédéral minimum indexées sur l'inflation, une position qui tranche nettement avec la ligne de son parti. "Je n'ai pas changé d'avis à ce sujet," a-t-il conclu.

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