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12 septembre 2012

Congrès du PS: Stéphane Hessel dépose sa motion!

Sur MEDIAPART

 

 

Anesthésiée dans l’interminable attente d’une nuit des résolutions, la préparation du douloureusement bureaucratique congrès de Toulouse (26-28 octobre) voit la société militante se réveiller. Ce mercredi, à la veille du conseil national, l’ancien résistant et diplomate Stéphane Hessel, devenu auteur de manifestes à succès, a décidé de venir déposer sa propre motion. Mediapart la publie dans son intégralité (voir en bas de page).

© Charles Platiau / REUTERS

La démarche n’est pas que symbolique, elle doit respecter les exigences des statuts du parti socialiste. « Il a sa carte depuis très longtemps, il a vérifié qu’il était à jour de cotisation », assure Pierre Larrouturou. Trois de ses proches, explique-t-il, sont encore membres du conseil national du PS, ce qui permet le dépôt de cette motion, malgré la confusion solférinologique de la procédure congressiste. Intitulé Plus loin plus vite (lire ici), le texte respecte aussi le rituel socialiste des synthèses de contributions. S’appuyant sur « la contribution citoyenne » (lire ici) regroupant un millier de militants de la base PS, Plus loin plus vite accueille les ralliements d’autres contributions socialistes, comme GPS, plusieurs signataires des contributions Utopia, les Poissons roses ou Dessine-moi un parti. Plus des cadres locaux des courants Hamon et Montebourg, ainsi que du Pôle écolo.

« Je suis en plein accord avec ce texte », confie Hessel à Mediapart. Pour autant, le parrain des indignés n’a pas franchement le profil de l’apparatchik au poing à la rose. « Toute chance d’avoir de l’influence sur le monde est à saisir, dit-il. Tout ce qui est possible de faire pour que François Hollande ne se laisse pas enfermer dans le carcan du pouvoir est à faire. »

L’intervention de Hessel, qui a soutenu tour à tour Nicolas Hulot durant la primaire écolo, Martine Aubry durant la primaire PS et François Hollande durant la présidentielle, sonne aussi comme un avertissement, face aux premiers mois du pouvoir socialiste. « Il faut un cap, si l’on veut changer les choses, dit il. Chacun a ses particularités, celle de Hollande est de ne pas brusquer, d’y aller pas à pas. Mais il y a des moments où pour se faire reconnaître comme étant la voix de la France, il faut savoir trancher et proposer des changements profonds. »

 


Mediapart 2012 - Agir vite pour durer (Pour une... par Mediapart

De son côté, l’économiste “agit-prop” et méthodique Larrouturou, marqué par l’expérience des accords de Bretton Woods et initiateur du collectif Roosevelt 2012 (voir le site, et aussi notre émission télénumérique de Mediapart 2012, en juin dernier ci-dessus), a lui aussi ré-adhéré au PS. Un parti dont il fut délégué national à l’Europe, une expérience dont il ne garde pas vraiment de bons souvenirs. Inlassable et inclassable Géo Trouvetout de la gauche instable, il n’est pas peu fier d’avoir obtenu l’accord de Stéphane Hessel. « Je lui en ai parlé il y a deux semaines. Il a dit oui, mais je voulais qu’il ait un temps de réflexion et qu’il valide la version définitive du texte, raconte-t-il. Stéphane a sa carte depuis très longtemps, il a juste dû vérifier qu’il était à jour de cotisation. Ce qu’il était. » Lui aussi a retrouvé une carte PS juste avant la limite légale, dit-il. Celui qui a été élu en 2010 conseiller régional d’Île-de-France pour Europe Écologie-Les Verts, avant d’en démissionner, espère faire vivre le débat interne.

« Avoir un membre du conseil national de la résistance comme premier signataire, c’est important dans le contexte de crise sociale pour rappeler que tout ça peut mal finir…, dit Larrouturou. C’est autre chose que le duel Camba/Harlem… » Il espère que son collectif ne va pas se limiter à tenter d'influencer le seul PS. « On veut se faire entendre partout dans les débats, dit-il, comme on va le faire à EELV, comme on a été présents aux universités d’été du Front de gauche, et certains de chez nous au MoDem. » Mais, rappelant que parmi les premiers signataires de leur manifeste, on trouve Jean-Marc Ayrault, Larrouturou s’interroge : « S’il est d’accord avec ce qu’on raconte, alors qu’est-ce qu’on attend ! Maintenant, ce ne sera pas trop tard. Dans six mois, ça le sera. »

Le texte, en citant deux figures de la gauche française d’inspiration sociale-démocrate, commence habilement ainsi : «“Il faut aller plus loin, plus vite”. En juillet 1998, Jacques Delors interpelle Lionel Jospin : “Il faut accélérer. Quelques coups de pouce ne suffiront pas à nous faire rentrer dans le XXIe siècle.” Hélas, Jacques Delors et les militants qui partageaient son impatience ne furent pas écoutés et le 21 avril 2002, la gauche paiera très cher son manque d'audace et d'unité. »

Le document alterne ensuite constats inquiétants, argumentations convaincantes, graphiques économiques explicatifs et propositions innovantes, parmi lesquelles la réduction du temps de travail à 32 heures, la lutte contre les paradis fiscaux, l'impôt européen sur les dividendes financiers, la priorité à un régime parlementaire européen, la préoccupation écologique, la mise en œuvre du traité social européen, la VIe République et l'extension des primaires PS au niveau local.

« La question, c’est quelle politique de gauche sans croissance ?» résume Larrouturou. Le texte récuse l’idée de « laisser filer les déficits », mais prône la limitation des salaires. Privilégie une approche publique forte, entre créations d’emplois et transition écologique, mais aussi un encouragement de l’entrepreneuriat. Ni droitier, ni gauchiste. Juste inquiet de la prudence actuelle du nouveau pouvoir en général, du congrès socialiste en particulier.

 

 

La motion de Stéphane Hessel

 

 

 

 

 

 

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