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12 septembre 2012

Abdallah II accuse Israël d'entraver le projet nucléaire de la Jordanie

Sur LE PARISIEN

Publié le 12.09.2012, 10h11

Le roi Abdallah II a accusé mercredi Israël d'entraver le programme d'énergie nucléaire de la Jordanie, et mis en garde contre une
Le roi Abdallah II a accusé mercredi Israël d'entraver le programme d'énergie nucléaire de la Jordanie, et mis en garde contre une "fragmentation" de la Syrie et un débordement du conflit vers les pays voisins, dans une interview exclusive à l'AFP. | Yussef Allan
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Le roi Abdallah II a accusé mercredi Israël d'entraver le programme d'énergie de la Jordanie, et mis en garde contre une "fragmentation" de la Syrie et un débordement du conflit dans les pays voisins, dans une interview exclusive à l'AFP.
Le souverain hachémite, dont le pays cherche à développer l'énergie nucléaire pour satisfaire ses besoins intérieurs croissants en électricité, a affirmé qu'une "forte opposition au programme d'énergie nucléaire de la Jordanie provenait d'Israël".
Les deux pays sont liés par un traité de paix depuis 1994.
"Lorsque nous avons commencé à nous diriger vers l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, nous avons approché plusieurs pays (...) pour qu'ils travaillent avec nous", a expliqué le souverain au Palais royal à Amman. "Mais nous avons rapidement saisi qu'Israël faisait pression sur ces pays pour entraver toute coopération avec nous".
"Une délégation jordanienne approche ainsi un partenaire potentiel, et une semaine plus tard, une délégation israélienne vient demander à nos interlocuteurs de ne pas soutenir l'offre jordanienne sur le nucléaire", a-t-il ajouté.
Israël, seule puissance nucléaire --officieuse-- de la région, a rejeté les critiques du roi, un haut responsable gouvernemental assurant que l'Etat hébreu "n'a jamais agi contre le programme jordanien".
"A chaque fois que nous avons été consultés sur ce projet, nous avons adopté une approche positive", a renchéri un autre responsable israélien.
La Jordanie, qui importe 95% de ses besoins en énergie, cherche à développer des alternatives au gaz égyptien qui couvre habituellement 80% de ses besoins pour produire de l'électricité, et dont l'approvisionnement a été plusieurs fois interrompu en raison d'attaques sur le gazoduc.
La Jordanie, dont le désert couvre 92% du territoire, souhaite utiliser l'énergie nucléaire notamment pour alimenter des usines de dessalement.
"L'énergie nucléaire sera le moyen le moins cher et le plus fiable de dessaler l'eau", a souligné le roi Abdallah II.
Il a expliqué qu'il faudrait environ 3,5 milliards de dinars (4,9 milliards de dollars) "pour une centrale qui représenterait un tiers de la capacité totale d'électricité produite en Jordanie aujourd'hui".
"Les attaques sur le gazoduc égyptien au des deux dernières années nous ont coûté déjà 2,8 milliards de dinars. Cela aurait payé au moins un réacteur".
Un consortium conduit par et le japonais Mitsubishi est en compétition avec le russe Atomstroyexport pour construire la première centrale nucléaire jordanienne.
Une coentreprise du géant nucléaire français Areva, la JFUMC, a indiqué en juin avoir découvert plus de 20.000 tonnes d'uranium en Jordanie.
"Transition inclusive"
D'autre part, Abdallah II, dont le pays accueille plus de 200.000 réfugiés syriens, s'est dit "extrêmement inquiet du risque de fragmentation de la Syrie, où l'on assiste (...) à une recrudescence des violences confessionnelles".
"Cela n'est pas un danger uniquement pour l'unité de la Syrie, mais le conflit peut aussi déborder dans les pays voisins ayant une composition confessionnelle similaire", a-t-il averti. "Nous avons déjà vu des signes que ce risque est désormais plus proche".
Il a plaidé pour une "formule de transition politique, où toutes les composantes de la société syrienne y compris les alaouites sentent qu'elles ont un rôle à jouer pour l'avenir de leur pays", faisant référence à la minorité alaouite dont est issu le président Bachar al-Assad.
Ce "processus de transition inclusif" est, selon lui, la seule manière de stopper l'escalade des violences confessionnelles" dans la Syrie voisine.
"Cela serait dans le meilleur intérêt du peuple syrien, car il préserverait l'intégrité territoriale et l'unité de la Syrie, et dans le meilleur intérêt de la stabilité régionale et de la communauté internationale", a encore souligné le roi.
"Je l'ai dit depuis le début: le problème n'est pas l'individu, mais le système. Si le président Bachar devait partir demain, mais le système maintenu, qu'aurait alors obtenu le peuple syrien ?", s'est-il interrogé.
Abdallah II a par ailleurs accusé certains Syriens venus en Jordanie de l'avoir fait pour mener "des missions -- de renseignements sur les réfugiés, ou des projets visant la stabilité et la sécurité de la Jordanie".
"Je dirai simplement que (...) nous surveillons de près la manière dont la Syrie traite avec ses voisins", a-t-il encore dit, en rappelant que des obus syriens étaient tombés sur le territoire jordanien.
Les violences en Syrie ont causé la mort de plus de 27.000 personnes, dont plus de 70% de civils, selon une ONG syrienne.

 

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