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31 octobre 2012

Le vrai visage de Netanyahou

Sur MARIANNE

 

Lundi 29 Octobre 2012 à 05:00 | Lu 9494 fois I 23 commentaire(s)

 

Maurice Szafran - Marianne

 

Gali Tibbon/AP/SIPA
Gali Tibbon/AP/SIPA
De Tel Aviv.

Ancien chef d'état-major de l'armée israélienne, reconverti en leader (très droitier et peut-être provisoire) du parti centriste Kadima, Saul Mofaz n'est pas coutumier des sorties tonitruantes. Et voilà, que dans une sainte colère, il vient d'agonir le premier minsistre Netanyahou lui reprochant, d'une formule, d'avoir trahi la démocratie israélienne, les principes du sionisme et les valeurs du judaisme. Rien que ça !
 
On peut entendre le coup de gueule de Mofaz. À quelques semaines des élections législatives anticipées — qu'il remportera sans doute et sans grandes difficultés — le chef du gouvernement vient en effet d'annoncer une quasi fusion entre son parti, le Likoud (le grand parti de la droite nationaliste) et Israel Beiteinou, un parti d'extrême-droite, xénophobe et raciste dirigé par le russophone ministre des affaires étrangères, Avidgor Lieberman. Les démocrates israéliens, de droite comme de gauche, sont encore sous le coup de cette décision apparement incompréhensible. En apparence seulement...
 
Car, en effet, d'un strict point de vue arithmétique et électoral, Netanyahou ne semble pas avoir besoin de Lieberman et de ses séides, de leurs violences verbales, de leurs provocations continuelles envers les Palestiniens, y compris les plus modérés d'entre eux, les mieux disposés à des concessions politiques et territoriales. Le Likoud pourrait notamment s'appuyer sur le parti sepharado-orthodoxe Shass, moins délirant qu'Israel Beitenou sur les solutions à apporter au conflit avec les Palestiniens et le monde arabe. Netanyahou aurait pu également revenir vers Mofaz le centriste, ce qui aurait donné un signe politique fort. Rien de cela. À droite, à droite toute, à l'extrême-droite même, sans l'ombre d'une hésitation.

L'explication ? Netanyahou est sincère; Netanyahou se sent proche de Lieberman; Netanyahou n'est pas un ultra-libéral de droite; Netanyahou vient ainsi nous rappeler qu'il fait à lui tout seul une douteuse synthèse entre le libéralisme le plus exacerbé (détruire l'état providence jusqu'au trognon) et une vision ultra-droitière de la société israélienne (rappelons que Liebermann, non plus son allié mais son complice, a proné à de nombreuses reprises de « chasser » les Palestiniens des territoires occupés !).
 
L'Israël modéré, bien sûr qu'il existe même s'il ne trouve toujours pas un cadre politique pour s'exprimer, va-t-il réagir à cette horreur politico-idéologique? Ce sera évidemment l'enjeu majeur de la campagne électorale qui s'annonce. Nous y reviendrons, cela va de soi.
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