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3 novembre 2012

Aurore Martin victime d’un outil de criminalisation des oppositions politiques.

 

Sur le blog d'ALAIN BOUSQUET

 

480959 441020375962818 206832944 nPremier novembre 2012, 18h 45, la nuit est déjà tombée sur Mauléon. Ce n’est pas un jour de fêtes, c’est le jour lugubre des morts. Les farandoles qui s’envolent c’est ça les fêtes de Mauléon, le funèbre et le sinistre, le sombre et le triste  c’est le rayon obscur de Manuel valls !

Un gendarme, fortuitement placé sur la route d’Aurore, effectue un contrôle routier, 2 heures plus tard un parquetier fortuitement de permanence la livre tout aussi fortuitement aux autorités espagnoles. C’est ainsi qu’accidentellement, incidemment, inopinément une militante politique d’un parti autorisé en France risque plusieurs années de prison en Espagne !

Il y a quatre jours, quatre jours à peine, Valls le sombre, accordait une interview au journal espagnol El Pais, interview, dans laquelle il livrait, en vérité, ses misérables intentions. Il déclarait dans le journal castillan qu’il n’y aurait « jamais de collectivité territoriale basque  tant qu’ETA n’aura pas restitué ses armes ! »

Hallucinante déclaration, qui mêle le débat sur la décentralisation en France à l’existence d’ETA. Mélangeant deux questions essentielles mais absolument déconnectées, le ministre de l’intérieur s’attire immédiatement les foudres de deux dangereux terroristes comme le très cruel et sanguinaire  François Maïta, Vice-Président du Conseil Régional d'Aquitaine (PS), qui déclare instantanément : « Les arguments de M. Valls ne sont pas recevables alors qu'ETA a fait cesser le bruit des armes de façon irréversible. Je réfute la référence à ETA. Le gouvernement devrait travailler à la construction de la paix. Malgré ces déclarations, nous ne renoncerons pas, car notre revendication date de la révolution française. Nous allons poursuivre notre travail de sensibilisation." Ou encore celle du grand révolutionnaire  guevariste de  Jean-Jacques Lasserre, sénateur des Pyrénées-Atlantiques (Modem) qui dit : « Manuel Valls adore étaler son autorité au sein d'un gouvernement qui en manque cruellement. Mais sa réaction est brutale et prouve son manque de connaissance du Pays basque. Il mélange deux questions essentielles."detention

Manuel Valls a compris, l’intérêt  unique de cette procédure de mandat d’arrêt européen, en mélangeant les sujets, en confondant la revendication politique (que nous la partagions ou non) et l’activité militaire d’ETA (par ailleurs en voie de résolution), il invente un diable de confort qui lui permet de criminaliser une opposition politique.

Pour comprendre cette histoire il faut avoir en tête ce pourquoi Aurore Martin est poursuivie, en Espagne et en Espagne uniquement.

On lui reproche son  appartenance à Batasuna, une organisation politique interdite au-delà des Pyrénées, mais légale en France. Ce parti dispose d'ailleurs d'un élu à Bayonne. Dans les faits, Aurore Martin est poursuivie pour sa participation, en Espagne, à des réunions, à des conférences de presse et pour avoir publié des articles d'opinion. Des actes, de même nature, peuvent ainsi être considérés comme relevant de l'exercice des libertés fondamentales s'ils s'exercent en France et comme soutien à une organisation terroriste s'ils ont lieu en Espagne.

La perversité du mandat d’arrêt européen c’est qu’il ne recherche pas à unifier les droits des pays membres au niveau le plus élevé des garanties pour les libertés publiques mais qu’au contraire, il autorise sur tout le territoire de l’UE, les lois spécifiques à chaque Etat membre, y compris celle  que le sens commun admet comme liberticide et relevant en réalité de procédures d’exception !

Le Mandat d’arrêt européen permet de désintégrer les procédures  anciennes d’extradition, désormais la décision d’extrader ou non échappe totalement au droit du pays qui en reçoit la demande.

Lorsque la procédure d’extradition relevait en vérité de considérations politiques, le mandat d’arrêt européen permet l’extradition au seul fait d’un délit commis dans l’Etat demandeur….   

Le présupposé de cette règle est que chaque pays membre de l’UE respecte au même niveau les règles de la démocratie et  de l’état de droit… 

drapeau-basqueCe que veut dire en clair Valls, en exécutant en moins de quatre heures, ce mandat d’arrêt européen , c’est que désormais, pout la République française, l’utilisation de tortures répétées et prouvées à l’encontre de militants basques dans les prisons espagnoles, la mise en œuvre de procédures d’exceptions l’intimidation et la traque policière ne constituent pas, ne constituent plus, "une violation grave" remettant en cause l'extradition d'un de ses ressortissants.

Devant la gendarmerie de Mauléon cet après-midi, des élus républicains de tous bords, viendront rappeler à Valls que l’honneur de la République, c’est de protéger les siens, et que dans la patrie des droits de l’homme nul ne peut être poursuivi pour ses opinions.. 

 Ce que Guéant n'avait pas osé faire, le ministre Valls vient de le commettre. Honte sur eux !

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