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3 novembre 2012

« C’est l’arsenal nucléaire israélien et non pas le désir de l’Iran d’en posséder qui a contribué à la crise actuelle »

Sur MECANOPOLIS

 

Il s’agit du jugement porté sur la situation au Proche-Orient, notamment concernant la question des capacités nucléaires d’Israël et de l’Iran et de la menace pour la paix mondiale. Kenneth N. Waltz, dans «Foreign Affairs», la principale publication du très influent think tank américain «Council on Foreign Relations», le politologue russe Andrej Iljitsch Fursov, directeur du centre de recherches sur la Russie à l’Université des sciences humaines de Moscou et membre de l’Académie internationale des sciences (Munich) (cf. Horizons et débats n° 37 du 10 septembre), et Kishore Mahbubani, ancien représentant de Singapour au Conseil de sécurité de l’ONU et analyste brillant des relations entre l’Asie et l’Occident – tous les trois sont d’accord sur ce qui suit: qu’à l’avenir, en politique internationale, il ne faut plus travailler avec deux poids deux mesures et qu’aucun pays a le droit d’exiger pour lui ce qu’il interdit aux autres sous la menace de guerre et en violation du droit international. Ce sont des points de vue qui correspondent dans leur contenu fondamental aux normes du droit international.

Les déclarations de Kenneth N. Waltz dans l’article publié samedi, que c’est l’arsenal nucléaire israélien et non pas le désir de l’Iran d’en posséder qui a le plus contribué à la crise actuelle, que deux Etats nucléaires dans une région ne conduisent pas à moins mais au contraire à plus de stabilité régionale et internationale, que les sanctions à l’encontre de l’Iran doivent être levées, car elles portent préjudice avant tout aux simples citoyens, qu’aucun Etat nucléaire transmet son savoir à d’autres, que les Ayatollahs iraniens ne sont ni irrationnels ni suicidaires, que les Etats nucléaires deviennent des membres de la communauté des peuples plus pacifiques qu’ils ne l’étaient auparavant etc. – ces déclarations sont éventuellement nouvelles et inhabituelles pour les lecteurs du courant dominant occidental, mais pas pour Waltz et pas non plus pour le Council on Foreign Relations. Déjà dans son édition de septembre/octobre 2010 Foreign Affairs avait publié un article de Mustafa Akyol intitulé «An unlikely Trio», dans lequel deux puissances centrales sont identifiées au Proche-Orient: la Turquie et … l’Iran. Dans cette analyse, Israël n’a déjà plus de rôle déterminant!

Pas de colombes, mais des géo-stratèges

Le géo-stratège Zbigniew Brzezinski, qui fait partie du groupe des «réalistes», s’est à plusieurs reprises prononcé dans le sens que les Etats-Unis stopperaient une attaque israélienne contre l’Iran au-dessus de l’Irak, dans le pire des cas même en abattant des avions, car finalement les Etats-Unis ne sont pas des «little impotent babys». Avec cela cet ancien conseiller en sécurité de Jimmy Carter, et, d’après les dires des médias israéliens, aussi conseiller d’arrière-plan d’Obama, n’a nullement changé dans le camp des colombes. Selon les déclarations que Brzezinski fait dans son ouvrage «Second Chance», le combat contre les musulmans et Al-Qaïda n’est qu’une affaire passagère, dont plus personne ne parlera dans cent ans, au contraire des affrontements inéluctables, et très probablement guerriers, entre l’Occident et le dragon chinois ascendant. Dans son livre «Le grand échiquier», il a mentionné en passant, qu’en route vers ce combat, la Russie va devoir être divisée en trois parties. Le fait qu’Israël dérange l’Empire américain dans sa planification à long terme se fait clairement sentir chez Brzezinski.

Concernant la définition des grands affrontements à venir entre la Chine et la Russie, les réalistes autour de Brzezinski et leurs adversaires interaméricains autour de Norman Podhoretz, qui se nomment eux-mêmes néo-conservateurs, ainsi que leur magazine Commentary, sont tout à fait d’accord entre eux – mais très éloigné du respect du droit international. Dans ses articles, Podhoretz parle du fascisme militariste russe et du fascisme commercial chinois qu’il faut combattre, toutefois seulement dans un acte futur de la quatrième guerre mondiale, qu’il définit comme une pièce de théâtre en cinq actes, dont l’ouverture a été le 9-Septembre, suivi des scènes Afghanistan, Irak, Liban, Libye etc. etc. Pour ce lauréat du «Presidential Medal of Freedom», décerné par George W. Bush, il est inéluctable que l’Iran sera le théâtre d’opérations guerrières, soit lors de la dernière scène du 1er acte ou lors de l’ouverture du 2e acte, car il s’agit de s’attaquer à l’«islamo-fascisme» – une notion que les réalistes autour de Brzezinski caractérisent de «non-sens». C’est justement sur ce point – le jugement porté sur ces «petits» théâtres des opérations – que les néo-conservateurs et les réalistes se distinguent; tout autant que sur la question de savoir si, en tant que puissance hégémonique unique liée en amitié d’armes étroite avec Israël, il faut intervenir avec «hard power», ou selon le modèle de la «smart power» de Joseph S. Nye, puisque les forces armées américaines sont distendues.

Les héritiers de la conception de l’île mondiale de Halford Mackinders

Dans cette querelle autour de la tactique appropriée pour l’imposition d’une stratégie à long terme, en vue de la «grande finale» avec la Russie et la Chine, Kenneth N. Waltz, qualifié de néoréaliste et âgé de 88 ans, se positionne entièrement du côté des réalistes. Géo-stratège dans le sens anglo-saxon du terme, il connaît bien le jeu du «diviser pour régner». Ainsi, lors d’une interview dans PBS Newhour du 6 juillet,1 il a expliqué qu’un Iran nucléaire ne tiendrait pas seulement Israël en respect, mais lierait aussi les sunnites, notamment les Saoudiens, plus étroitement aux Etats-Unis, pour se protéger sous l’abri nucléaire des Américains, au lieu de construire eux-mêmes des armes nucléaires. A l’arrière-plan, on entend le «Grand Old Man» de la géostratégie, Halford Mackinder, qui a décrit comme condition nécessaire, pour tout pays qui désire obtenir le statut de puissance mondiale, la domination de l’île mondiale, c’est-à-dire de l’Eurasie. Cela ne peut être atteint que par la domination de l’Europe, tout en dressant les uns contre les autres les acteurs locaux telles que l’Allemagne, la France, la Pologne et la Russie. Ce n’est actuellement pas seulement Brzezinski qui s’avère être un élève modèle de ce théoricien anglais du début du XXe siècle.

Réactions israéliennes concernant les exigences de Waltz

Quelles ont été les réactions israéliennes au sujet de l’article de Waltz dans Foreign Affairs, le pays dont le gouvernement actuel compare, en accord avec les néo-conservateurs américains, le président iranien à Hitler et met en garde contre toute politique d’apaisement et contre un holocauste nucléaire? Cela se fait en contradiction avec l’establishment des services de renseignement autour de Meir Dagan, ancien chef du Mossad, et Gabi Ashkenazi, ancien chef d’état-major, et beaucoup d’autres.

La «Jerusalem Post» du 25 juin 2 contredit Waltz point par point et arrive à la conclusion, après quelques petites pointes d’ironie au début, que l’article de Waltz est un dernier essai désespéré et assez lamentable d’argumenter contre les efforts internationaux qui veulent empêcher la bombe iranienne. Ces réflexions sont de toute évidence absurdes. Mais à cause du lieu de publication de son article et des éditeurs, et comme beaucoup de membres de l’élite partagent quelques-uns de ses points de vue, ce ne sera certainement pas la dernière fois qu’on entendra de tels propos.

«Haaretz» du 24 juin3 reste plutôt objectif et donne à ses lecteurs un résumé exact des arguments de Waltz. Toutefois des réserves sérieuses sont avancées au sujet de la réaction du Hezbollah et du Hamas à une bombe iranienne, mais aussi à celle du prix du pétrole. De même il se pourrait que les Etats arabes ne s’engagent plus en faveur de la paix. Les conclusions de la correspondante américaine de «Haaretz»: A la fin de la journée, le monde devra peut-être vivre avec un Iran nucléaire, il n’y a que peu d’options, et la plupart se situent entre mauvaises et très mauvaises. Mais pouvoir développer un accès heureux et plein d’espoir aux avantages futurs de la bombe, semble quand-même être une grave exagération.

Kishore Mahbubani: ce que l’Occident pourrait apprendre …

L’article de Waltz rencontrera certainement plus d’acceptation chez un connaisseur de la matière de Singapour, qui se dresse déjà depuis longtemps contre la manière de cacher les intérêts occidentaux derrière les valeurs occidentales. Kishore Mahbubani, doyen de la Lee Kuan Yew School of Public Policy à l’Université nationale de Singapour et auteur du best-seller «The new Asian Hemisphere», paru aux Editions du New York Times, se réjouira certainement du point de vue un peu plus différencié de Waltz, même si celui-ci est toujours encore soumis à la stratégie d’impérialisme mondial des Etats-Unis (par exemple que l’Arabie saoudite sera encore plus liée aux USA grâce à la bombe iranienne). Ce printemps déjà, Mahbubani a constaté dans un article de fond 4 – dont le contenu, à cause de son importance, doit être résumé brièvement – que le plus grand danger pour l’humanité d’aujourd’hui est la pensée en groupe de l’Occident, qui s’avère incapable de reconnaître les milliers de nuances, sans lesquelles les relations internationales ne peuvent être ni interprétées correctement, ni construites en faveur de la paix. Le résultat de cette ignorance occidentale est que l’Occident chancelle d’une crise à l’autre.

Le comportement de l’Occident face à l’Iran en est le meilleur exemple. Après que les Etats-Unis aient prié le Brésil et la Turquie de faire une offre à l’Iran, qui l’aurait acceptée, les USA s’en sont distanciés sans qu’on en connaisse les raisons – ce qui a inspiré Mohamed El Baradei, ancien directeur de l’IAEA, à poser une question rhétorique, à savoir, si l’Occident n’était pas capable d’accepter un «oui» comme réponse.

En ce qui concerne l’Iran, Mahbubani fait remarquer que nous, en Occident, nous nous sommes mis d’accord sur le point, suite à une vision très étroite, que l’Iran est un menteur notoire, tandis que nous Occidentaux sommes honnêtes et sincères. Face à cet arrière-plan, l’Occident n’écoute même plus ce qu’on lui dit, ou prétend que tout n’est que de la propagande, alors que l’Ayatollah Ali Khamenei, le chef spirituel de l’Iran, souligne que la République islamique considère, pour des raisons logiques, religieuses et théoriques, que la possession d’armes nucléaires est un grave pêché. Voilà une phrase dont Waltz ne prend pas non plus connaissance, et qui ne dit rien d’autre que ce qu’exigent les Conventions de Genève: les armes qui tuent sans discernement, et il va de soi que les armes nucléaires en font partie, violent le droit international et sont donc illicites. Mais qui donc peut ou veut citer les puissances nucléaires, notamment les puissances ayant le droit de veto au Conseil de sécurité, à comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI)?

Si l’Iran devait quand même être bombardé, continue Mahbubani, et cela après cette affirmation claire d’Ali Khamenei – ce qui ne servirait pas les intérêts des Etats-Unis mais uniquement ceux d’Israël, et Mahbubani de souligner ce fait, lui qui s’est toujours considéré comme un ami d’Israël et qui s’engage en faveur de la solution des deux Etats, ce qui est à long terme dans l’intérêt d’Israël – donc si l’Iran devait être bombardé, il en résulterait un siècle de colère contre l’Occident, comme après le putsch contre Muhammed Mossadegh en 1953 qui avait déclenché un demi siècle de méfiance. En bref: un bombardement de l’Iran serait un désastre complet pour l’Occident.

… de l’exemple de l’ASEAN et du Myanmar

Pour expliquer plus clairement à l’Occident qu’il ferait mieux de concevoir le monde de façon plus différenciée, Mahbubani cite deux exemples: la Corée du Nord et Myanmar, qui à cause de l’intérêt fondamental qu’ils suscitent, doivent également être brièvement présentés:

La Corée du Nord s’apprête à devenir un «pays normal», seul l’Occident a de la peine à s’en rendre compte. La preuve: lorsque la tentative de lancer un missile balistique, capable de transporter une ogive nucléaire, a échoué, le régime l’a tout de suite publiquement avoué. Voilà de nouveaux sons de cloche de la part de ce pays renfermé sur soi – mais quelle a été la réaction de l’Occident? Les Etats-Unis ont renforcé les sanctions. Point. Mahbubani se demande si cela peut faire avancer les choses: isoler encore davantage un pays isolé?

On souhaiterait qu’un néo-réaliste comme Kenneth N. Waltz s’occupe prochainement aussi de la question coréenne!

Et en ce qui concerne le Myanmar: l’Occident a toujours prétendu que ses sanctions avaient forcé le Myanmar de s’ouvrir. C’est faux, déclare Mahbubani, c’étaient les efforts de l’ASEAN, de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est. Cette organisation a incité les dirigeants du Myanmar à participer à des milliers de conférences dans la région. Et ce sont ces voyages qui ont ouvert les yeux aux généraux, et leur ont permis de reconnaître à quel point leur pays était arriéré. C’est ce qui les a motivé à vouloir devenir un pays normal. Mahbubani fait allusion à la visite de Deng Xiaoping dans les années 1970 à Singapour, qui n’a pas seulement choqué Deng, le successeur de Mao, mais qui l’a amené, et ce fut un exploit qui fait date, d’installer en Chine des zones d’économies spéciales – le résultat, la Chine d’aujourd’hui en tant que puissance mondiale émergeante, est connu.

Mahbubani: Un monde sans dominance occidentale est en cours de réalisation

Mais qui, en Occident, prend le temps d’écouter les Asiatiques, voire les prend au sérieux?

Mahbubani cite le Premier ministre de la Malaisie, Najib Razak, qui a attiré l’attention sur le fait que c’est le changement de paradigme de l’ASEAN, son point de vue nuancé, de ne pas miser sur les sanctions et l’isolation, mais sur un engagement constructif et encourageant qui a ramené le Myanmar au sein de la communauté mondiale.

Là, un article de Waltz ne serait probablement plus nécessaire, puisque l’administration américaine a mis les fruits du travail de l’ASEAN sur son propre compte … c’est au moins ce qu’affirment Hillary Clinton, David Cameron et les médias occidentaux.

La quintessence de Mahbubani est la recommandation suivante à nous Occidentaux: pendant que l’Occident dépérit, un nouveau monde est en cours de réalisation, un monde sans dominance occidentale. Mais l’ancien diplomate onusien et doyen de l’Université de Singapour doute que l’Occident soit capable de reconnaître ce nouvel ordre mondial qui se développe jour après jour sous nos yeux.

Memento de McNamara: «We just lucked out»

Quel est l’impacte des déclarations de Kenneth N. Waltz pour faire avancer la paix dans le monde?

Conformément au droit international, Waltz ne reconnaît des privilèges à aucun Etat. En outre, il ne cache pas la politique d’intérêts derrière de prétendues valeurs «humanitaires», ce qui a valu ces dernières années à l’Occident d’être critiqué par le reste du monde comme étant hypocrite et d’utiliser deux poids deux mesures. Depuis le renforcement de la Russie et de la Chine et suite à leur veto au sujet de la Syrie, la question de savoir si un «équilibre des pouvoirs» conduit à plus de sécurité et de paix, est une question farouchement discutée. Dans le cas de la Libye ces deux puissances s’étaient abstenues et les conséquences sont connues: la guerre, l’assassinat de Kadhafi, et dernièrement l’assassinat de l’ambassadeur américain à Benghazi.

La question de savoir si la prolifération d’armes nucléaires amène plus de sécurité est également controversée. Si l’on réfléchit aux déclarations de Robert S. McNamara, chef du Pentagone pendant la crise de Cuba et la guerre du Vietnam, que le monde était à un cheveu d’une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et l’Union soviétique, bien que Kennedy, Khrouchtchev et Castro aient été des individus rationnels, que nous nous en sommes tirés avec beaucoup de chance («we just lucked out») – avec ces affirmations dans l’oreille, il reste quand même un sentiment très mitigé. Mais: est-ce que les Etats-Unis auraient lancé leurs bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, si à l’époque le Japon ou l’Union soviétique – à laquelle ces bombes étaient, selon le japonologue Florian Coulmas, réellement destinées – ou d’autres Etats participants avaient également possédé des ogives nucléaires? Probablement pas!

La malice des temps – comment lui faire face?

Notre beau, nouveau monde n’est rien pour les gens délicats, il faut le regarder de façon réaliste – tant mieux si ce réalisme, comme chez Waltz, repose sur des bases anthropologiques et que la cause de tous les maux n’est pour lui pas située dans une profonde méchanceté innée en l’être humain. C’est un correctif aux fanatiques qui croient être les élus de Dieu et les Straussiens élitaires qui considèrent la guerre comme un état naturel, le mensonge et l’exploitation comme les moyens nécessaires pour contenir les masses imbéciles à l’aide d’une oligarchie autoproclamée et de raisonner que si l’on possède déjà l’arme nucléaire, c’est bien pour l’utiliser. Heureux le pays qui est capable de se défendre la tête haute et peut ainsi empêcher un agresseur de réaliser ses projets contraires au droit international.

Cette position claire qu’il vaut mieux s’armer contre la malice des temps au lieu de se livrer sans protection à la cupidité de gens malades, a conduit en Suisse à la maxime d’Etat de la neutralité armée perpétuelle. Dans les années 1960, le peuple suisse a renoncé en toute conscience au développement et à la possession d’armes nucléaires, bien que les physiciens de diverses institutions de notre pays en auraient été capables. Car les armes nucléaires en tant qu’armes d’attaque ne sont pas compatibles avec une armée défensive. Mais qui veut cependant empêcher les pays qui possèdent de grandes ressources naturelles, et qui ont fait de douloureuses expériences avec des puissances impériales, de s’armer de façon adéquate? Selon Waltz, c’est la seule possibilité de maintenir la paix. Mauvais du point de vue du droit international? Ou conforme au droit international? Que celui qui a une meilleure alternative à proposer, la soumette à la discussion au sein de la communauté internationale.

Tobias Salander, pour Horizons & Débats

Sur le même sujet lire également : Les Etats-Unis préparent-ils l’après Israël au Proche-Orient ?

Notes :

1 www.pbs.org/newshour/rundown/2012/07/among-those-who-study-international.html

2 http://blogs.jpost.com/content/why-iran-should-not-get-bomb

3 www.haaretz.com/blogs/focus-u-s-a/iran-nuclear-bomb-could-bring-military-balance-of-power-expert-says-1.443447

4 Published Financial Times A-List, 20. April 2012 (http://blogs.ft.com/the-a-list/#axzz1sXCDq56a et www.mahbubani.net/articles%20by%20dean/The%20west%20must%20work%20to%20understand%20a%20new%20world%20order.pdf)

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