Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 944
Newsletter
19 novembre 2012

Gaza : Netanyahou a-t-il torpillé un possible accord avec le Hamas?

   sur MEDIAPART

 

 

Le gouvernement israélien a-t-il saboté un plan de cessez-le-feu dit de « long terme » avec le Hamas, et qui aurait concerné toute la bande de Gaza ? L’assassinat ciblé du chef militaire du Hamas, Ahmed Jabari, prélude la semaine dernière à la nouvelle guerre de Gaza, a-t-il été le moyen de tuer dans l’œuf des négociations qui étaient sur le point d’aboutir ? C’est ce que laisse entendre, dans une tribune au New York Times (tribune à lire ici), un négociateur israélien qui dévoile le contenu de ce projet d'accord : il venait d’être transmis à Ahmed Jabari, quelques heures avant son assassinat par un missile tiré depuis un drone de l’armée israélienne.

Ci-dessous, vidéo de l'armée israélienne montrant le ciblage et la destruction de la voiture de Jabari.

 

 

 

 

Gershon Baskin est co-président du Israel Palestine Center for Research and Information, une organisation rassemblant Palestiniens et Israéliens déterminés à relancer le processus de paix. Il fut surtout l’un des négociateurs de la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit, libéré en octobre 2011 après son enlèvement et ses années de détention sous le contrôle d'Ahmed Jabari. Gershon Baskin estime qu’« Israël a fait une erreur stratégique grave et irresponsable en décidant de tuer M. Jabari ».

Ce médiateur explique ensuite les termes de la négociation engagée au Caire début novembre avec le Hamas, via le responsable-adjoint de sa politique extérieure, Ghazi Hamad. « Il s’agissait d’un projet de cessez-le-feu étendu avec Israël, assorti d’un mécanisme de vérification et d’alerte », écrit-il. Gershon Baskin, qui assure que les responsables israéliens étaient informés de ces discussions, estime qu’Ahmed Jabari « n’avait nullement l’intention d’abandonner la stratégie de résistance, c’est-à-dire d’affrontement avec Israël, mais qu’il était partisan d’une nouvelle stratégie et était prêt à accepter un cessez-le-feu de long terme ».

Pourquoi ? Selon le médiateur israélien, Jabari et d’autres leaders du Hamas voulaient d’abord reprendre en mains plusieurs groupes armés devenus incontrôlables dans la bande de Gaza, tel le Jihad islamique ; ils s’inquiétaient ensuite de l’inefficacité voire de l’inutilité des tirs de roquettes sur Israël. « D'autres leaders clés du Hamas et des membres du Conseil de la choura, l'organe de décision à Gaza, ont soutenu cette initiative, car, comme Jabari, ils ont compris la futilité des attaques successives de roquettes contre Israël qui ne causent pas de véritables dommages tout en entraînant des dizaines de victimes à Gaza », écrit-il.

Selon le projet d’accord bouclé le lundi 12 novembre et qui a été remis à Ahmed Jabari le matin même de son assassinat, explique Gershon Baskin, il était proposé que les informations recueillies par les services israéliens seraient transmises via les services égyptiens à M. Jabari afin qu’il puisse agir pour empêcher des actions contre Israël et neutraliser les groupes armés sur le point de les commettre. « Si M. Jabari avait accepté cet accord, nous aurions évité ce nouveau cycle de violences ; s’il l’avait refusé, alors Israël aurait pu attaquer peu ou prou comme il le fait aujourd’hui », note-t-il.

C’est ce sabordage de la possibilité d’un accord que dénonce aujourd’hui Gershon Baskin. Depuis des années, rappelle-t-il, « Israël a utilisé à Gaza les assassinats ciblés, les drones, les F-16, l’embargo économique et le boycott politique. La seule chose qu’il n’a pas essayé est de parvenir à un accord de cessez-le-feu mutuel et de long terme ». 

Ce témoignage éclaire différemment l’engagement de la nouvelle opération militaire lancée sur Gaza la semaine dernière. L’assassinat de Jabari a été présenté comme le résultat d’une habile manœuvre du pouvoir israélien en justes représailles contre les tirs de centaines de roquettes sur Israël. Alors que le premier ministre menaçait depuis des mois d’une nouvelle opération sur Gaza, il avait choisi ce 14 novembre de se rendre sur le plateau du Golan avec le ministre de la défense Ehud Barak pour avertir le pouvoir syrien qu'Israël ne tolérerait pas de tirs syriens sur son territoire.

Ahmed Jabari, croyant peut-être à un relâchement de la surveillance ce jour-là, choisissait alors de sortir de sa cache et de prendre sa voiture. Un missile le pulvérisait quelques minutes plus tard. Ci-dessous, le Tweet de l'armée israélienne annonçant son « élimination », le 14 novembre, à 11h21 :

 

Gershon Baskin n’a pas à ce jour était démenti par les autorités israéliennes. Son récit vient relativiser l’enjeu des négociations engagées depuis trois jours, et plus particulièrement depuis lundi au Caire, sur la mise en place… d’un cessez-le-feu. Israël n’a pas l’air pressé de conclure, multipliant les conditions et agitant toujours la menace d’une opération terrestre. De son côté, le Hamas fait publiquement feu de tout bois, promettant à Israël « les portes de l'enfer ».

À ce stade, la nouvelle guerre de Gaza a deux vainqueurs : le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le chef du Hamas Khaled Mechaal. Les furieux combats qui se sont poursuivis lundi n’ont pas empêché d’intenses négociations diplomatiques en Égypte. Mais un cessez-le-feu rapide semblait peu probable, selon les différents acteurs au Caire, tant la logique de guerre fait aujourd’hui le jeu de ces deux parties. Netanyahou, à deux mois des élections législatives, s’impose un peu plus encore comme l’indispensable premier ministre de la sécurité d’Israël. Khaled Mechaal, lundi au Caire, assure son emprise sur le Hamas, après avoir été un temps mis en difficulté par sa proximité avec le régime syrien d'Assad.

(...)  Lire la suite...

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Mais le gouvernement israélien n'a aucun intérêt à voir la paix signée ! Il a toujours torpillé au dernier moment les accords successifs qui ont été négociés avec succès. Il pense ainsi sans doute affaiblir ses adversaires. Il voit bien pourtant que ces atrocités ne font que renforcer ceux-ci, mais rien n'y fait.Il ne supporte pas une opposition. Et bien entendu il aurait la capacité de tout détruire, mais il sait malgré tout que ce serait là aller trop loin.<br /> <br /> <br /> <br /> Cette affaire est insoluble pour longtemps encore. Sans doute une solution émergera-t-elle, d'une façon difficile à imaginer aujourd'hui.
Répondre
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité