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20 novembre 2012

Juifs du Maroc : Des historiens marocains et israéliens se rencontrent à Ifrane

Sur YABILADI

En décembre prochain, des spécialistes provenant du Maroc, d’Israël, d’Europe et des Etats-Unis vont se rencontrer autour d’un colloque à Ifrane pour échanger sur l’histoire des juifs du Maroc. Pour l’un de ces historiens, l’organisation de cette rencontre témoigne d’un regain d’intérêt pour la communauté juive marocaine.

L’héritage et l’histoire de la communauté juive-marocaine seront au cœur d’un colloque prévu du 2 au 4 décembre prochain à l’Université d’Al Akhawayn à Ifrane. Durant ces deux jours, des spécialistes et des universitaires du Maroc, d’Israël, des Etats-Unis, de France, d’Italie et d’Espagne vont mener des conférences sur différents thèmes concernant les juifs marocains. L’une d’elle par exemple évoquera la vie des juifs de la ville de Tanger sous l’Occupation espagnole, d’autres reviendront sur les parcours de Simon Levy, Edmond Amran al-Maleh et Abraham Serfaty, ces deux derniers étant des juifs marocains communistes, la place des musées des juifs du Maroc en Israël, la presse juive au Maroc, les juifs marocains et la nouvelle Constitution marocaine et une autre reviendra aussi sur les raisons du départ des juifs du Maroc entre 1956 et 1967. Cette dernière sera animée par Yigal Bin Nun, historien et spécialiste de l’histoire de la communauté juive marocaine.

Regain d’intérêt pour les juifs marocains

Pour Yigal Bin Nun, l’organisation de colloques, comme celui d’Ifrane, témoigne d’un regain d’intérêt pour la communauté juive marocaine dans l’histoire du Maroc. « Nous avons quelques indices assez significatifs, par exemple la remarquable diffusion de la musique classique marocaine, dite andalouse, en Israël. Dernièrement 4 cinémathèques en Israël ont projeté 18 documentaires d’Izza Genini sur les genres musicaux au Maroc. Il faut aussi signaler deux longs métrages de fiction fait par des réalisateurs marocains, "Adieu Mères" et "Où vas tu Moshé", qui se sont penchés avec beaucoup de tristesse sur le départ des Juifs du Maroc au début des années soixante. Un autre film "Marock" traite subtilement d'une histoire d'amour entre une adolescente marocaine musulmane avec un Marocain juif. Enfin, le très touchant documentaire de Kamal Hachkar, "Tinghir-Jéusalem"  jouit d'un grand succès  aussi bien chez les Israéliens que chez les Marocains. », explique Yigan Ben Nun contacté ce matin par Yabiladi.

« Par ailleurs, des universités et des organismes marocains invitent bon nombre de chercheurs israéliens à présenter leurs travaux ou à faire des recherches, comme lors de ce colloque à Al Akhawayn. Les historiens marocains ne s'aventurant pas à travailler sur l'histoire du Maroc indépendant, à cause de sujets délicats et trop douloureux à traiter, ce sont souvent des historiens israéliens qui le font. Quelques étudiants marocains musulmans étudient même dans des universités israéliennes, ou y font des stages. », poursuit-il ajoutant que des milliers de juifs marocains à travers le monde renouent chaque année avec la terre de leurs ancêtres et contribuent à l’intérêt porté pour cette communauté.

Amnésie marocaine

Cependant, ce que regrette Yigal Bin Nun est que la société et les intellectuels marocains ne connaissent pas assez l’histoire de leur pays. « Ils ne sont pas assez conscients du rôle qu’a joué le Maroc de Mohammed V et de Hassan II pour l’entente judéo musulmane, et aussi pour arriver à d’incroyables relations diplomatiques discrètes et fructueuses qui s’établirent entre le Maroc et Israël à partir de début février 1963 jusqu’à aujourd’hui et qui aboutirent, entre autres, aux accords de paix entre l’Egypte et Israël. Evidemment il reste encore beaucoup  à faire pour mettre en valeur le rôle qu'a tenu le Maroc dans le domaine de  la paix et dans le terrain de l'entente intercommunautaire. », explique-t-il.

« Néanmoins, est ce que la classe intellectuelle marocaine pourra trouver de bons interlocuteurs avec la nouvelle classe dirigeante menée par le PJD ? Je veux bien croire que ce parti et  les ministres de son gouvernement ont tout intérêt à le faire, pour le prestige du Maroc et ses intérêts. », conclut-il.

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