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20 novembre 2012

BANDE DE GAZA • Des femmes témoignent sous les bombes

Sur COURRIER INTERNATIONAL

 

Dans la presse ou sur leur propre blog, des jeunes femmes de Gaza livrent leurs récits de la guerre qui sévit sur leur territoire. Nous publions ceux d'Abeer Ayoub publié dans Ha'Aretz et de Layla Al-Haddad sur Gazamom.com.

 

Une femme palestinienne passe devant une maison détruite lors d'un raid aérien israélien sur Gaza, le 20 Novembre 2012. Une femme palestinienne passe devant une maison détruite lors d'un raid aérien israélien sur Gaza, le 20 Novembre 2012. AFP
"Plus de maison mais, Dieu merci, nous sommes en vie"

Vérifier que les batteries de la radio sont chargées et les lampes-torches à portée de main, rester le plus loin possible des fenêtres : mes deux sœurs et moi avons fait les préparatifs habituels, ceux que nous faisons toujours avant les nuits qui s'annoncent difficiles.

Une heure de sommeil ininterrompue tient désormais de l'impossible fantasme ici, dans la bande de Gaza, et je ne fais pas exception. Nous nous sommes tout de même couchées tôt ce soir-là, pour ne pas gaspiller une seule minute de calme relatif. Nous avions le bonheur de dormir depuis une heure et demie quand notre sommeil a été interrompu par une forte explosion – une bombe puissante venait de tomber non loin. J'ai bondi de mon lit en criant : "Fuyons !"

Après nous être remis du choc et avoir vérifié que nous étions bien vivantes, nous nous sommes empressées d'allumer la radio pour essayer de voir où était tombée la bombe. Etonnamment, la station locale ne diffusait pas d'informations, mais un message des Israéliens qui mettait en garde contre le Hamas et la résistance. L'armée israélienne occupait la fréquence et nous appelait nous, les civils, à faire attention car le "Hamas joue avec [nos] vies".

J'étais ravie d'apprendre qu'Israël se soucie de mon existence. Cherchant à deviner d'où était venue l'explosion, nous avons compris que la frappe visait le ministère de l'Intérieur, dans le quartier sud de Tal Al-Hawa. Ayant vérifié que ça n'était pas trop près de chez moi, j'ai dû prendre des nouvelles de tous les amis que j'ai dans ce quartier et j'ai découvert que mon amie Areej venait de mettre à jour son statut Facebook : "Plus de maison mais, Dieu merci, nous sommes en vie." Areej m'a raconté que les bombardements étaient incessants autour d'eux et que, tout à coup, c'est sa maison qui a explosé. "Je n'arrive pas à oublier le bruit des vitres qui volent en éclats sur nous."

La maison d'Areej avait déjà subi des dégâts lors de l'opération Plomb durci (2008-2009) qui avait visé le QG de la sécurité préventive, situé juste derrière le ministère de l'Intérieur. Cette fois, les ravages sont bien plus graves : de la maison, il ne reste que les murs (ce qu'on peut considérer comme une chance). La maman d'Areej est désolée pour sa maison, mais heureuse que ses enfants soient sains et saufs. "Mon mari et moi avons travaillé toute notre vie pour nous construire cette jolie maison, et il n'a fallu qu'une seconde aux Israéliens pour tout détruire."
Abeer Ayoub

Terreur dans l’enclave palestinienne

Le ciel continue à faire régnerla terreur sur Gaza. La ville était en flammes à la nuit tombée.Et tous les Palestiniens dans ce territoire en état de siège attendent avec inquiétude de savoir quelle sera la réaction du Hamas à la dernière surenchère israélienne. A Gaza, les dirigeants du Hamas se retrouvent dans une position délicate. D’un point de vue politique, ils ne peuvent risquer (et n’en ont d’ailleurs pas les moyens) de lancer une contre-offensive de grande ampleur. Pourtant, ne pas réagir serait considéré comme un aveu de faiblesse. Les circonstances de cette offensive israélienne sont étrangement similaires à la guerre menée par Israël à Gaza en 2008 sous le nom d’opération Plomb durci : l’hiver approche, le Congrès américain attend ses nouveaux élus après l’élection présidentielle et nous sommes à la veille d’une échéance électorale israélienne. Mais la comparaison s’arrête là. Cette fois, la rue arabe s’est réveillée. Le nouveau gouvernement en Egypte ne permettra pas un renforcement du siège de Gaza de connivence avec Israël, comme c’était le cas sous l’ex-président égyptien Hosni Moubarak. Le siège du Hamas n’est plus à Damas [et le mouvement est donc plus indépendant]. En outre, le vote des Nations unies pour accorder à la Palestine le statut d’Etat observateur devrait avoir lieu le 29 novembre. Israël a déjà menacé de riposter en faisant annuler les accords d’Oslo (déjà moribonds), une décision qui ferait peut-être la joie de nombreux Palestiniens. En réalité, tout cela n’aura aucune répercussion sur le terrain, sauf peut-être de brider la portée et la férocité des attaques israéliennes.

(Layla Al-Haddad, gazamom.com)
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