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2 décembre 2012

Comment l'Argentine s'est redressée dix ans après sa faillite

Sur LA TRIBUNE

 

Jean-Louis Buchet, à Buenos Aires | 25/12/2011, 23:44 - 454 mots

La réorientation de la politique économique et la restauration de l'autorité de l'État sont à l'origine de ce spectaculaire rétablissement.
Copyright Reuters
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Il y a dix ans, le 23 décembre 2001, un président intérimaire déclarait l'Argentine en cessation de paiements sur sa dette souveraine (100 milliards de dollars). Étranglé les plans d'ajustement imposés par le FMI, la parité fixe liant le peso au dollar et son endettement, le pays est en récession depuis trois ans. Trois jours plus tôt, Fernando de la Rúa, le chef de l'État élu en 1998, avait abandonné le palais présidentiel en hélicoptère, laissant derrière lui une économie en ruine et trente-huit morts : la police avait tiré sur des manifestants qui protestaient contre le blocage des comptes bancaires institué par un gouvernement aux abois. Mais la descente aux enfers n'est pas terminée. Le 2 janvier, le peso est dévalué. L'Argentine s'enfonce dans le chaos. Les faillites se multiplient, le chômage atteint 25 % et la moitié de la population tombe sous le seuil de pauvreté.

Dix ans après, l'Argentine affiche une insolente santé économique, avec une croissance de 8 % par an depuis 2003. Et si la pauvreté touche encore 20 % de la population, le taux de chômage, à 7 %, est un des plus bas de l'histoire du pays. Les salaires ont augmenté, les profits des entreprises, aussi, et les Argentins consomment à tout-va. Comment expliquer un tel redressement ?

Méfiance à l'égard des banques

L'Argentine est repartie dès la mi-2002, quand le président Eduardo Duhalde décide, avec son ministre de l'Économie Roberto Lavagna, de tourner le dos au FMI, qui réclamait plus d'austérité pour payer la dette. Le gouvernement donne la priorité à la lutte contre la pauvreté et à la remise en ordre de l'économie réelle. La demande reprend et les entreprises, plus compétitives du fait de la dévaluation, peuvent y répondre.

Élu en 2003, Néstor Kirchner poursuit et approfondit cette politique. Il rompt avec le FMI et impose aux créanciers de la dette une décote de plus de 50 % sur la dette, estimant que l'Argentine ne pouvait payer plus. Avec des finances publiques assainies et des rentrées fiscales en hausse, il multiplie les investissements publics dans les infrastructures, l'éducation et les programmes sociaux. Avec lui, et avec son épouse Cristina Fernández de Kirchner, qui lui succède en 2007, l'autorité et le rôle de l'État sont restaurés.

L'économie tournant à plein régime, la présidente améliore les retraites et généralise les allocations familiales, tandis que les salaires augmentent d'année en année d'un pourcentage supérieur à celui de l'inflation. Les Argentins ont gardé des évènements de décembre 2001 une grande méfiance à l'égard des banques et de la finance internationale. Ils critiquent l'interventionnisme du gouvernement mais considèrent que l'État doit jouer un rôle essentiel dans l'économie. Et sont convaincus que ce n'est pas avec plus d'austérité que l'on sort de la crise.

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