"Illicites". Le juge des référés du tribunal de grande instance de Saint-Nazaire a autorisé mardi le préfet de Loire-Atlantique à "solliciter les forces de l'ordre pour démolir les constructions qu'il juge illicites" à Notre-Dame-des-Landes, a indiqué mardi Me Erwan Lemoigne, avocat de l'association des opposants au projet d'aéroport. "Le préfet est autorisé à démolir, mais en aucun cas autorisé à expulser les occupants de ces cabanes", a toutefois affirmé Me Lemoigne, qui a indiqué que plusieurs de leurs "occupants sans droit ni titre" avaient officiellement déclaré lundi à la préfecture et au concessionnaire de l'aéroport le groupe Vinci qu'il s'agissait de leur domicile principal.
Selon Me Lemoigne et deux représentants des habitants de ces cabanes présents au tribunal de Saint-Nazaire, la préfecture de Loire-Atlantique ne pourrait les expulser qu'en entamant au préalable une nouvelle procédure judiciaire, alors que la trêve hivernale a commencé. Installées le 17 novembre sur le site du futur aéroport lors d'une importante manifestation d'opposants, ces "cabanes", sans permis de construire, sont devenues un symbole de la lutte des anti-aéroport.
Violents affrontements
Depuis la mi-octobre une campagne d'expulsions des squatteurs installés sur la zone, et de démolitions de fermes et cabanes qu'ils occupaient, se poursuit à l'aide d'importants effectifs de forces de l'ordre qui tentent de mettre un terme à ce qui est devenu, selon les opposants installés sur place, un des "plus grand squat à ciel ouvert d'Europe".
Sur le site du futur aéroport Grand Ouest, qui doit en 2017 remplacer l'actuel aéroport de Nantes, les centaines de militants anti-capitalistes sont soutenus par les opposants historiques issus des milieux agricoles, mais aussi des militants écologistes ou encore du Parti de Gauche. Dans ce secteur très surveillé, en raison de la violence des affrontements entre opposants et forces de l'ordre, la préfecture de Loire-Atlantique a interdit le transport de carburant ou d'explosifs, y compris fusées de détresse ou feux d'artifices, ainsi que le transport de matériaux pour empêcher la poursuite de la construction des "cabanes".
Pour tenter de déminer le sujet qui a tourné au niveau national à la polémique, le gouvernement a repoussé de six mois le défrichage prévu initialement en janvier 2013 et créé une commission de dialogue. Mais la ministre de l'Ecologie Delphine Batho rappelait dès lundi matin que cette commission n'a pas pour objet la "remise en cause du projet" d'aéroport.