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19 décembre 2012

Chapitre 3 : Information & Statistiques en Equateur

Sur CADTM

 

L’Equateur à la croisée des chemins, pour un audit intégral de la dette

18 août 2007 par Benoît Bouchat

 

Chapitre 3 : Information et statistiques en Équateur

- A. Créances et créanciers

  • 1.Prêts accordés par d’autres États
  • 2.Prêts accordés par des organismes privés de crédit
  • 3.Prêts accordés par des organismes multilatéraux de crédit

- B. Objectifs et résultats

Retour à la table des matières / Chapitre suivant

Dans ce chapitre |1|, nous allons tout d’abord passer en revue les dettes que l’Equateur a contractées sur le plan international depuis trente ans. Nous nous poserons les questions suivantes : Qui sont les créanciers ? Quel est le montant des créances qu’ils détiennent ? Qu’est-ce qui a été payé en retour par l’Equateur ? Ensuite, nous tâcherons de montrer à quelles fins ces sommes ont été empruntées et quels résultats le processus d’endettement a permis d’atteindre.

Il est important de comprendre que les créanciers internationaux — Etats, organisations multilatérales de crédit et banques — ont réclamé sans cesse, comme condition sine qua non pour leur appui financier, l’application de « mesures d’ajustement structurel » établies par les institutions multilatérales de crédit elles-mêmes. Ces mesures d’ajustement ont bouleversé la structure institutionnelle du pays dans le sens d’un éclatement des centres de décision, empêchant le pouvoir politique d’adopter une ligne de conduite générale ferme et claire. La compétence pour accomplir les projets de développement est diluée, emmêlée entre différentes instances qui relèvent tantôt d’un ministère national, tantôt d’un autre, tantôt des pouvoirs locaux, tantôt d’organes mis en place par les institutions multilatérales de crédit — « les unités d’exécution », tantôt de plusieurs de ces instances à la fois, à tel point qu’on ne sait plus qui est responsable devant qui, et même parfois qui est chargé de quoi. C’est en fait un système extrêmement opaque, peu efficace, et donnant un grand pouvoir aux unités d’exécution qui ont été insidieusement mises en place. A partir de là, il a été plus facile pour les créanciers internationaux de peser sur les décisions politiques pour orienter tous les investissements vers l’industrie d’extraction de matières premières (pétrole, minerais) et vers la culture intensive. Le paiement de la dette n’est donc que la partie la plus visible de tout un processus de transfert des richesses vers le Nord, dans lequel les entreprises multinationales ont été invitées par leurs Etats, soi-disant pour le bien de l’Equateur qui était contraint d’abandonner toute forme de souveraineté réelle, à exploiter les richesses naturelles du pays, générant d’importants profits, au détriment de la population.

 

A. Créances et Créanciers

Entre 1976 et 2006, le montant total des prêts contractés par l’Equateur s’élève à 29.976,5 millions de dollars. Les tableaux 1 et 2 sont des tableaux récapitulatifs qui exposent le montant des contrats de prêts, les sommes effectivement versées par les créanciers et les sommes remboursées par l’Equateur.

Le premier tableau classe par catégories les principaux fournisseurs de devises du Gouvernement. En termes relatifs, ce sont les organismes multilatéraux de crédit qui sont de loin les plus importants créanciers, suivis des banques privées |2|. On note aussi la part significative des bons d’Etat, qui se sont révélés être un investissement très rentable, comme il est démontré au chapitre 2.

Le second tableau montre que le pays a déjà versé la somme de 35.321,2 dollars en capital et en intérêts à ses créanciers. Et pourtant, le solde de la dette extérieure publique s’élève encore en avril 2007 à 10.341 millions de dollars |3|.

Dans les sections qui suivent, nous dresserons la liste des organismes multilatéraux de crédit, Etats et banques ayant investi dans la dette de l’Equateur.

Tableau 1 : Montant des emprunts contractés par le secteur public entre 1976 et 2006


Créanciers
Nombre de créditsMontant (en millions de dollars)
%
Organismes multilatéraux 286 12.500,3 42
Gouvernements 114 4.271,7 14
Banques privées 178 7.920,6 26
Bons 3 4.069,4 14
Fournisseurs 90 1.214,5 4
Autres 1 0 0
TOTAL 672 29.976,5 100

Source : Marcelo Herdoiza Y Cumandá Almeida, “De los creditos contratados por el Estado ecuatoriano”, CEIDEX

Tableau 2 : Service de la dette extérieure de l’Equateur entre 1976 et 2006 (en millions de dollars)

CréancierMontant contractéSommes débourséesCapital rembourséIntérêts payésService de la dette
Organismes multilatéraux 12.500,31 10.921,4 7.641,2 4.318 11.959,2
Gouvernements 4.271,65 3.762,4 3.677,4 1.940,9 5.618,3
Banques Privées 7.920,6 4.845 4.987,4 7.500,7 12.488,1
Bons 4.069,37        
Fournisseurs 1.214,53 1.108,7 1.292,9 490,5 1.783,4
Autres 0 5.338,5 2.275,6 1.196,6 3.472,2
TOTAL 29.976,45 25.976 19.874,5 15.446,7 35.321,2

Source : Marcelo Herdoiza Y Cumandá Almeida, “De los creditos contratados por el Estado ecuatoriano”, CEIDEX

1. PRETS ACCORDES PAR D’AUTRES ETATS

La dette bilatérale équatorienne se découpe en deux parties : d’une part les contrats d’origine conclus avec les gouvernements des différents Etats, et d’autre part la dette issue de renégociations au sein du Club de Paris.

Tableau 3 : Etat de la dette bilatérale en juillet 2006 (en millions de dollars)

PaysContrats originauxClub de ParisTotalPourcentage
Colombie 5,6 0 5,6 0,3
Corée du Sud 8,4 0 8,4 0,4
Chine 8,4 0 8,4 0,4
Danemark 16 0 16 0,7
Belgique 16,4 0 16,4 0,7
Argentine 20,9 0 20,9 0,9
Canada 1 25,1 26,1 1,2
Norvège 0 35,3 35,3 1,6
Allemagne 16,8 40,8 57,6 2,6
Royaume-Uni 0 102,7 102,7 4,7
USA 57 61,8 118,8 5,4
Israël 0 183,6 183,6 8,3
France 85,9 99,8 185,7 8,4
Brésil 316,8 0 316,8 14,4
Japon 220,3 118,1 338,4 15,4
Italie 66,5 292,9 359,4 16,3
Espagne 381,9 20,1 402 18,3
TOTAL 1221,7 980,2 2201,9 100

Source : Hugo Arias Palacios, « Impacto económico, social y ambiental”, CEIDEX

Le Club de Paris est un groupe informel de 19 pays créanciers (Amérique du Nord, Europe occidentale, Russie, Japon, Australie), créé en 1956 et dont l’objectif est de gérer, au profit des créanciers, les problèmes des pays débiteurs qui ont des difficultés de remboursement envers ces 19 pays. Les membres peuvent décider en commun d’accorder un rééchelonnement sur plusieurs dizaines d’années, assorti éventuellement d’une révision du taux d’intérêt ; ils peuvent aussi décider d’annuler une partie des créances concernées, mais ce traitement est en général réservé aux pays pauvres très endettés (PPTE, dont l’Equateur ne fait pas partie) ou aux alliés stratégiques (comme le Pakistan en 2001). Toute mesure de rééchelonnement ou d’annulation accordée doit cependant être précédée de la signature d’un accord avec le FMI, imposant de la sorte des réformes d’ajustement structurel, dramatiques pour les populations pauvres.

Il faut ajouter que le rééchelonnement des dettes, tout comme l’émission de bons d’Etat, possède une autre fonction. Il permet d’une certaine façon de brouiller les pistes des dettes qui auraient auparavant été contractées de façon illégitime, en les remplaçant par de nouvelles dettes dont les créanciers pourront demander le remboursement en toute tranquillité.

La dette équatorienne a fait l’objet de huit rééchelonnements partiels depuis 1983. Quel a été le résultat sur l’endettement du pays ? Désastreux en tout cas durant les dix premières années, durant lesquelles les rééchelonnements ont été les plus fréquents. Par la suite, même si la situation statistique s’est quelque peu améliorée, la domination imposée par la dette fait toujours sentir cruellement ses effets.

 

2. PRETS ACCORDES PAR DES ORGANISMES PRIVES DE CREDIT

Quelles sont les entreprises qui ont investi dans le développement de l’Equateur ? Dans la liste des contrats de crédits que l’Equateur a conclus avec des organismes « privés » entre 1982 et 2006 (annexe 1), on lit les noms suivants : ABN-AMRO (111 millions de dollars), BANCO BILBAO VIZCAYA (143), CHASE MB (800), CITIBANK (29). On trouve aussi des banques espagnoles, hispano-américaines, et surtout brésiliennes. Certains investisseurs sont des banques nationales, telle la Banque de Norvège |4| (17,5). Et on se demande enfin : qui se cache derrière les mystérieuses désignations BANCOS (2 516) et CONSORCIO BANCOS (2,38) ?

Les prêts accordés par des organismes privés de crédit peuvent financer des projets économiques, voire sociaux. Mais très souvent les banques fournissent des prêts qui servent à rembourser de précédents emprunts non encore payés.

3. PRETS ACCORDES PAR DES ORGANISMES MULTILATERAUX DE CREDIT

Le montant total des emprunts conclus avec les organismes multilatéraux de crédit s’élève à 12 500 millions de dollars et le solde de cette dette est encore aujourd’hui de 4 188,4 millions de dollars. Le tableau 4 expose les montants que chaque organisme a investis dans le développement de l’Equateur.

Tableau 4 : Montant total des contrats de crédits conclus avec des organismes multilatéraux de crédit entre 1976 et 2006

CréancierNombre de créditsMontant des crédits (en millions de dollars)%
• Banco Interamericano de Desarollo (BID) 111 3.804,2 30, 4
• Banque Internationale de Reconstruction et de Développement (BIRD) 59 2.421,1 19,4
• Corporacion Andina de Fomento (CAF) 101 3.493,5 27,9
• Fondo Internacional de Desarollo Agricola (FIDA) 5 45 0,4
• Fondo Latinoamericano de Reservas (FLAR) 5 1.308,4 10,4
• Fonds Monétaire International (FMI) 3 1.289,58 10,3
• Accord de Santo Domingo 1 47,4 0,4
• Autres 1 91,2 0,7
TOTAL 286 12.500,3 100

Source : Marcelo Herdoiza Y Cumandá Almeida, “De los creditos contratados por el Estado ecuatoriano”, CEIDEX

Très souvent, les prêts fournis par les organismes multilatéraux sont liés à la réalisation de projets de développement dans le pays emprunteur. Il peut s’agir de la construction d’infrastructures ou bien de réformes d’ajustement structurel, par exemple un plan de licenciement massif ou d’apurement des déficits d’une entreprise publique juste avant sa privatisation.

Les sommes prêtées servent à en financer la plus grande partie, mais le gouvernement doit souvent apporter une contribution supplémentaire, de l’ordre de 10 à 50 % du coût global. Parfois, des gouvernements étrangers s’associent à un projet en prêtant ou en faisant don de certaines sommes. Mais comment, au juste, se déroule la mise en œuvre de ces projets ?

Au fil des années, on constate que les autorités centrales de l’Etat équatorien ont perdu du pouvoir et des compétences au profit de structures décentralisées, chargées d’un secteur particulier, voire d’un projet précis. La première conséquence évidente de ce morcellement est la difficulté d’établir une planification stratégique, tenant compte en même temps de toutes les spécificités du pays, pour déterminer les secteurs qui doivent reçevoir une aide en priorité. L’affaiblissement des autorités centrales implique que les projets de développement qui sont d’envergure (construction de routes, modernisation des soins de santé, etc.) sont gérés par des entités décentralisées qui n’ont qu’une vision partielle de la situation.

L’affaiblissement du pouvoir central en Equateur est la conséquence directe de la perte de pouvoir des entités nationales au profit des organismes de crédit internationaux, organisée depuis les années 1980 par le FMI et les grandes puissances. L’Equateur a gaspillé son capital humain en faisant tourner les techniciens sans aucune cohérence entre les différentes entités gouvernementales. De ce fait, il manque dans le pays une équipe de négociateurs respectables et efficaces, formée de techniciens expérimentés capables de défendre le bien commun et de s’opposer aux organismes de crédit internationaux.

En fait, beaucoup de projets ont été décidés sans faire d’études de faisabilité technique, économico-financière, sociale ou écologique. Les employés qui ont imaginé ces projets ont simplement respecté les “règles de bonne gestion” circonscrites au périmètre de leur responsabilité, sans se soucier des aspirations de la communauté et des priorités nationales, et sans justifier le recours au crédit étranger. A cause de cette absence de vue globale, les faiblesses du projet de développement ne manquent pas d’apparaître.

Très vite, les contradictions entre les dispositions de la convention de crédit et la législation équatorienne se font jour et conduisent en général à de longs débats et à de coûteuses procédures judiciaires. C’est à ce moment que commence le retard dans l’exécution qui plus tard se convertira en coût additionnels pour le débiteur, c’est-à-dire l’Etat équatorien.

Ensuite, débute la phase d’exécution. L’emprunteur doit tout d’abord solliciter du prêteur une “déclaration de l’acceptation du crédit, en vue de procéder aux débours” |5|. Au cours de cette phase, l’Etat est trop souvent représenté par des personnes qui connaissent insuffisamment les multiples procédures des organismes de crédit. C’est pourquoi cela prend en général beaucoup de temps.

Une fois la déclaration accordée, le projet peut être mis en œuvre. Le prêteur dispose alors d’un moyen de contrôle sur la réalisation du projet via les transferts de crédits vers le pays. Ce mécanisme, appelé “sans objections” |6|, dont dispose le prêteur sur les dépenses de l’emprunteur, se transforme en véritable moyen d’influence et de pression, au nom de la soi-disant expérience qu’il possède et sous la menace de couper le robinet du crédit.

Les organismes multilatéraux de crédit surveillent la phase d’exécution via des missions d’évaluation. Ces missions découvrent souvent des éléments nouveaux qui peuvent aller jusqu’à des incompatibilités techniques parfois insolubles. Il faut alors modifier le projet, ce qui demande encore du temps.

Lorsque la date prévue pour l’achèvement du projet est dépassée, la ligne de crédit est coupée. L’Etat est tenu de rembourser le prêt avec les intérêts, plus une commission pour toutes les sommes qui ont été mises à sa disposition et qu’il n’a pas utilisées, ce qui est très fréquent, vu les retards continuels dans l’exécution des projets de développement en Equateur. Mais les conséquences du dépassement du délai ne s’arrêtent par là, puisque afin d’achever le projet, le gouvernement se voit de nouveau obligé de négocier un prêt, avec une nouvelle date limite…

Prenons par exemple le projet de réhabilitation de la route Baeza-Tena reliant les Andes à la région du Nord de la forêt amazonienne. Les premiers versements ont été exécutés le 28 juin 2002 et devaient s’étaler sur 36 mois jusqu’au 28 décembre 2004. Les raisons invoquées pour le retard par le Ministère des Travaux Publics sont les problèmes techniques liés au changement du revêtement en asphalte de la route, la nécessité de réaliser des travaux complémentaires à certains endroits, tels que des canalisations d’eau, des questions sur l’opportunité de finaliser l’accès à un pont, étant donné que l’on allait peut-être en construire un nouveau et bien sûr, des raisons relatives aux caractéristiques climatiques de la zone

En résumé, l’absence d’une planification stratégique au niveau national empêche le développement de projets servant vraiment les intérêts du pays. D’autre part, les projets qui sont décidés sont mal élaborés et deviennent très coûteux pour les finances de l’Etat à cause de délais intenables. Or ce processus trouve sa source dans la mainmise des institutions financières internationales sur l’économie équatorienne et leur exigence d’un recul important de la présence de l’Etat dans la prise de décisions. Sous l’impulsion du FMI et de la Banque mondiale, les intérêts privés sont privilégiés alors que l’intérêt commun n’est pas réellement pris en compte. Dans ces circonstances, on peut se demander : dans le processus d’endettement, où l’intérêt de l’Equateur et de sa population se situe-t-il ? et ce processus n’est-il pas, en bout de course, le meilleur moyen trouvé pour mettre le peuple équatorien au pas et s’approprier ses richesses ?

 
 
B. Objectifs et Résultats

Si l’on en croit les informations disponibles, seules 14% des sommes prêtées entre 1989 et 2006 ont été employées dans des projets de développement (eau potable, énergie, irrigation, transports, télécommunications, infrastructure sociale, soutien aux entreprises). Les 86% restants ont servi à rembourser le capital et les intérêts de la dette externe.

Lorsque que l’on regarde plus attentivement, on observe même que 34% de cette portion, déjà marginale, n’ont pas servi à des projets de développement proprement dit, mais ont été utilisés pour « réformer le secteur financier ».

En définitive, sur le total des sommes octroyées chaque année entre 1989 et 2006 au titre de prêts internationaux, 4,5% ont été investis dans les infrastructures physiques servant le secteur de la production (transports, télécommunications, énergie, eau potable, irrigation), 2,2 % ont servi à promouvoir le secteur de la production en lui-même (industrie piscicole, agro-industrie, tourisme, petite industrie et agriculture, commerce extérieur), 2,1% ont été affectés au développement des infrastructures sociales (éducation, développement urbain, assainissement de l’environnement, santé, développement rural) et enfin 0,4% ont permis de financer divers projets de réformes (réformes « Contrôle et Sécurité interne », « Modernisation de l’Etat », etc.).

C’est donc peu dire que les secteurs fondamentaux que sont la santé et l’éducation n’ont pas reçu beaucoup d’attention de la part des créanciers internationaux. Les droits humains fondamentaux, au premier rang desquels l’accès à l’éducation et aux soins de santé, ont donc été bafoués pendant des années en Equateur, faute de moyens. Et cette pénurie de moyens a été organisée délibérément par les autorités nationales sous pression du FMI et de la Banque mondiale. En effet, les programmes de développement humain ont été contraints de réduire leurs dépenses, car certaines restrictions budgétaires imposées par les organismes multilatéraux de crédit étaient nécessaires pour avoir recours à l’endettement externe, comme le montre le tableau qui suit. Il est par conséquent nécessaire de souligner l’absence de légitimité démocratique d’une telle allocation des ressources, axée sur l’exportation des capitaux, dans un pays largement atteint par la pauvreté.

Tableau 5 : Service de la dette publique et les dépenses sociales dans le Plan Général Comptable (PGC) (en millions de dollars)

AnnéeService de la dette publique dans le PGCEducation et cultureSanté et développement communalDépenses totales du PGCService de la dette (Participation dans le PGC en %)Education et culture (Participation dans le PGC en %)Santé et développement communal (Participation dans le PGC en %)Autres dépenses (Participation dans le PGC en %)
1995 1806 590 201 4308 41,9 13,7 4,7 39,7
1996 1630 613 230 4451 36,6 13,8 5,2 44,4
1997 2392 690 191 5290 45,2 13 3,6 38,1
1998 1736 636 207 4385 39,6 14,5 4,7 41,2
1999 1801 525 171 3989 45,1 13,2 4,3 37,4
2000 1680 416 147 4035 41,6 10,3 3,6 44,4
2001 1828 493 189 5489 33,3 9 3,4 54,3
2002 2019 694 259 5506 36,7 12,6 4,7 46
2003 1951 676 310 6188 31,5 10,9 5 52,5
2004 1652 858 371 7323 36,2 11,7 5,1 47
2005 2828 946 423 7915 35,7 12 5,3 47
2006 2980 605 294 6222 47,9 9,7 4,7 37,7

Source : Leonardo Vicuña « Apendice Estadistico » CEIDEX

Quant aux résultats concrets des investissements externes, leur impact sur l’emploi, le bien-être, la richesse des habitants, il est très difficile de les évaluer à l’heure actuelle, car il n’a jamais existé dans le pays d’autorité chargée de remplir ce rôle. Ce serait pourtant la moindre des choses et on peut s’étonner que parmi les exigences de « bonne gouvernance » des institutions multilatérales de crédit, ne figure pas en bonne place l’évaluation méticuleuse de l’impact de chaque politique, de chaque projet sur le développement économique et socio-culturel du pays, ainsi que sur l’environnement. Nous pensons que cette lacune est en soi révélatrice du mode de fonctionnement des prêteurs internationaux qui refusent de mettre en question leurs dogmes relatifs au développement et qui tentent de camoufler les maigres résultats obtenus afin de perpétuer l’organisation de la spoliation des ressources de l’Equateur et sa relégation parmi les « sous-Etats », assistés et inféodés à de plus grandes puissances sur la scène internationale. Un audit s’impose donc de manière urgente, pour obliger les différents responsables à rendre des comptes.

 

 

ANNEXE 1 : Crédits provenant de banques étrangères entre 1982 et 2006 (en millions de US$)

 

CréancierMontant
ABN AMRO BANK - N.V. - ESPAÑA $56,34
ABN AMRO BANK N.V. - DINAMARCA $22,62
ABN AMRO BANK N.V. - USA $20,44
ABN AMROBANK N.V.-BRASIL $11,63
AUSSENHANDELSBANK A.G. $1,73
BANCO BILBAO VIZCAYA - ESPAÑA $89,41
BANCO BILBAO VIZCAYA ARGENTARIA - ESPAÑA $53,69
BANCO DE COMERCIO EXTERIOR (BANCOLEX) - COLOMBIA $54,00
BANCO DEL BRASIL S.A. $63,30
BANCO EXTERIOR DE ESPAÑA S.A. $92,94
BANCO INTERNAC. SAO PAULO BRASIL $8,57
BANCOMER DE MEXICO S.N.C. $21,91
BANCOMEXT - MEXICO $20,00
BANCOS $2.516,00
BANK DE NORUEGA (TRAMO A) $12,72
BANK DE NORUEGA (TRAMO B) $4,78
BANK HEDERLAND H.V.Y. $10,63
BERLINER HANDELZ UND FRANKFURTER BANK $0,93
CACEX (BANCO DO BRASIL) $477,90
CHASE MANHATTAN BANK $300,00
CHASE MANHATTAN INTERNATIONAL LIMITED $500,00
CITYBANK N. A. $29,23
CONSORCIO BANCOS $2,3
CONSORCIO BANCOS FRANCESES (COFACE) $19,30
CONSORCIO DE BANCOS E.F. HUTTON $200,00
CREDIT COMMERCIAL DE FRANCE $118,92
DEUTSCHE AUSSENHANDELSBANK - ALEMANIA $5,00
DEUTSCHE AUSSENHANDELSBANK A.G. DABA $29,20
DEUTSCHE BANK S.A. - ESPAÑA $119,77
EXIMBANK JAPON $214,02
EXPORT IMPORT BANK DEL JAPON $23,11
F.M.O. - HOLANDA $2,75
FIRST NINSCONSIN NAT. BANK MILNAUKEE $1,39
FIRST UNION NATIONAL BANK - USA $72,00
FIRST WISCOMSIN NAT. BANK $14,10
FRANCES LECT / CREDIT NATIONAL $2,15
GENERAL BANK DE BRUSELAS BELGICA $9,09
IBM WORLD TRADE CORP. DE LOS EE.UU. $3,03
KREDISTANSTAL BANKVEREIN DE VIENA $4,19
LIBRA BANK PLC. LONDRES $32,00
LLOYDS BANK INTERNAT LTDA. $63,36
LLOYDS INT. CORP. $431,20
MORGAN GRENFELL $50,43
MORGAN GRENFELL & CO.LTD. - REINO UNIDO $24,80
MORGAN GRENFELL LONDRES $64,54
NATIONAL BANK OF WASHINGTON $2,11
NATIONAL HESTNINSTER BANK EE.UU. $1,32
SVENSKA HANDELSBAKEN ESTOCOLMO SUECIA $60,00
THE BANK OF TOKIO JAPAN $130,00

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Notes

|1| Ce chapitre a été rédigé sur base du rapport de la Comision Especial de Investigacion de la Deuda Externa del Ecuador (CEIDEX), commandé par le gouvernement du président Palacios le 29 mars 2006 et publié le 9 décembre de la même année.

|2| Comme nous les verrons plus tard, ce sont parfois des Etats qui se cachent dans cette catégorie, sous l’appellation de banque « privée ». C’est le cas pour la Banque de Norvège et la Banque du Brésil.

|3| Patiño Aroca, R. Ministro de Economia y Finanzas “Información al Congreso Nacional”, 16 mai 2007

|4| Voir Kjetil G. Abildsnes dans « Why Norway took Creditor Responsibility – the case of the Ship Export campaign ».

|5| « déclaratoria de elegibilidad del credito para les desembolsos ».

|6| « no objectiones ».

Ce travail collectif a été réalisé par le CADTM en Juillet 2007, à la demande de AFRODAD. Les auteurs sont Benoît Bouchat, Virginie de Romanet, Stéphanie Jacquemont, Cécile Lamarque et Éric Toussaint.

Comité de lecture : Myriam Bourgy, Damien Millet et Renaud Vivien.

Traduction en espagnol par Claudio Guthmann, Víctor Isidro, Juan Antonio Julián, Griselda Piñero, Raúl Quiroz et Lucie Viteri.

Traduction en anglais par Elizabeth Anne, Vicki Briault, Judith Harris et Christine Pagnoulle.

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