Le président syrien Bachar al-Assad appelle au "dialogue national"
06.01.2013 19:23
Lors d'un discours savamment mis en scène pour la première fois publiquement depuis sept mois, le président syrien Bachar al-Assad s'est encore montré inflexible, proposant une solution en plusieurs points qu'il entend mener sous son gouvernement.
Il a affirmé que le conflit qui a fait, selon l'ONU, plus de 60'000 morts, n'opposait pas le pouvoir et l'opposition mais "la patrie et ses ennemis" qui souhaitent la partition de la Syrie.
Le président a en outre appelé à un "dialogue national", pour lequel il a affirmé ne pas avoir trouvé de "partenaire", faisant allusion à l'opposition qui refuse d'entamer toute négociation avant un départ du chef d'Etat contesté depuis près de deux ans.
Ses conditions
Mais ce dialogue, a-t-il précisé, ne s'ouvrira qu'à plusieurs conditions. "Les pays impliqués doivent s'engager à arrêter de financer l'armement et les hommes armés doivent arrêter les opérations terroristes, nos forces cesseront ensuite immédiatement les opérations militaires, tout en conservant le droit de répliquer", a-t-il affirmé dans son discours retransmis par la télévision officielle .
Bachar al-Assad a également rejeté tout dialogue "avec des gangs qui prennent leurs ordres de l'étranger". "Nous dialoguons avec les maîtres, pas avec les esclaves", a lancé le président syrien, qui affirme depuis le début de la révolte en mars 2011 combattre des "terroristes" appuyés par l'étranger.
Dans ces conditions seulement s'ouvrira "une conférence de dialogue national, auquel participeront toutes les parties", a-t-il poursuivi. Toute transition doit "se faire selon les termes de la Constitution", a-t-il insisté, en faisant référence à des élections.
Une solution rejetée par l'opposition
Mais l'opposition a aussitôt rejeté ce plan, dont aucune échéance n'est précisée, accusant le chef d'Etat de vouloir choisir ses interlocuteurs et de chercher à se maintenir au pouvoir.
Le porte-parole de la Coalition de l'opposition, Walid al-Bounni, a affirmé que l'opposition souhaitait "une solution politique, mais l'objectif pour les Syriens est de sortir (Baschar-al-Assad) et ils ont déjà perdu pour cela plus de 60'000 martyrs (...) ils n'ont pas fait tous ces sacrifices pour permettre le maintien du régime tyrannique".
afp/aduc
Nombreuses réactions
En début de matinée, le Premier ministre britannique David Cameron avait réaffirmé que le président syrien devait s'en aller. "'Partez': voilà mon message à Assad", avait déclaré le chef du gouvernement sur la chaîne BBC 1. "La quantité de sang qu'il a sur les mains est vraiment impensable", avait-il souligné.
Berlin a regretté que ce discours n'exprime "aucune nouvelle prise de conscience", dénonçant un "ton martial" et attendant de Bachar al-Assad qu'il "s'engage enfin à faire cesser les violences de ses troupes" avant d'évoquer de "vagues dispositions à un cessez-le-feu".
L'Union européenne l'a également exhorté à se retirer pour permettre "une transition politique".