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22 janvier 2013

MAlI . La France impose une censure médiatique sur la guerre en cours

Sur le LABORATOIRE

 

Mardi 22 janvier 2013
 

lu sur le blog du journal l'express

On parle pour l'heure d'un conflit "à huis-clos": Parqués, confinés loin des lignes de front, les médias en sont pour l'instant réduits à relayer les communiqués au compte-goutte d'un Etat-major français sur les dents et à faire des "micros-trottoirs" dans les rues d'une capitale aux abois.  

Le conflit malien se déroule pour le moment sans sons ni images des combats qui se déroulent à plusieurs centaines de kilomètres au nord de Bamako. Et les médias français, qui affluent sur place, tentent de contourner difficilement ce "black-out" imposé par les autorités françaises, en raison des risques majeurs que les journalistes pourraient encourir.  

Et pourtant, ce verrou médiatique devrait très rapidement sauter, en raison d'une obligation de transparence. Mais c'est toute la difficulté: comment permettre à la presse française d'informer l'opinion de la réalité de ce conflit, sans entraver la bonne marche des opérations en cours. Et par-delà, mettre en péril les reporters et les équipes de tournage dépêchées sur le terrain? 

 

Ne prendre aucun risque

C'est toute la question qui agite notamment la direction de TF1, où Catherine Nayl, en charge du poste, est aux cent-coups, comme la plupart de ses homologues, à France Télévisions, BFM TV ou I>Télé. "Nous avons dépêché sur place trois équipes, qui sont pour l'heure bloquées à Bamako. Toute la difficulté, en effet, c'est de remonter vers le nord. Mais compte tenu de la dangerosité, nous ne prendrons aucun risque. D'autant que l'armée n'est pour l'instant pas en mesure d'assurer la sécurité de nos confrères". Mais il y a également le risque d'être exclusivement alimenté d'images tournées sous le seul contrôle des autorités militaires françaises: "Mais mieux vaut des journalistes "embeded", -embarqués - poursuit Catherine Nayle, "que pas d'images du tout".  

C'est ainsi que TF1 négocie avec l'armée la possibilité de gagner le nord du Mali dès que possible, aux cotés des militaires français. "Mais il existe d'autres sources d'approvisionnement", termine la directrice de l'information de La Une: "cela fait des années que nous avons tissé un réseau de correspondants au Mali, des reporters "freelance" qui connaissent bien le terrain et qui auront peut-être des images et des reportages à nous restituer dans les jours qui viennent".

 

Trois équipes de France Télés présentes à Bamako

Thierry Thuillier, de son côté, épouse, peu ou prou, la même analyse en allant même un peu loin. Le directeur de l'information de France Télévisions, qui mesure les risques de ce conflit pour la presse, estime ainsi que c'est la première fois que les médias sur un tel conflit "sont à ce point sevrés d'images. Il y a un énorme décalage, dit-il, entre l'envergure de cette opération, telle qu'elle est dépeinte par les responsables politiques à Paris, et le peu d'informations sur place". Thierry Thuillier a une explication qui tient, selon lui, au profil des soldats français engagés au Mali: "Dès lors que ce sont des Forces spéciales habituées à des opérations coup de poing élaborées dans le plus grand secret, il est très difficile de s'en approcher. Il n'est pas dans la culture de ces unités de communiquer. Même les bases où sont parqués les Rafales nous ont été interdites d'accès!"  

Toujours est-il qu'à l'image de sa consoeur de TF1, le patron de l'information de France Télés, qui a dépêché trois équipes à Bamako, espère que le verrou va, là aussi, sauter, "car dans l'hypothèse contraire, cela deviendrait très compliqué. Il en va du droit à l'information".

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