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26 janvier 2013

Noces d’amour et de colère à Metz

Le Front de Gauche est un jeune parti politique . Composé de neuf groupes, il est né de la nécessité de représenter la vraie gauche en un temps où le PS n’est plus qu’une ombre , un astre mort, disait Mélenchon avec son sens de la formule, un organe social—démocrate, si l’on veut être gentil, ultra-libéral si l’on veut être lucide, l’agent de ces banques qui, comme on l’apprenait dans la note de Chevreux, étaient ravies de voir la « gauche » arriver au pouvoir pour faire passer, contre le peuple, davantage de renoncements que la droite.

Le PS a beau vouloir redorer son blason avec des mesures sociétales, il reste le parti qui a fait voter, sans en changer une virgule, le traité Merkozy, et qui s’apprête à bâillonner tous les siens, dont beaucoup souffrent le martyr de cette trahison, pour faire inscrire dans la loi les accords de Wagram.

On croit vivre un cauchemar tant ceci est exécuté froidement, l’industrie française s’effondrant tous les jours, le chômage augmentant sans cesse.

Aucune diversion, pas même cette guerre au Mali dont on devine quels intérêts l’engendrent, ne font oublier cette lente saignée d’un pays.

Le Front de gauche est l’héritier de toutes les valeurs de gauche que le PS trahit. La première est un plus juste partage des richesses. L’humain d’abord et non pas la prospérité du capital, cet affrontement entre classes que nie Cahuzac, comme si un général pouvait nier les morts qu’il ordonne tous les jours, vivant dans son boudoir et se faisant poudrer, avant de donner ses ordres.

Il y a une colère sourde en France. Une peur de perdre tous les acquis d’un vingtième siècle qui aura été, on s’en rend compte peu à peu, un siècle d’incomparables progrès matériels et humains. La folie des guerres impérialistes exécutées avec de nouvelles armes abjectes ne fera pas oublier que les plus faibles, les ouvriers, les femmes, les enfants ont obtenu des droits et ont mieux vécu.

 Le vingtième siècle, sera plus que le siècle de la gloire des machines, le siècle de la gloire des misérables. L’espace n’a plus été tapissé de tableaux de nobles ancêtres, mais, sur la nouveauté des écrans, de myriades de visages que l’on découvrait sur toute la planète. Fraternels. Il y a eu pour la première fois, une mondialisation des visages des pauvres. De la noblesse et de la beauté de tous. Africains, Asiatiques, Orientaux, Européens, une vague de visages qui ont donné le goût de ce sel humain fait de sourires, dépositaire, au-delà des Histoires, du destin de la race humaine qui ne veut pas finir dans l’effondrement de tours sacrifiées.

C’est le 11 septembre 2001, peu importe le responsable, Al Qaïda ou le shadow cabinet de la CIA, que la classe dominante, qui a fait ce jour-là le hold-up le plus fracassant de tous les temps, a déclaré la guerre la plus sourde, à tous les peuples qui entendent lui résister. Le 11 septembre elle a affirmé la puissance de la technique qui abat et des medias qui obéissent. Le message était clair : « Si vous nous résistez, voilà ce qui vous arrivera. Les uns parce que vous êtes faciles à duper, croyant n’importe quelle image, les autres, parce que quoi que vous sachiez, nous avons les moyens de vous pulvériser comme vous venez de le voir. »

 C’est le péché originel de notre temps. L’Histoire rendra justice de cette faute.

Il faut faire face.

Le meeting du FDG de Metz n’est pas seulement un acte local concernant un pays particulier. Il faut lui donner toute sa dimension. La France est inscrite dans cette lutte planétaire contre une oligarchie dominante et impitoyable.

Metz est un des actes de cette révolte. La France, la molle France, doit se réveiller si elle ne veut pas être bouffée toute crue. Ca ne rigole pas en face.

Combien de divisions en face ?

Toutes.

Sauf l’union de 99% de l’humanité.

L’Union…

Tout se décide dans cette Union et cette prise de conscience. Partout en Europe et dans le monde.

 

C’est un moment très fort qu’ont vécu ceux qui ont été à Metz, ce jour-là, pour ce meeting qui lançait la campagne du Front de gauche contre l’austérité.

Certains ont pu douter ces derniers mois de la solidité de cette union. Le parti communiste, que le PS souhaitait garder dans son giron, lui offrant postes et alliances, allait-il abandonner le FDG ?

La réponse de Metz a été éclatante.

C’est quasiment une déclaration d’amour au FDG que Pierre Laurent a lancée. Je n’ai pas lu, dans les différents comptes-rendus qui ont été proposés, ce qui a été pour moi le cœur de cette rencontre, cette affirmation puissante du PC qui a jeté une nouvelle fois, dans la corbeille de ces noces populaires, sa force, son organisation, son honneur.

Le PS est un parti déshonoré.

Et au moment où, par tous les moyens, il tend la main au PC en lui faisant miroiter son intérêt, Le PC refuse ce déshonneur pour un parti qui a une illustre histoire.

Ceux qui ont suivi Mélenchon dans sa campagne d’ Hénin-Beaumont , là où les discours les plus beaux ont été prononcés, savent ce qu’il en est des luttes des communistes qui ont obtenu, dans les moments les plus violents de notre histoire, des victoires pour tous. La liberté pour tous. Des progrès sociaux, immenses , pour tous.

Est-ce ce grand parti qui va devenir un parti menteur, opportuniste, serviteur des puissances d’argent ? On nous dit que certains des militants PC ont vu Mélenchon prendre la tête du FDG en renâclant. Peut-être. Mais il y en a beaucoup plus qui sont totalement engagés dans ce groupe qui est, pour tous ceux de la vraie gauche, la seule chance face à l’oligarchie.

 

Face à ces questions, La réponse de Pierre Laurent claque comme une gifle et un baiser. Ecoutons-la :

Vous pourrez vous dire dans quelques mois que vous avez eu la chance d'être là. Dans la campagne on ne s'est pas rendu compte de ce qu'on était en train de construire. Et là, c'est pareil. Là, il y a une force, celle du FDG qui dit : Nous ne renonçons à rien. Nous n'avons pas chassé Sarkozy pour retrouver pire. Nous repartons à la bataille, nous repartons unis et c'est ce soir que tout commence. Nous repartons en campagne et cette campagne va changer le paysage politique de ce pays.

 

 Le discours de Pierre Laurent qui clôturait le meeting, celui de Mélenchon le commençant, a sans doute été le plus important. Il était celui du grand allié dont on avait pu douter et qui s’engageait, coeurs et armes, dans la bataille générale .

Certes les circonstances, la folle dégringolade du PS ont donné à cet accord, jour après jour, une irrésistible raison d’être. Mais quelle énergie dans les mots qui le signent ! Le discours de Pierre Laurent sera constitué d’incessants coups de poing. Si le PS se pose des questions il a eu là, au creux de l’estomac, une volée de sacrées réponses :

Le gouvernement nous dit qu'on est obligé de transcrire dans la Loi ces choses là : il n'en est pas question ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Et je m'adresse solennellement à tous les parlementaires de gauche : au nom de quoi voterait-on cela ? Comment se fait-il que l’an dernier nous ayons proposé ensemble un projet de loi contre les licenciements des syndicats et cela ne se fait plus mais pour Wagram cela se ferait !!!..

Nous allons aller à ce débat avec des propositions. Des propositions vraiment sociales : taxer les CDD, remettre en cause les ruptures conventionnelles qui ont permis 800 000 licenciements !
 

A propos d'indemnisation du chômage, ces gens-là découvrent la lune !! Quand la situation explose, évidemment que la situation de l'Unedic se dégrade ! Et il n'y a que deux solutions : ou on fait reculer le chômage ou, comme dit Migaud, on baisse les indemnités !
Non !!!! Tous ! Il faut se mobiliser, entrer en masse dans le débat politique. Il y a des majorités dans le pays . Il faut qu'elles deviennent actives, visibles ! Ouvrons le débat puisque certains veulent le fermer !! Rassemblons, au-delà du Front de Gauche, tous ceux qui veulent le changement !

Et en ce qui concerne Renault : Qu'est-ce que c'est que ce gouvernement de gauche qui nous dit que le plan est acceptable car la ligne rouge n'a pas été franchie ? C'est quoi la ligne rouge ???? Annoncer 7000 suppression d'emplois, la ligne n'est pas franchie ? Alors qu'il veut faire reculer le chômage dans ce pays ????? On ne parle pas du même code de la route !

Quand on conduit, pour aller plus vite on se met sur la gauche et on accélère !

Nous ne signerons pas cet accord !!!!!!Tout ce qui est possible aujourd’hui sera impossible. L'ouvrier qui les refusera pourra être licencié. Voilà la réalité de cet accord.

Il nous faut inventer une nouvelle route ! Levez la tête ! Soyez fiers de la tradition du mouvement ouvrier dont nous sommes les héritiers !
Le FDG est notre outil, notre bien commun, fragile et très fort. Nous devons l'investir ! Demain notre heure sera l'heure du peuple !!

 

C’est le peuple de Lorraine qui était entré le premier avec les métallos de Florange, portant masque et combinaison protectrice d’argent, chevaliers désarçonnés d’un nouveau temps. Le matin, ils avaient demandé à être reçus à l’Elysée qui avait préféré pencher sur les problèmes de Frigide Barjot et de la droite qu’elle représente.

 

Ils allaient prendre les premiers la parole et donner le ton à une réunion où les voix résonneraient comme des cris nouant le ventre.

Clémentine Autain, (FASE), dans une intervention très juste, dirait qu’entendant parler ceux de Florange, mais aussi ceux de Gandrange, de Sanofi ou de Virgin, elle n’avait pu retenir ses larmes. Citant Camus, elle avait rappelé : « Je me révolte donc nous sommes. »

Christian Picquet, de la Gauche unitaire, avait , lui, cité Jaurès : « Le courage c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe. »

 

Grande était l’énergie de cette soirée. Ces constats, cette colère, cette souffrance dont on lit les échos mais qui, dans sa réalité, fait toucher, bouleversante, l’angoisse vécue au quotidien.

Ceux qui crient sont à la rue, sans avenir, des projets plein les mains, mais ne pouvant offrir aux actionnaires une rentabilité de 20% !

Telle est l’aberration de ce temps, protégée pas les pouvoirs en place protégée par le parti Socialiste, héritier de l’UMP, serviteur de l’Otan et des banques dans un hold-up sans précédent des richesses des Nations.

Mélenchon à qui les métallos de Florange avaient offert un casque salua la classe ouvrière et engagea chacun à une indispensable résistance. Quelques jours avant il disait à un journaliste, parlant à ses électeurs :

J'ai mérité votre confiance : je n'ai jamais désarmé, je ne me suis pas rallié. J'ai gardé intacts mon programme, ainsi que ma combativité. Le Front de gauche est resté uni. Vous aussi restez groupés, continuez à faire preuve d'esprit d'initiative !

C'est nous qui sommes la petite lumière dans la nuit de l’austérité. C'est nous qui allons remettre le feu à la plaine.

 Surtout, ne vous résignez pas !

 

Prochain meeting à Rouen près des usines Petroplus.

 

Engagez-vous !

Ne laissez pas ce combat se dérouler sans vous !

N’attendez pas qu’il soit trop tard.

Ne jugez du haut de votre balcon car on entrera chez vous pour vous jeter en bas.

Croyez à la cruauté de l’Histoire qui n’a de pitié que pour ceux qui ont du courage.

Battez-vous pour que l’Humain triomphe des anciennes animalités.

Soyez conscients de ce qui se déroule sous vos yeux.

Vous, nous, notre planète, tout sombre !

Peu importe votre nom, vos croyances.

Engagez-vous !

 

 

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