Aveux: Israël reconnaît avoir mené un raid aérien en Syrie!
Lors de la conférence sur la sécurité à Munich, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a confirmé implicitement que le raid aérien mené en Syrie mercredi était le fait des forces israéliennes.
«Ce qui s'est passé il y a quelques jours (...) montre que quand nous disons quelque chose, nous nous y tenons. Nous avons dit que nous ne pensons pas qu'il doit être permis que des systèmes d'arme perfectionnés soient transférés au Liban», a-t-il déclaré, en allusion au parti chiite Hezbollah allié de Damas et bête noire d'Israël.
Le président Assad a immédiatement réagi à ces propos en accusant Israël de vouloir «déstabiliser» et «affaiblir» la Syrie.
Cité par l'agence officielle syrienne Sana, Bachar al-Assad a estimé que «l'agression israélienne contre un complexe de recherche scientifique à Jomraya, dans la province de Damas, dévoile le véritable rôle joué par Israël, en collaboration avec les forces étrangères ennemies et leurs agents sur le sol syrien».
Vers un dialogue
Lors de la même conférence, Moscou et Téhéran ont, pour leur part, salué la volonté de la Coalition de l'opposition syrienne, incarnée par Moaz Al Khatib, de vouloir mener un dialogue, sous conditions certes, avec le régime syrien.
«C'est un bon pas en avant», a déclaré le ministre iranien des affaires étrangères Ali Akbar Salehi, qualifiant sa réunion inédite en Allemagne avec Moaz Al Khatib de «très bonne». Selon lui, les deux parties ont décidé de poursuivre les contacts.
Son homologue russe Sergeï Lavrov, qui a également rencontré Moaz Al Khatib pour la première fois à Munich, a quant à lui qualifié l'initiative de ce dernier de «pas très important» et promis des «contacts réguliers» avec l'opposition syrienne.
Moscou refuse cependant toujours un changement de régime par la force, principale divergence avec Washington qui réclame le départ de Bachar al-Assad du pouvoir. Damas n'a pas réagi officiellement à ces rencontres, mais le quotidien officiel «as-Saoura» en a minimisé l'impact, affirmant que la position russe à l'égard de Damas n'a pas changé.
Opposition sceptique
La Turquie, un des principaux soutiens de l'opposition, a de son côté affiché son scepticisme, le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu a estimé qu'un dialogue entre le régime et ses adversaires ne permettrait pas de trouver une solution au conflit qui a déjà coûté la vie à plus de 60'000 personnes selon l'ONU.
Mais l'initiative surprise de Moaz Al Khatib fait aussi grincer des dents parmi les opposants qui refusent catégoriquement tout dialogue avec Damas. Le porte-parole de la Coalition a toutefois affirmé dimanche que «la majorité» de son groupe soutenait cette voie.
Walid al-Bounni a en effet affirmé que la Coalition «espérait» que Moscou fasse pression sur son allié syrien. «La balle est désormais dans le camp de la Russie», a-t-il dit, appelant Moscou à penser «à ses véritables intérêts futurs dans la région».
Immeuble détruit à Alep
Sur le terrain, à Alep, deuxième ville de Syrie, l'armée a bombardé dimanche aux roquettes le quartier al-Ansari, dans le sud-ouest de la ville, détruisant un immeuble de cinq étages et faisant au moins 13 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), dont les bilans ne peuvent pas être vérifiés de sources indépendantes.
«Des habitants sont encore ensevelis sous les décombres», d'après l'ONG. Des vidéos de militants montraient une foule rassemblée devant une colline de gravats, avec des personnes tentant de dégager les débris à la recherche de survivants.
La télévision officielle syrienne a rapporté par ailleurs l'assassinat dans cette ville d'un ancien député, Ibrahim Azzouz, avec sa femme et ses deux filles. (ats/afp/rtf/Newsnet)
Créé: 03.02.2013, 22h17