Jérôme Cahuzac démissionne
Le ministre du budget quitte le gouvernement et est remplacé par Bernard Cazeneuve, actuel ministre délégué aux affaires européennes, indique l'Elysée dans un communiqué. Une information judiciaire avait été ouverte mardi après-midi dans l'affaire du compte suisse présumé du ministre. (AFP, Reuters)
Plus d'informations sur Le Monde.fr dans quelques minutes. - http://www.lemonde.fr
*********
Le ministre Jérôme Cahuzac a démissionné
[CHRONOLOGIE] Il est remplacé au Budget par Bernard Cazeneuve
François Hollande "a mis fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac à sa demande", annonce l'Elysée. Le ministre des affaires européennes, Bernard Cazeneuve, est nommé ministre du Budget en remplacement. Bernard Cazeneuve est remplacé aux Affaires européennes par Thierry Repentin, actuel ministre délégué à la formation professionnelle.
Cette décision intervient alors qu'est ouverte une information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale, à l'initiative du parquet de Paris. L'enquête tourne autour de la détention présumée d'un compte bancaire en Suisse, attestée par un enregistrement audio dévoilé par le site d'informations Médiapart.
Commentaire: QUI est Bernard Cazeneuve?
*************
Après le départ de Cahuzac, Hollande ressert les rangs
Bernard Cazeneuve le remplace au Budget et Thierry Repentin récupère le portefeuille des Affaires européennes. Deux hommes en qui le chef de l’Etat a confiance. Il vaut mieux en cette période agitée que va traverser l'exécutif...
Fabiusien d’origine et revendiqué, Bernard Cazeneuve s’est montré pendant la campagne présidentielle un serviteur zélé du hollandisme à la conquête du pouvoir. Lui qui était le moins connu des porte-paroles du candidat socialiste a su se faire remarquer en mettant au service de François Hollande son art de la rhétorique et de la saillie assassine finement ciselée contre l’adversaire UMP. Une fois nommé au Quai d’Orsay, le pourtant « noniste » Cazeneuve avait agi dans l’ombre et au plus près de ses anciens camarades-députés pour obtenir leur vote sur le traité Merkozy que Hollande prétendait (en vain) avoir renégocié.
Désormais, pour ce « bon soldat », la tâche s’avère plus rude encore : ce n’est plus avec quelques dizaines de parlementaires qu’il lui faudra se montrer persuasif, mais avec des ministres bien décidés à ne pas voir leurs budgets sacrifiés sur l’autel de la rigueur annoncée. Si les parlementaires socialistes avaient cédé devant ce fin diplomate, c’est que ce « petit geste » leur était demandé en tout début de mandat, lorsque la confiance en le couple Hollande-Ayrault était encore là. Aujourd'hui, la donne est un peu différente…
(1) Thierry Repentin, lui, faisait partie des abstentionnistes socialistes au Sénat lorsque en 2008 les parlementaires ont été consultés sur la révision constitutionnelle nécessaire à l'adoption du Traité de Lisbonne.