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26 mars 2013

Chypre : la politique de la troïka UE BCE FMI continue de fragiliser l’euro et l’Europe

Sur LE BLOG DE GERARD FILOCHE

 

A plusieurs reprises, entre 2010 et 2013, l’euro a failli se fracasser sur la dette de la Grèce, un pays dont l’économie représente pourtant moins de 3 % du PIB de la zone euro. Aujourd’hui, l’histoire se répète, avec Chypre, un pays dont l’économie ne représente même pas 0,2 % du PIB de la zone euro.

Il est difficile de trouver meilleure mesure de l’impasse de la construction européenne actuelle. Une construction qui, avec la monnaie unique, a créé de multiples interdépendances entre les différents pays de la zone euro (la crise des banques chypriotes est la conséquence directe de celle des banques grecques) mais qui a été incapable d’instaurer la moindre solidarité entre les pays de cette zone. Il ne fait plus de doute que « Surveiller et punir » est maintenant la véritable devise de l’Union européenne.

L’euro fragilisé

L’euro sort une nouvelle fois fragilisé d’une crise chypriote loin d’être terminée.

L’irréversibilité de l’adhésion à l’euro, pourtant écrite dans le traité européen, a une nouvelle fois été remise en cause. La menace de suspendre les perfusions de liquidité de la BCE qui maintiennent en vie les banques chypriotes a montré, plus crument encore que dans le cas de la Grèce, qu’il était parfaitement possible de chasser un pays de la zone euro, du jour au lendemain.

La taxation des dépôts bancaires inférieurs à 100 000 euros, au taux de 6,75 %, prévue par le premier plan de la Troïka (BCE, Union européenne et FMI) reniait tous les engagements de l’Union européenne sur la garantie des dépôts. Le prix Nobel d’Economie, Paul Krugman, écrivait le 18 mars sur son blog, à propos de cette mesure d’une incroyable brutalité :  « C’est comme si les Européens avaient installé des enseignes en grec et en italien pour dire : « Il est temps de vous précipiter sur vos comptes en banques » Ce n’est pas l’abandon de cette taxation par le 2ème plan de la Troïka qui changera quoi que ce soit à cela. Le mal est fait. Au moindre signe de crise bancaire, c’est la panique assurée, le retrait immédiat des fonds.

Tous les six mois, l’absence de toute solidarité de l’Union européenne met l’euro au bord du gouffre. Qui peut croire que cela peut encore durer très longtemps et qu’en agissant ainsi, les dirigeants européens, ne sont prennent pas le risque de déchaîner la spéculation contre l’euro ?

Un plan adopté in extrémis

Comme d’habitude, c’est au tout dernier moment, dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 mars que le plan de financement de la dette chypriote a fini par s’imposer.

Le premier plan de la Troïka, adopté à l’unanimité par les 17 ministres des Finances le 16 mars, avait été rejeté par le Parlement de Chypre qui n’avait pas accepté que les dépôts inférieurs à 100 000 euros soient taxés. Le plan adopté le 25 mars présente un incontestable intérêt du point de vue de la Troïka, il ne sera pas nécessaire qu’il soit voté par le Parlement chypriote.

Le nouveau plan prévoit la liquidation pure et simple de la 2ème banque de l’île, la Popular Bank of Cypris (Laïki). Ses actifs douteux seront transférés dans une « bad bank », liquidés au fil du temps ou jamais, les autres seront récupérés par l’autre grande banque de Chypre, la Cyprus Bank qui héritera par la même occasion d’une dette de 9 milliards auprès de la  BCE : 9 milliards de liquidités qui permettaient à Laïka de rester en vie.

Les comptes bancaires, au-delà de 100 000 euros vont être frappés d’une taxe dont on ne connaît, aujourd’hui, ni le taux ni l’éventuelle progressivité.

Pour la première fois les actionnaires des banques, leurs créanciers obligataires et leurs déposants les plus importants seront mis à contribution pour financer l’augmentation d’une dette publique qui, une nouvelle fois, n’est que le résultat d’un transfert des dettes privée (celles des banques) vers la dette publique. Cela n’avait été le cas ni en Grèce, ni en Irlande, ni au Portugal ou en Espagne. Cela sera cependant très loin d’être suffisant car le montant total de ces différentes ponctions n’atteindront que 4,2 milliards d’euros. Les prêts de l’UE (9 milliards d’euros) et du FMI (1 milliard) prévus par le nouveau plan viendront gonfler d’autant la dette publique de Chypre. Une augmentation égale à 56 % du PIB chypriote, l’équivalent de 1 100 milliards d’euros pour la France !

Il restera quand même 2,8 milliards d’euros à trouver pour arriver aux 17 milliards d’euros nécessaires au gouvernement chypriote. Où les trouver ? Auprès de Poutine ?

A l’origine de la crise chypriote, l’habituelle crise bancaire

Ce sont les banques chypriotes, des banques privées, qui ont provoqué la crise dans laquelle Chypre est aujourd’hui plongée et avec elle, la zone euro. Ces banques ont perdu 4,5 milliards d’euros dans la restructuration de la dette grecque au moment où cette crise rendait douteuse une partie importante de leurs actifs. L’Etat chypriote avait besoin de 17 milliards d’euros pour éviter la faillite de ses banques privées dont les bilans cumulés atteignaient 750 % du PIB.

Bien évidemment, les marchés financiers réclamaient des taux d’intérêt si élevés, que l’Etat chypriote ne pouvaient plus s’adresser à eux pour emprunter de quoi renflouer ses banques. Ayant renoncé à laisser les banques privées de Chypre faire faillite ou à les nationaliser, il ne restait plus qu’une solution au gouvernement chypriote, faire appel aux prêts de l’Union européenne et, accessoirement, du FMI.

Le plan « de sauvetage » de l’Union européenne

Le « plan de sauvetage » imposé par la Troïka, comme les plans de « sauvetage » précédents, grecs, irlandais, portugais ou espagnol n’est en rien un plan de sauvetage de Chypre. C’est,  comme d’habitude un plan de sauvetage des banques, non seulement des banques chypriotes (même s’il faut en sacrifier une pour garder les autres) mais aussi des banques européennes. La crise bancaire pouvait s’étendre comme une trainée de poudre aux banques grecques et, dans la foulée, aux autres banques européennes.

Les 10 milliards de crédit de l’Union européenne et du FMI seront payés au prix fort par le peuple chypriote. Le prix sera le même que celui payé par les Grecs, les Irlandais, les Portugais et les espagnols : un plan de destruction sociale frappant le secteur public, l’emploi, les retraites, les salaires. L’un de ces plans d’ajustement sans fin qui s’est déjà traduit, en Grèce, par 6 années de récession ininterrompue, une baisse de 35 % des salaires et des retraites et un chômage proche de 30 % de la population active.

Les ravages que le plan de la Troïka va infliger au peuple chypriote est l’aspect déterminant de ce plan, le plus souvent passé sous silence par les principaux médias qui préfèrent insister sur la taxation des « gros déposants » et la mise au pas d’un paradis fiscal.

Ces deux innovations dans un plan de la Troïka montrent, cependant, la voie que pourrait suivre un règlement de la question de la dette publique dans tous les pays européens.

Taxer « les gros déposants »

Il serait un peu rapide d’assimiler les titulaires d’un dépôt de plus de 100 000 euros à une « grande fortune ». Cette assimilation doit faire quelque peu ricaner les vraies titulaires de grandes fortunes. Il est également possible de douter que la taxation des dépôts bancaires, même supérieurs à 100 000 euros, soit le moyen le plus juste de diminuer le montant des dettes publiques.

Mais cette innovation, contenue dans le dernier plan de la Troïka, ouvre des perspectives séduisantes : pourquoi ne pas aller plus loin et diminuer de manière conséquente le montant des dettes publiques au moyen d’un impôt exceptionnel, progressif, sur la fortune ? Ce ne serait que justice car cela permettrait de frapper tous ceux qui ont profité de la crise et des transferts massifs des dettes privées vers la dette publique. Les déficits budgétaires diminueraient aussitôt et les plans d’austérité n’auraient plus lieu d’être. La croissance économique pourrait repartir.

Combattre le paradis fiscaux

C’est la seconde innovation du plan : l’Union européenne se serait décidée à engager le combat contre les paradis fiscaux qui prospèrent en son sein ?

Mais pour que cette bonne nouvelle prenne un peu d’épaisseur, il faudra que l’UE ne se limite pas à Chypre. Il y a bien d’autres paradis fiscaux dans l’Union. Le Luxembourg, les iles Cayman (une possession très utile de la Couronne britannique), Jersey, voire la City de Londres ont une autre force de frappe. Pourquoi faudrait-il se cantonner à Chypre ?

Chypre ne figure pas sur la « liste noire » ou même « grise » de l’OCDE mais sur sa «  liste blanche », celle des pays qui n’ont rien à voir avec des « paradis fiscaux ». Aucun Etat de l’Union européenne n’avait protesté jusqu’à la semaine dernière. Pourquoi ? Ne faudrait-il pas examiner cette liste d’un peu plus près ?

Lorsque Chypre est entrée dans l’UE en 2004 et dans la zone euro en 2007, qui peut croire que les dirigeants européens ignoraient qu’il s’agissait d’une plaque tournante pour les capitaux venus du Moyen-Orient, du Royaume-Uni ou de Russie, à destination d’autres paradis fiscaux, notamment du nord de l’Union européenne ? Quel responsable européen pouvait ignorer que l’île servait de refuge aux capitaux des armateurs grecs ?  Qui pouvait ignorer l’hypertrophie des banques chypriotes au regard du PIB de l’ile, pire encore, que celle de l’Irlande ou de l’Espagne ?

Pourquoi faudrait-il, sans avoir fait le ménage auparavant, accepter l’entrée de la Lettonie et de l’Estonie ? Quel responsable européen peut ignorer que ces deux pays s’apprêtent à prendre la succession de Chypre ? Quel dirigeant européen peut ignorer que les profits « réinvestis » sont taxés au taux de 0 % en Estonie ?

Un « peuple-casino » ?

Dimanche 24 mars, sur Canal+, Pierre Moscovici déclarait : « Pour ceux qui disent qu’on est en train d’étrangler un peuple, que c’est immoral, il faut quand même regarder qu’il s’agit d’une économie-casino… ». Le « quand même » est effarant : Pierre Moscovici ne nie pas que la Troïka soit en train d’étrangler un peuple, il nous dit simplement qu’il faut regarder d’un peu plus près pourquoi on l’étrangle.

Le peuple de Chypre est-il responsable de la politique de spéculation effrénée des banques chypriotes ? Les peuples irlandais et espagnols qui paient au prix fort la crise de leurs banques doivent-il être tenus pour responsable de la spéculation immobilière et bancaire, donnée en exemple  par l’Union européenne avant la crise de 2007-2008 ?

Un peuple magnifique

Quel est  le pays de l’Union européenne qui subit aujourd’hui la présence de bases militaires d’un autre pays de l’Union européenne ? Des bases militaires trois fois plus importantes que Guantanamo à Cuba ? Des bases militaires qui ne sont pas louées mais qui ont été imposées par la force ? C’est Chypre et l’occupant est le Royaume Uni.

Quel est le pays de l’Union européenne qui subit une imputation de près de 40 % de son territoire occupé par une population de colons, à l’abri de chars et d’artillerie, proportionnellement plus importante qu’en Cisjordanie ? C’est Chypre et le pays colonisateur est la Turquie, candidate à l’entrée dans l’Union européenne.

Tout cela est le prix payé par le peuple chypriote pour le combat qu’il mène depuis 1931 pour l’ « Enosis », l’Union avec la Grèce. Un combat dirigé jusqu’en 1977 par Monseigneur Makarios, « un Castro en soutane » aux yeux des dirigeants américains. Un combat acharné, massif, populaire, mené contre la puissance colonisatrice, le Royaume Uni, contre les colonels grecs, contre la partition de l’île imposée par l’armée turque avec l’appui du Royaume-Uni et des Etats-Uni. Un combat qui a coûté des milliers de morts, qui n’a pas permis d’aboutir à o l’ « Enosis » mais qui a fini par arracher l’indépendance de la République de Chypre, même si c’était au prix de sa mutilation.

Ce peuple magnifique ne serait qu’un « peuple-casino », celui d’un « Etat timbre-poste » comme l’écrivait Anne Sinclair dans « Le Huffington Post » du lundi 25 mars ?

Jean-Jacques Chavigné

 

 

 

Chypre : les méthodes de notre gouvernement posent problème

Mercredi 20 mars, Jean-Marc Ayrault mettait en cause le gouvernement de Nicosie coupable à ses yeux de n’avoir pas su protéger les Chypriotes les plus modestes en acceptant que soient taxés les comptes bancaires de moins de 100 000 euros. Il affirmait que « les petites gens, les gens modestes, les épargnants » n’avaient pas à payer la facture et que seuls devaient être mis à contribution « les très riches déposants ». Il précisait « Voilà la position de la France ».

Cette prise de position, juste sur le fond, pose cependant deux questions.

Première question : pourquoi imputer au gouvernement de Nicosie un plan qui lui a été imposé par les ministres des Finances de la zone euro ?

Le plan qui prévoyait de mettre à contribution les dépôts de moins de 100 000 euros a été voté à l’unanimité des 17 ministres des Finances de la zone euro et donc par Pierre Moscovici, le samedi 16 mars, après une discussion qui avait commencé le vendredi 15 mars et qui avait duré 10 heures.  Le ministre des Finances français déclarait à la sortie de la réunion: « L’Eurogroupe a fait ce qu’il avait à faire » (Les Echos – Reuters – 24/03/2013).

Ce n’est que le lundi 18 mars, quand il est devenu évident que le Parlement chypriote ne voterait pas le plan de européen, que le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem,  s’est mis à condamner la taxation des dépôts inférieurs à 100 000 euros. Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Shäuble, et Pierre Moscovici se sont aussitôt mis au diapason.

Avant cette date, pourtant, aucun média ne contestait que la taxation des dépôts inférieurs à 100 000 euros, au taux de 6,75 %, ait bien été imposée, à l’unanimité des 17 ministres des Finances, par l’Eurogroupe. Même après le vote du Parlement chypriote qui a rejeté le plan européen le mardi 19 mars et la volte-face du président de l’Eurogroupe, les médias continuaient à reconnaître ce fait.

Le Figaro (19/03/2013) écrivait «  Quarante-huit heures après l’adoption du plan de sauvetage à l’unanimité, chacun rejette sur l’autre la paternité d’une taxe jugée injuste ».

Le Commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier estimait (La Tribune – 23/03/2013) : « Dans l’urgence, il y a eu une mauvaise appréciation de l’impact de cette annonce d’une taxe sur les dépôts inférieurs à 100 000 euros dans l’accord des ministres ». Il ajoutait « S’il y a eu accord unanime des 17 ministres de la zone euros, y compris le ministre chypriote, c’est parce qu’il faut trouver de l’argent ».

Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem ne cachait d’ailleurs pas, avant son virage à 180 ° du 18 mars, ce qui avait motivé le vote unanime des 17 ministres des Finances de la zone euro : « Dans la mesure où c’est une contribution à la stabilité financière de Chypre, il paraît équitable de demander une contribution à tous les déposants » (Reuters – 16/03/2013)

Ce n’est qu’après le virage du président de l’Eurogroupe  que le discours de notre gouvernement a changé et que Jean-Marc Ayrault a mis en accusation le gouvernement de Chypre.

Cette accusation est  d’autant plus injuste que le plan de l’Eurogroupe a été imposé au gouvernement chypriote, menacé en permanence que la BCE cesse d’alimenter en liquidités les banques chypriotes, ce qui signifiait leur faillite immédiate. Si le ministre des Finances de Chypre a voté, comme ses 16 autres collègues de la zone euro, le plan de l’Eurogroupe, c’est parce qu’il avait un pistolet sur la tempe.

Deuxième question : pourquoi le gouvernement français ne défend-il pas ouvertement ses positions face à Angela Merkel ?

Que notre ministre des Finances ait défendu dans l’enceinte parfaitement close de l’Eurogroupe qu’il ne fallait pas taxer les comptes d’un montant inférieur à 100 000 euros, pourquoi ne pas le croire puisqu’il l’affirme ? Mais pourquoi Pierre Moscovici n’a-t-il pas défendu publiquement cette position ? Pourquoi s’est-il cantonné à cette « diplomatie secrète » dont la droite européenne sort à chaque fois vainqueur ? Pourquoi Pierre Moscovici a-t-il, qui plus est, voté pour un plan qui n’était pas « la position de la France », comme l’affirmait, le 20 mars, notre Premier ministre?

La réponse, Bernard Cazeneuve nous l’avait fourni dans un entretien accordé à Médiapart le 14/03/2013 : « Nous avons choisi d’endosser des compromis plutôt que d’organiser des crises. On sait toujours quels sont les risques du compromis. On ne mesure généralement les effets d’une crise supplémentaire, que lorsque la crise est déjà partout, que lorsqu’il est trop tard ». En substance, pour celui qui était alors le ministre délégué aux Affaires européennes de François Hollande, il ne fallait pas ajouter la crise à la crise. Il serait temps de tirer les leçons de cette orientation politique, celle de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault.

Pierre Moscovici n’a pas voulu s’opposer à la droite européenne pour ne pas prendre l’initiative d’une crise, pour ne pas ajouter de crise à la crise. Il a donc accepté que les petits déposants chypriotes soient taxés. Les résultats sont sans équivoque : non seulement la crise n’a pas été évitée mais elle s’est aggravée puisque c’est maintenant l’engagement de l’Europe de garantir les dépôts jusqu’à 100 000 euros qui est remis en question dans l’esprit de très nombreux Européens. Selon un récent sondage, réalisé après l’abandon de la taxation des dépôts inférieurs à 100 000 euros, 4 Français sur 10 sont aujourd’hui persuadés qu’en cas de crise bancaire, leurs dépôts seront taxés.

François Hollande, en juin 2012, n’avait pas voulu non plus s’opposer à Angela Merkel et avait accepté le traité Merkel-Sarkozy en contrepartie d’un pacte de croissance de 120 milliards d’euros. Les résultats sont tout aussi évidents : le pacte de croissance, d’un montant déjà dérisoire, s’est littéralement volatilisé, par contre, le TSG a plongé l’Union européenne dans la récession. Une récession qui risque très rapidement de ne plus « rassurer les marchés financiers » et de provoquer cette hausse des taux d’intérêts que François Hollande affirme, pourtant, vouloir à tout prix éviter.

Vouloir éviter la crise pour ne pas ajouter à la crise aboutit au résultat inverse et aggrave la crise. Il est urgent que François Hollande rompe avec cette orientation suicidaire et se décide à assumer une politique de gauche face à Angela Merkel, en s’appuyant sur l’opinion publique européenne, les mouvements sociaux et les résultats d’élections telle que celle de l’Italie.

Pour sortir de la profonde crise dans laquelle l’Union européenne et l’euro s’enlisent, il ne sera pas possible d’éviter l’affrontement avec la droite européenne alignée derrière Angela Merkel. Refuser d’assumer cet affrontement, comme pour le TSCG ou la crise chypriote, ne fera  qu’aggraver la crise. L’espoir d’une alternative repose sur François Hollande, non seulement en France mais aussi en Europe. Mais pour combien de temps encore ?

Le changement, la rupture de la « grande coalition » avec Angela Merkel, c’est maintenant.

 

Cet article a été écrit par Gérard Filoche, publié le 26 mars 2013 à 0:58

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Commentaires
J
Et pendant ce temps, les pays émergents avancent... et mettent en place une solidarité, à ce qu'il semble http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/2013/03/27/26750881.html
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P
La cupidité des capitalistes est telle qu'elle les conduira un jour à nous vendre eux-mêmes la corde pour les pendre !
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