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30 mars 2013

WikiLeaks: Bradley Manning, «héros» de l’auteur des fuites sur le Vietnam

 

Sur LIBERATION

24 mars 2013 à 22:47
Daniel Ellsberg à Fort Meade, dans le Maryland, le 22 décembre 2011
Daniel Ellsberg à Fort Meade, dans le Maryland, le 22 décembre 2011 (Photo Paul J. Richards. AFP)

Il a attendu des décennies avant que WikiLeaks révèle au public des milliers de documents confidentiels. Aujourd’hui, Daniel Ellsberg, l’homme à l’origine de la fuite des «Pentagon papers» sur la guerre du Vietnam, considère Bradley Manning comme un «héros».

 

La taupe de WikiLeaks, accusée d’être à l’origine de la fuite de documents militaires et de milliers de câbles diplomatiques américains, est un champion de la vérité, certainement pas un traître à son pays, plaide cet ancien analyste militaire désormais octogénaire, dans un entretien à l’AFP.

«Je m’identifie facilement à ceux qui dénoncent les secrets», ces fameux «whistleblowers», explique Ellsberg. «Mais avec Bradley plus que les autres. Il mérite d’être vu comme un héros. En tout cas, il en est un pour moi».

Depuis sa maison de Kensington, dans la baie de San Francisco (Californie, ouest), il dit même souhaiter que le jeune soldat incarcéré depuis trois ans se voie décerner le prix Nobel de la paix.

L’histoire du jeune analyste de renseignement en Irak renvoie à la sienne, quand en 1971, il s’est retrouvé à l’origine de la fuite de 7.000 pages de documents, les fameux «Papiers du Pentagone».

Ce rapport secret, officiellement nommé «Relations Etats-Unis-Vietnam 1945-1967, une étude préparée pour le département de la Défense», retraçait l’histoire de la politique américaine avec le Vietnam après la Seconde Guerre mondiale.

Une fois rendus publics par une quinzaine de quotidiens américains, les documents ont montré que le gouvernement américain n’avait cessé de mentir à la population sur l’engagement des Etats-Unis dans le conflit.

Photocopieuse contre clé USB

La fuite orchestrée par Manning est la plus importante depuis les «Pentagon Papers» et, selon Ellsberg, il y a «fréquemment besoin de ce type de révélations».

«Je n’aurais pas pu le faire sans photocopieuse. Manning n’aurait pu faire ce qu’il a fait sans clé USB», note-t-il simplement. La volonté d’informer le public sur ce que le gouvernement veut lui cacher est la même.

Daniel Ellsberg salue également le rôle du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. Il «était en territoire inconnu, tout seul, et a été le premier à faciliter les fuites par des gens comme moi ou Manning», en donnant les outils informatiques pour publier les fuites et en garantissant l’anonymat, juge-t-il.

Les critiques contre WikiLeaks, accusé d’avoir mis des gens en danger par ces révélations, il les balaie de la main. «Ironiquement, les accusations ont été proférées par des gens qui sont souillés du sang des civils innocents en Irak, en Afghanistan, en Somalie, au Yémen et partout ailleurs», rétorque l’activiste.

Le procès de Bradley Manning doit débuter en juin et le jeune homme encourt la réclusion à perpétuité pour «collusion avec l’ennemi».

Daniel Ellsberg espère voir les charges abandonnées. Pour les mêmes raisons pour lesquelles il a lui-même échappé à la justice: les fautes du gouvernement «heurtent la notion de justice».

Sous l’administration de Richard Nixon, il dit avoir été victime d’écoutes illégales, du cambriolage du bureau de son médecin et même de tentatives de le «neutraliser complètement». Des actions qu’il compare au traitement subi par Manning en prison, où il a été isolé de longs mois et parfois privé de ses vêtements ou de sommeil.

Ellsberg a lui-même été sorti de la salle du tribunal lors d’une comparution de Bradley Manning, après avoir tenté de discuter avec lui lors d’une suspension d’audience.

Pour Daniel Ellsberg, le gouvernement américain est «en guerre». «Appelez-la la guerre contre la révélation de la vérité, surtout les vérités sur les crimes, les mensonges, la guerre et les imprudences du gouvernement». Face à cela il faut, selon lui, davantage de Bradley Manning.

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