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17 avril 2013

Pendant ce temps-là à Venezuela, un parfum de CIA

 

Sur   lecridupeuple

 

17 avril 2013

Il flotte comme un parfum de Santiago 1973 à Caracas. Depuis l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, une étrange agitation faite de violences politiques et de déni de la réalité, passant par l’assassinat, règne sur la capitale de Venezuela. Les supporters du candidat de droite Capriles refusent de reconnaître le verdict des urnes qui confère 50,7 % au candidat chaviste Nicolas Maduro et demandent un nouveau comptage des votes. Le président élu a dénoncé, dès lundi, une « tentative de coup d’état » :

La majorité est la majorité et en démocratie, elle doit être respectée, on ne peut pas chercher des embuscades, des inventions pour violer la souveraineté populaire (…) cela a un nom : putsch. Ce qui prétend porter atteinte à la majorité en démocratie, cela s’appelle un coup d’Etat.

Nicolas Maduro président élu

Quoi qu’il en soit, les violences ont agité les rues de la capitale. Les supporters du candidat de la droite, soutenu ostensiblement par les sociaux-libéraux locaux, ont été excités par des tweets évoquant la présence d’urnes dans les centres de santé. Hier mardi, partout dans le pays, des partisans de l’opposition ont manifesté pour exiger le recompte des voix de l’élection de dimanche. Ils ont occupé les rues et improvisé des concerts de casseroles. Et certains ont pris pour cible le centre médical, dirigé par Eli Diaz, raconte le correspondant de RFI qui cite le responsable du centre :

Il y a eu des violences devant les grilles. La foule voulait entrer. Certains se faisaient passer pour des patients et ont agressé les médecins cubains. Ils criaient : « Rentrez à Cuba ! Vous avez des machines de vote à l’intérieur ! ». Mais c’est faux ! Il n’y en a pas ici. Ces médecins viennent seulement donner des soins.

Venezuela

Les appels à la désobéissance, dans un pays où le clivage politique est très important, assortis de violences bien réelles de la part de l’opposition, sont entretenus par l’attitude de la communauté internationale. La France est étonnamment muette, alors que se multiplient les appels à reconnaître l’élection. Les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils ne reconnaîtront pas le verdict des urnes tant qu’un autre recomptage n’aura pas eu lieu. Qu’importe que le processus électoral à Venezuela bénéficie de l’imprimatur d’un anticommuniste notoire, l’ancien président Jimmy Carter. Ce dernier a affirmé en septembre dernier : « En réalité, sur les 92 élections dont nous avons surveillé le déroulement, je dirais que le processus électoral du Venezuela est le meilleur du monde ».

Il est difficile de ne pas deviner la main de l’ancien maquignon de l’Amérique latine dans les troubles qui perturbent gravement Venezuela et qui se traduisent en morts. « L’ambassade des (Etats-Unis) a financé et orchestré ces actes violents », a relevé Nicolas Maduro lors d’une réunion télévisée au siège d’une société de pétrole publique. Le président bolivien Evo Morales a demandé mardi 16 avril au gouvernement américain de respecter les résultats des élections au Venezuela dont Nicolas Maduro est sorti vainqueur.

Le visage de la "démocratie" version droite vénézuéelienne

Mais pour les très impérialistes Etats-Unis, le verdict de la démocratie n’a guère de valeur. Les familiers de l’Amérique latine s’en souviennent qui ont vu les démocraties valser au fil des chapitres sanglants du Plan Condor. Les unes après les autres, elles ont été remplacées par des dictatures avec le soutien, quand ce n’est pas à l’initiative, des Etats-Unis. Nous nous souvenons évidemment de ce 11 septembre 1973 et du coup d’état de Pinochet. Il y en a eu d’autres aussi, notamment au Nicaragua.

A l’heure où les Vénézuéliens se battent pour défendre leur démocratie face aux forces conservatrices, nous devons nous souvenir tous des paroles de Salvador Allende, dans sa dernière allocution. Ce sont des mots qui s’adressent directement aux habitants de Venezuela :

Le Peuple doit être vigilant, il ne doit pas se laisser provoquer, ni massacrer, mais il doit défendre ses acquis. Il doit défendre le droit de construire avec son propre travail une vie digne et meilleure. À propos de ceux qui ont soi-disant « autoproclamé » la démocratie, ils ont incité la révolte, et ont d’une façon insensée et douteuse mené le Chili dans le gouffre. Dans l’intérêt suprême du Peuple, au nom de la patrie, je vous exhorte à garder l’espoir. L’Histoire ne s’arrête pas, ni avec la répression, ni avec le crime. C’est une étape à franchir, un moment difficile. Il est possible qu’ils nous écrasent, mais l’avenir appartiendra au Peuple, aux travailleurs. L’humanité avance vers la conquête d’une vie meilleure.

 Soutien à Nicolas Maduro

* * *

Bonus militant :

Soutien à la Révolution Bolivarienne et appel au respect de la démocratie à Venezuela

devant la statue du Libertador Simon Bolivar,

vendredi 19 avril à 18h

(métro Invalides ou Champs-Elysées Clémenceau)

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