Le gouvernement syrien a donné son accord de principe sur sa participation à la conférence internationale sur la Syrie, a annoncé vendredi le ministère des affaires étrangères russe. "Damas a fait part de sa volonté de principe de participer à la conférence internationale afin que les Syriens trouvent par eux-mêmes une voie politique menant à une solution", a déclaré le porte-parole du ministère russe, Alexander Loukachevitch.
Cette conférence, proposée par la Russie et les Etats-Unis, vise à négocier une solution politique à la guerre civile en Syrie, qui a fait plus de 80 000 morts depuis mars 2011. La Coalition nationale syrienne (CNS), l'opposition en exil au président Assad, a entamé jeudi des discussions à Istanbul pour décider de sa participation à la conférence de paix.
Des médias occidentaux ont évoqué la date du 10 juin pour cette conférence, qui pourrait être organisée à Genève, comme celle tenue il y a un an et restée sans effet. Mais le porte-parole de la diplomatie russe a estimé que ces informations ne "pouvaient être tenues pour sérieuses" en raison des divisions parmi les opposants au président Assad.
L'OPPOSITION SYRIENNE DIVISÉE
Sous la pression des puissances internationales qui lui demandent de résoudre rapidement ses divisions internes, la CNS doit aussi se trouver un leadership cohérent et s'ouvrir à la diversité. La CNS, qui compte 60 membres, est favorable à "toute conférence qui aide à faire passer la situation de la dictature à un gouvernement issu des élections", a déclaré un de ses porte-parole, Khaled Saleh. Mais, a-t-il ajouté, la CNS n'ira pas à Genève sans avoir l'assurance que le président Assad est sur le départ.
Bachar Al-Assad, qui a fait jusqu'ici la sourde oreille aux appels à la démission lancés aussi bien par les pays occidentaux que par certains pays arabes, n'a pas dit si son gouvernement serait représenté à la conférence de Genève, considérée par les Etats-Unis et la Russie comme une étape-clé pour mettre fin à un conflit devenu guerre civile et qui dure depuis plus de deux ans.
La CNS est sans direction depuis la démission en mars de Moaz Al-Khatib. Celui-ci a appelé Bachar Al-Assad à remettre ses pouvoirs à son vice-président ou à son premier ministre puis à partir à l'étranger avec 500 membres de son entourage, sans pour autant leur garantir une quelconque immunité. Les Etats-Unis demandent à la coalition de résoudre ses divisions internes et de s'élargir pour accueillir en son sein davantage de "libéraux" susceptibles d'agir indépendamment des islamistes.