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1 juin 2013

SYRIE • Les trois messages de Bachar El-Assad

 Sur COURRIER INTERNATIONAL

Dans une interview diffusée sur Al-Manar, la chaîne du Hezbollah, le président syrien a lancé des avertissements à Israël, aux pays arabes et à la communauté internationale. Ce qui annonce que la guerre risque de durer.
Syrie, Damas : Image publiée par l'Agence Arabe Syrienne d'informations (SANA) le 30 mai 2013, montrant Bachar al-Assad s'exprimant lors d'une interview accordée à al-Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah. AFP

Le président syrien a voulu adresser trois messages lors de l'entretien qu'il a accordé [le 30 mai] à la chaîne de télévision libanaise du Hezbollah, Al-Manar.

Le premier s'adresse à Israël et consiste d'une part à faire savoir que Damas a reçu des missiles antiaériens russes S-300 [ce que Moscou dément] et, d'autre part, à rappeler aux Arabes que l'ennemi est toujours Israël.

Dans le deuxième, Assad annonce qu'il participera à la conférence de Genève 2, mais qu'il refusera de traduire automatiquement en actes d'éventuelles décisions qui pourraient y être prises. Car, a-t-il précisé, "toute décision sera soumise à référendum". Or les résultats des référendums en Syrie sont connus d'avance...

Le troisième a pour but d'apparaître dans les habits de président, sûr de lui et assurant la direction du pays conformément à la Constitution. Assad a également affirmé qu'il se battait afin de préserver l'unité du pays, refusant l'hypothèse d'un repli sur la bande côtière méditerranéenne avec l'intention de créer un Etat alaouite.

Du sarcasme et de la confiance

Le zèle du président apparaît clairement quand il fait preuve de sarcasme au sujet du prince Saoud Al-Fayçal, le ministre des Affaires étrangères saoudien, et quand il annonce qu'il se présentera à l'élection présidentielle de 2014. Cette confiance en lui s'explique par plusieurs facteurs, en particulier la progression notable de ses forces à Qousseir [ville située dans le nord de la Syrie, jadis aux mains des rebelles] et l'obtention de missiles russes qui non seulement annulent la suprématie aérienne israélienne mais, étant donné leur rayon d'action de cent kilomètres, imposent une zone d'exclusion aérienne au-dessus d'Israël.

En outre, Assad confirme le soutien politique et militaire sans limites des Russes, alors que les Américains et les Occidentaux hésitent toujours à intervenir militairement.

En revanche, il ne donne pas de réponses convaincantes à de nombreuses questions embarrassantes posées par la présentatrice : le fait que depuis quarante ans le front du Golan est resté calme ; l'absence de représailles après les raids aériens israéliens à répétition contre des cibles syriennes ; ou encore le fait que l'armée syrienne, forte [théoriquement] de 400 000 hommes, a dû avoir recours aux combattants du Hezbollah pour mener la bataille de Qousseir.

Assad déclare que la réponse aux frappes israéliennes sera stratégique et que la décision de la résistance appartient au peuple. Or, dans le même temps, il annonce qu'il répondra [désormais] à des frappes israéliennes par des frappes similaires, sans toutefois donner d'autres détails.

La véritable guerre n'a pas encore commencé

En résumé, cet entretien signifie la mort de l'initiative de Genève 2. Assad torpille tout ce qu'a déclaré son propre ministre des Affaires étrangères Walid Al-Moallem [il y a quelques jours], à savoir que le régime était prêt à se rendre à Genève sans condition préalable. Assad tient des propos qui sont difficiles, voire impossibles, à accepter aussi bien pour l'opposition que pour les pays organisateurs.

Il se moque de l'opposition en disant qu'à l'issue de la conférence de Genève elle regagnera ses hôtels cinq étoiles, tandis que les représentants du régime rentreront à Damas. Il dit également qu'il ne veut pas négocier avec des hommes de paille, mais directement avec les pays qui sont derrière et soutiennent l'opposition.

Après deux années de révolte, de guerre civile féroce et de dizaines de milliers de morts des deux côtés, le président de la Syrie n'a pas changé d'un iota et continue de se présenter comme si la Syrie était un havre de paix et de stabilité.

Depuis le début, nous pensions que la guerre allait durer en Syrie, que les jours de la présidence Assad n'étaient pas comptés. Après cet entretien, nous pouvons dire que les combats se poursuivront et que la guerre s'étendra aux quatre pays voisins (Jordanie, Irak, Turquie et Israël), tous alliés des Américains.

La véritable guerre de Syrie n'a pas encore commencé. Nous en verrons probablement les prémisses dans les jours et semaines à venir.

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Commentaires
J
Article tendancieux, de ce journaliste sur COURRIER INTERNATIONAL, où la partialité est manifeste. L'auteur oublie de mentionner qu'il y a plusieurs guerres qui se déroulent en Syrie, sur fond de confiscation à la population syrienne (il y a déjà plusieurs mois) de son entreprise de demande de plus de démocratie:<br /> <br /> - la guerre "collaboratrice" des dictatures arabes comme Qatar, Arabie Saoudite.. et Turquie?...etc, complices des "puissants" , contre l'un des chefs d'Etat qui tient tête à "l'Empire" occidental piloté par les US et leur pied armé au Moyen Orient Israël. Khadafi et le peuple lybien n'avait pas pris la mesure du danger malgré l'"épisode " de l'Irak où le monde entier a pu constater l'entreprise de manipulation de l'opinion destinée à justifier la destruction de l'Irak...La population syrienne semble plus lucide malgré les horreurs et exactions commises par les "rebelles" (milices envoyées par l'Arabie Saoudite, payées par le Qatar et entrainées par ;.. en Turquie... entre autres)<br /> <br /> - la guerre des puissances colonialistes et sionistes avides de matières premières comme gaz et pétrole (n'oublions pas que depuis l'assassinat de Khadafi, TOTAL "s'occupe" maintenant du pétrole lybien... et que la Syrie , outre le fait d'avoir un dirigeant qui ne plie pas non plus aux injonctions des colonialistes de l'Empire, a sous ses pieds LA PLUS GRANDE NAPPE DE GAZ du monde. Et son dirigeant, à ce qu'il semble , est beaucoup plus au fait des pratiques courantes des "chicago boys"<br /> <br /> - la guerre pour s'approprier la direction de ce pays à la jointure de 3 continents: Europe, Asie, et Afrique (y'a bon l'or, l'argent, les pierres précieuses , l'uranium etc!!!...) L'Amérique du Sud a su se défendre contre les "gringos" , et virer FMI et consorts...<br /> <br /> - la guerre des medias (appelons les de leur surnom mérité: "merdias") qui font passer auprès des populations de leur pays des vessies pour des lanternes: pour beaucoup Chavez était un horrible dictateur (ils n'avaient pas pris cette peine à l'époque d'Allende au Chili : les moyens étaient plus rapides et radicaux. (notons au passage que Kadhafi est mort d'un de ces moyens expéditifs) <br /> <br /> <br /> <br /> J'espère, je souhaite, et je pense, que ces pays comme la Syrie, mais aussi l' Iran , peuples instruits et cultivés (c'est en Syrie que se trouvent les universités les plus prestigieuses du M.O et l'un des taux d'alphabétisation les meilleurs du monde : 85% il me semble .!) sauront , avec les BRICS - qui sont construisent en ce moment une solidarité interétatique à l'échelle mondiale - se défendre de ces vautours (qui disposent d'une "chair à canon" efficiente: population armée et entrainée , technologies de destruction qui , soulignons le , doit rester à leur usage exclusif!!!) et de leurs collaborateurs des dictatures arabes , riches à milliards, qui pillent les peuples et détruisent la planète .
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B
Bien spéciale, l'interprétation très orientée comme d'habitude de Courrier International.<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense au contraire que la guerre touche à sa fin, à moins qu'elle ne soit rallumée par Israël cette fois. Cette fois, mais une fois de plus dans la région.<br /> <br /> <br /> <br /> Pourtant, récemment Netanyahu avait tenté de freiner politiciens et militaires israéliens, à moins que ce n'ait été qu'une posture, de celles dont le gouvernement de Tel Aviv a l'habitude.
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