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15 août 2013

Sigurdur Thordarson, la jeune taupe chez Wikileaks

Tout s'achète... ça ne fait pas cher la taupe. Pauvre type....



Sur MARIANNE

Jeudi 15 Août 2013 à 16:33 | Lu 1072 fois I 0 commentaire(s)
Léa Ducré

Julian Assange, à l'ambassade de l'Equateur, Londres - Frank Augstein/AP/SIPA
Julian Assange, à l'ambassade de l'Equateur, Londres - Frank Augstein/AP/SIPA
Histoires d’espionnages qui s’enchâssent les unes dans les autres comme des poupées russes, la saga Wikileaks s’enrichit d’un nouveau chapitre. La trame s’y déroule à Reykjavik en Islande et son personnage principal, un jeune hacker au visage joufflu, est pour le moins ambigu. En moins de deux ans, Sigurdur Thordarson se transforme d’admirateur dévoué de Julian Assange en indic’ du FBI.
 
L’histoire est révélée par le site américain Slate.com. Après de nombreuses interviews avec Thordarson et des rencontres avec des responsables de Wikileaks, le journaliste londonien parvient à retracer le parcours trouble du jeune hacker. 
Qui espionne qui ?
En 2010, Sigurdur Thordarson, « Siggi » pour les intimes, étudiant en informatique et psychologie, ne sait rien ou presque du site lanceur d’alertes, avant d'assister à une conférence où Julien Assange intervient. En soif d’aventure, il décide de devenir bénévole pour WikiLeaks. Son engagement au sein de l’association disposant déjà des documents classifiés remis par Bradley Manning lui procure des sensations fortes. Rapidement, il acquiert une place de choix parmi le cercle rapproché. Julian Assange le « traite bien ». Sur une photo publiée par Slate.com, on peut d’ailleurs le voir accompagner le directeur de Wikileaks, accusé à l’époque de vol par effraction, aux auditions préliminaires.
 
Dans le courant de l’année 2011, ses relations avec Wikileaks se compliquent sensiblement. Alors qu’il est devenu responsable de la « chat room », la jeune recrue est prise d’une fièvre d’espionnite aigüe. Il s'allie, à l’insu de l’association, avec LulzSec, un groupe de pirates informatiques affilié au mouvement hacktiviste Anonymous. Ces hackers sont alors recherchés par le FBI pour avoir mis hors-ligne le site de CIA. Thodarson demande à Lulzsec de s’infiltrer dans l’infrastructure du gouvernement islandais pour Wikileaks. Or, si le jeune garçon prétend avoir eu l’aval de Julian Assange, l’association dément toute implication de ses membres dans cette opération que Thodarson aurait décidé sur une initiative personnelle.
Volte-face
Le 23 août 2011, le jeune homme fait soudain volte-face. « Aux environs de 3h30 du matin, raconte le journaliste, Thordarson s’installe devant son ordinateur, chez lui, à Kópavogur: il écrit un message destiné aux services de l’ambassade américaine des Etats-Unis à Reykjavik». Deux éléments auraient motivé sa décision de retourner sa veste au profit du FBI : « l’impression d’être allé trop loin » d’une part et de l’autre, la lassitude, le désir de « se lancer dans une nouvelle aventure ».
 
Le FBI le contacte et lui demande progressivement de lui livrer des informations alors même qu’il poursuit ses activités au sein de WikiLeaks. Thodarson rencontre à plusieurs reprises des membres du FBI. Selon The Wired, Sigurdur Thodarson  aurait fourni près de huit disques durs contenant des correspondances, des vidéos et diverses données de Wikileaks. Il aurait touché en tout et pour tout 5000 dollars en retour.

En novembre 2011, il est renvoyé de l’association pour avoir monté un site web vendant des t-shirts Wikileaks à son profit. Mais Sigurdur Thodarson profite de l’adrénaline de sa double vie jusqu’en février 2013. A ce moment là, un rapport du procureur d’Islande sur les allers et venues du FBI liés à la collecte d’informations concernant WikiLeaks est rendu public. Très vite, la presse islandaise questionne l’implication de Thodarson dans cette affaire. Le jeune homme sent qu’il n’a plus le choix : il avoue et remets à WikiLeaks l’ensemble des informations qu’il a communiqué ainsi que ses correspondances présumées avec les agents secrets américains.
 
Sans surprises, Julian Assange « n’était pas content ». Depuis, il travaille pour des sociétés proposant des entraînements en sécurité et en protection rapprochée en Islande et au Danemark. Visiblement sans regrets. « Thordarson ne semble pas particulièrement perturbé par la controverse qu’il a provoquée. » commente le journaliste. Thordarson estime d’ailleurs que ses relations avec le FBI ne sont pas  « officiellement interrompue » alors même qu’il ne reçoit plus aucun mail. Il reste persuadé de son rôle clef dans l’enquête sur Julian Assange.

 

 

 

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