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18 août 2013

EQUATEUR - Un nouveau modèle de développement écologique jeté aux oubliettes par la communauté internationale

 Sur LE VEILLEUR

Le 17 Août 2013 à 10h06


Le président de l'Equateur, Rafael Correa, a demandé au Congrès l'autorisation d'exploiter le pétrole dans une importante réserve écologique d'Amazonie après avoir constaté l'échec d'un plan international pour éviter l'extraction.

 

VIDEO. Durée: 00:56

 

Équateur : Le président Rafael Correa autorise l'exploitation du pétrole d'une réserve amazonienne classée au patrimoine mondial

 

Etat de la planète EnvironnementImportance importance

 

Un des plus beaux endroits du monde, abritant une flore et une faune parmi les plus riches et variées de notre merveilleuse planète, constituant ainsi le plus important réservoir de diversité biologique de la biosphère, sera bientôt irréversiblement souillée !

Jusqu'ici, la principale menace pour l'environnement résultait de sa déforestation. l'exploitation du pétrole étant sur le point de s'y accomplir, nous allons voir disparaitre peu à peu un des plus beaux joyaux du monde, et être les spectateurs d'un suicide à l'échelle globale de l'humanité, entrainant avec elle la disparition de nombreuses espèces animales et végétales ! Rappellons que la forêt amazonienne représente 50 % des forêts tropicales du monde entier, produit 15 % de l'eau des rivières et absorbe le CO2 tout en générant une grande partie de l'oxygène qui nous est nécéssaire. Le veilleur
 
Le président équatorien autorise l'exploitation d'un gisement de pétrole dans le parc Yasuni, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Il avait tenté, en 2007, de négocier la non-exploitation de ce site en contrepartie d'une aide internationale.
 
« Avec une profonde tristesse, mais aussi avec une absolue responsabilité envers notre peuple et envers l'histoire, j'ai été obligé de prendre une des décisions les plus difficiles de tout mon gouvernement. »
Par ces mots emprunts de regret, le président équatorien jeudi 15 août, a demandé à l'Assemblée nationale, où il dispose de la majorité absolue, l'autorisation d'exploiter les millions de barils de pétrole dans le sous-sol d'une importante réserve écologique en Amazonie. Rafael Correa a ainsi mis fin à un projet original, visant à éviter l'extraction du pétrole dans le parc naturel Yasuni en contre partie d'une aide internationale.
 
L'initiative du président Correa remonte à 2007. D'importants gisements pétroliers, plus de 920 millions de barils de pétrole, soit 20 % des réserves de l'Équateur, sont découverts dans le parc Yasuni. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1989, il est situé au coeur de la forêt amazonienne, à la frontière avec le Pérou. C'est là qu'a été recensée l'une des plus grandes biodiversités au kilomètre carré du monde : 696 variétés d'oiseaux, 2274 d'arbres, 382 de poissons, 121 de reptiles? C'est également dans cette zone que vivent quelque 11.000 indigènes quechuas, huaorani, tagaeri et taromenane.

 

 

« Nouvelle logique économique »
 
Le président équatorien propose alors à l'ONU un marché original : il accepte de ne pas exploiter le bloc Yasuni ITT (du nom des gisements d'Ishpingo, Tiputini et Tambococha) au nom de la préservation de l'environnement, en échange d'une aide internationale. L'Équateur, le plus petit des pays membres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) demande une contribution financière aux pays qui polluent le plus à hauteur de la moitié des revenus que génèrerait l'exploitation du pétrole de Yasuni, soit 3,6 milliards de dollars sur 12 ans.
 
Il s'agissait ainsi de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, d'éviter l'émission des 407 millions de tonnes de dioxyde de carbone que génèrerait l'exploitation du gisement, tout en permettant à l'Équateur de mener à bien sa transition énergétique. Rafael Correa y voyait l'opportunité de développer les sources d'énergie hydraulique, géothermique, éolienne et solaire. Et une manière de financer « des stratégies de lutte contre la déforestation, de préservation des zones protégées, la reforestation, la régénération des sols, le développement social, les programmes d'éducation, de santé et de recherche ».
 
Devant l'ONU, en 2007, Rafael Correa évoque « un exemple extraordinaire d'action collective mondiale, qui permet non seulement de réduire le réchauffement global pour le bénéfice de toute la planète, mais aussi d'inaugurer une nouvelle logique économique pour le XXIe siècle ». La communauté internationale, les associations altermondialistes et de préservation de l'environnement applaudissent alors unanimement ce nouveau modèle de développement, dans lequel les ressources naturelles ne sont plus sacrifiées sur l'autel de la croissance. Les promesses de don se multiplient, atteignant 100 millions de dollars.


 
Un projet tombé aux oubliettes
 
Mais six ans plus tard, ce vaste programme n'est plus qu'un souvenir. L'Équateur n'a perçu que 13,3 millions de dollars, soit 0,37 % des fonds attendus, estime le président équatorien. Ces fonds ont été versés par des entreprises privées ou des pays comme la Belgique, la France, le Chili, l'Italie, l'Espagne ou encore l'Indonésie. Ils ont été déposés sur un compte administré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui garantit le retour de l'argent aux donateurs en cas de non réalisation du projet.
 
« Le monde nous a lâchés », a déclaré Rafael Correa jeudi 15 août. « L'extraction du pétrole pourrait se faire sur une zone supérieure à 1 % du parc national Yasuni, qui s'étend sur près d'un million d'hectares », a-t-il ajouté.
Selon les défenseurs de l'environnement, l'exploitation, même partielle, du bloc ITT portera gravement atteinte à la richesse biologique de la région. Les communautés indigènes ont d'ores et déjà averti qu'elles se mobiliseraient contre l'exploitation. La loi équatorienne est d'ailleurs de leur côté : l'Équateur est l'un des seuls pays à consacrer des droits constitutionnels à la nature. La loi fondamentale du pays stipule notamment que
 
« toute personne, communauté, peuple ou nationalité pourra exiger à l'autorité publique l'accomplissement des droits de la Nature ».
Par Gaëlle Le Roux

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Sources :
 • france24.com
 • rue89.com

 

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