EELV- PS: Jean-Marc Ayrault a-t-il demandé la tête de Pascal Durand?
Impossible de "travailler avec des gens comme lui". C'est ainsi qu'aurait réagi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, après l'ultimatum lancé par Pascal Durand, allant jusqu'à demander la tête du patron d'EELV. Ce dernier, en sursis, assure que c'est faux.
Pascal Durand, patron de EELV, a été critiqué par ses pairs pour son ultimatum au gouvernement sur la transition énergétique. Cécile Duflot, ministre EELV du Logement, lui aurait conseillé de ne pas briguer de second mandat en novembre.
afp.com/Kenzo Tribouillard
Malmené par les cadres d'EELV depuis son ultimatum adressé au gouvernement, Pascal Durand est-il vraiment en sursis? D'après RTL, Jean-Marc Ayrault lui-même aurait demandé la tête du secrétaire national du parti. Le Premier ministre aurait été consterné par la sortie du patron d'EELV samedi dernier, et aurait jugé impossible "de travailler avec des gens comme lui", d'après cette radio.
C'est "faux , ridicule et absurde", a tweeté Jean-Vincent Placé, chef de file des sénateurs Europe-Ecologie Les Verts, que Jean-Marc Ayrault aurait contacté pour lui faire part de son mécontentement.
Je ne crois pas que ce soit le genre de Jean-Marc Ayrault
Pascal Durand assure aussi que c'est faux. "Je peux vous indiquer de manière tout à fait claire que j'ai reçu un message du Premier ministre ce (vendredi, ndlr) matin qui m'a confirmé que c'était une information totalement fausse" et "qu'il n'avait jamais demandé cela", a-t-il affirmé sur BFMTV. Le message disait également qu'"il avait toujours eu des rapports directs avec moi et que, s'il avait des difficultés avec mon expression, il me l'aurait dit directement", a ajouté le secrétaire national d'EELV.
Déjà sur Europe 1, dans la matinée, il avait réagi aux informations de RTL: "Je ne crois pas que ce soit le genre de Jean-Marc Ayrault. (...) Qu'il ne soit pas content sur le fait que les écologistes lui disent: 'vous vous étiez engagés sur des actes, faites-les, ça je peux comprendre. La forme peut déplaire, mais ce qui compte, c'est le fond, les actes."
Et des actes, Pascal Durand en attend. Il l'a fait comprendre samedi dernier, lors de son fameux ultimatum qui fait encore polémique. Il avait alors donné "six jours" au président François Hollande pour s'engager concrètement dans la transition énergétique. Sinon "j'en tirerai personnellement les conséquences et je demanderai au mouvement d'en tirer les conséquences. Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement écologique."
Rendez-vous au congrès EELV de novembre
Une menace "inappropriée", selon de nombreux cadres et élus EELV. D'ailleurs, Cécile Duflot, elle non plus, n'a pas apprécié la "forme" choisie par Pascal Durand pour pousser son dernier coup de sang. La ministre EELV du Logement devait déjeuner avec lui, jeudi midi, pour "recadrer la ligne verte". Sans aller jusqu'à demander sa tête directement, elle aurait alors conseillé à son successeur à la direction du parti de ne pas briguer un second mandat le 30 novembre au congrès EELV de Caen, d'après RTL.
Ceux qui disent à Pascal Durand "tu t'en vas" sont les mêmes que ceux qui l'ont installé
Isolé au sein d'EELV, Pascal Durand n'a semblé défendu que par Noël Mamère, ce vendredi. Le député-maire de Bègles a déploré que "Jean-Marc Ayrault (soit) l'arbitre de nos élégances", sur la même radio. "Ce sont les mêmes qui disent à Pascal Durand tu t'en vas, ce sont les mêmes qui l'ont installé à la direction de notre parti", a-t-il ajouté, dénonçant aussi un "problème de communication et de cohérence politique" au sein d'EELV.
Pascal Durand anticipera-t-il une sortie arrangée en démissionnant, notamment si les résultats de la conférence environnementale ouverte ce vendredi s'avèrent insuffisants? "Ca n'a aucun intérêt ce que moi je veux faire. (...) Ce que je veux, c'est que la France ne rate pas son rendez-vous avec l'écologie et avec l'avenir", a-t-il répondu sur Europe 1. Sinon "c'est un rendez-vous raté pour la France, pas pour moi".
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