Royaume-Uni: la privatisation de Royal Mail est lancée
La privatisation de Royal Mail, la poste britannique, est lancée. Le gouvernement a annoncé ce vendredi 27 septembre le prix d’introduction en Bourse de cette institution vieille de 500 ans, compris entre 260 et 330 pence par titre. Une opération qui devrait rapporter jusqu’à 3,9 milliards d’euros mais qui provoque la colère des syndicats, farouchement opposés au projet.
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
En butte à l’hostilité générale des salariés de Royal Mail, le gouvernement accélère le mouvement. L’offre de titres débute donc ce vendredi 27 septembre, en vue d’une cotation à la Bourse de Londres le 15 octobre, bien avant que la moindre grève puisse être organisée.
La coalition coupe ainsi l’herbe sous le pied des syndicats et renforce l’idée que la privatisation de cette institution historique est inéluctable. Le ministère du Commerce rappelle d’ailleurs sans cesse que l’accès aux capitaux privés est nécessaire pour moderniser Royal Mail alors que le volume du courrier a fondu et va continuer à reculer de 8% par an. Pour arrondir les angles, il a été décidé d’attribuer gratuitement 10% du capital aux 150 000 salariés du groupe.
Mais cela n’apaise pas le personnel et leurs syndicats qui dénoncent une décision idéologique : ils font valoir que Royal Mail, dont le chiffre d'affaires dépasse 10 milliards d’euros, a plus que doublé son bénéfice au cours de l’année 2012-2013. Les syndicats craignent une remise en cause des services postaux, notamment le transport du courrier à prix unique à travers tout le pays et une dégradation des conditions de travail des salariés. Surtout, ils rappellent que les autres pays européens, qui ont choisi la voie de la privatisation, ont vu la qualité du service se détériorer.