1 octobre 2013
FLORANGE - la tragédie de la gauche
Lionel Burriello délégué cgt Arcelor Mittal Florange.
voici notre discours de ce matin face au président de la république
Monsieur le Président de la république
En introduction, nous tenions à vous informer que dans le cadre de la défense des valeurs républicaines, la CGT ArcelorMittal Florange ne s’est pas opposée à votre désir de revenir sur notre site industriel.
Outre le fait que nous avons appelé à la mobilisation afin que vous preniez en considération le degré d’inquiétude et d’attente encore présent chez les salariés, et par souci d’indépendance syndicale, nous n’avons pas organisé une manifestation sous fond politique « anti-Hollande » pouvant profiter à un certain parti anti républicain.
Malgré que nous saluons votre courage politique de revenir à Florange, je pense que vous ne mesurez pas le niveau d’amertume, de rancœur et de colère des salariés face à l’accord que vous avez négocié en catimini, sans nous, pour nous, avec le groupe ArcelorMittal, et face également aux engagements non tenus, promis lors de votre première venue en tant que candidat à la présidentielle.
Avec grands regrets, aujourd’hui, force est de constater que l’accord que vous avez négocié avec Mittal a engendré des conséquences industrielles et sociales sans précédent pour le site de Florange, malgré les multiples cris d’alertes qui vous ont été rapportés pendant nos 24 mois de luttes.
Industriellement
Le projet que la direction a mis en place montre déjà ses limites et ses incohérences.
En effet, outre le fait que chaque site soit mis en concurrence, « méthode Mittal » comme Dunkerque, Florange, Basse Indre, chacun est aujourd’hui tributaire l’un de l’autre.
La brame nous vient de Dunkerque, elle est laminée à Florange, notre brut de tandem est transformé à Basse Indre, notre coke de Florange envoyé à Dunkerque ! Quelle logique ??
Nous produisons à flux tendus, ce qui est extrêmement risqué car si en amont, nous rencontrons des problèmes techniques de maintenance et de logistique, c’est tout l’aval de la filière qui est paralysé, pour qu’au final nous n’arrivons pas à répondre à la demande de nos clients.
Nous sommes dans une véritable incohérence industrielle dénoncée par la CGT, mise en place par le groupe en contradiction totale avec le rapport FAURE, mandaté par le gouvernement, préconisant le maintien du site intégré de Florange et signifiant les divers risques et dangers du saucissonnage de notre site.
Ces divers risques évoqués aujourd’hui sont accentués par le manque d’investissements alloués sur nos outils de production de Florange.
Certes, l’accord prévoit une enveloppe de 180 millions d’euros, mais seulement 53 millions sont alloués à des travaux neufs.
Vous n’êtes pas sans savoir que nous ne gérons pas une épicerie, mais des outils sidérurgiques et nous pouvons estimer que ces 53 millions d’euros à l’échelle industrielle sont négligeables.
Aujourd’hui, le projet de notre soudeuse laser pour passer nos grandes largeurs, peine à voir le jour, les travaux neufs au train à chaud pour laminer les brames de Dunkerque se limitent à du bricolage avec uniquement des changements de moteurs et non pas le remplacement complet de la chaine cinématique mécanique.
La marche à flux tendus montre les limites du 4 cages de Sainte Agathe, notamment pour passer notre USIBOR pour la filière auto, et nous ne parlons même pas de la mise sous cocon de nos hauts fourneaux, appelés aujourd’hui communément le NO MAN’S LAND et laissés à l’abandon sans budget de maintenance, sans contrôle ni suivi, et qui n’offre plus aucune chance de redémarrage dans 5 ans « dixit Mittal » même si la conjoncture le permet.
SOCIALEMENT :
Des salariés victimes du projet industriel imposé par le groupe ArcelorMittal sont devenus aussi victimes de l’accord social qui en découle.
- Ce sont 629 suppressions d’emplois en interne et 140 GEPOR
- Ce sont des licenciements massifs chez nos sous traitants et nos fournisseurs
- Ce sont des ruptures de contrat à foison pour la population intérimaire
- C’est un accord social n’offrant aucune garantie d’embauches à cours terme notamment pour assurer et réussir le transfert des compétences
- C’est un accord actant des baisses de revenus pour les salariés impactés par la fermeture de leur entité et changeant de régimes de travail
- C’est un accord refusant les départs anticipés et n’offrant aucune garantie pour les salariés restant
- C’est un accord engendrant des reconversions drastiques de métiers accentuant de façon significative et alarmante des risques psycho sociaux dans notre usine
Monsieur le Président, passons maintenant si vous le voulez bien, à la non tenue de vos promesses électorales pour le site de Florange.
Je crois que le minimum que nous pouvons attendre de vous, est un discours de vérité, tant en matière économique et sociale.
Le candidat Hollande sur une camionnette devant le portier du train à froid, nous avait promis le changement !!
Avec tout le respect que je vous dois, nous avons envie de vous demander : MAIS OU EST DONC PASSE ce candidat, jurant de faire de la finance son ennemi N° 1 et de défendre coute que coute nos sites de productions industrielles.
Aujourd’hui, l’accord négocié avec le groupe ArcelorMittal fait que vous êtes pris en flagrant délit de complicité avec l’ennemi et garant de la fermeture de nos hauts fourneaux, centre névralgique de l’industrie française.
Force est de constater que votre politique s’inscrit dans la continuité de votre prédécesseur.
En tant que candidat, vous nous aviez promis une loi qui devait protéger notre site de son dépeçage.
Alors oui, il existe un projet de loi qui a été soumis à nos parlementaires (cette semaine) mais en l’état inapplicable sur notre site et complètement vidée de son contenu d’origine, notamment sur la question d’obligation de céder l’unité de production à un éventuel repreneur.
Concernant le projet LYS, nous sommes toujours dans l’expectative ! Certes il y a eu une enveloppe de 20 millions d’euros alloués à Recherche et Développement pour continuer à travailler sur le projet, mais aujourd’hui nous n’avons aucune garantie qu’il voit le jour à Florange. Pire, nous craignons que ce projet, à l’issue, soit développé ailleurs.
Je dois vous rappeler aussi que Mittal a réduit le budget Recherche et Développement car il a été compensé par le crédit d’impôt recherche.
Vous n’êtes pas sans savoir que le projet LYS présente une évolution importante et unique en termes de technologie, de productivité, de rentabilité mais aussi en termes écologique car il permet de produire de l’acier propre.
LYS rentre tout à fait dans les projets d’ambitions futurs proposés par le ministre du redressement productif, malheureusement il semble qu’il soit passé à la trappe.
Nous ne pouvons penser que votre retour ici se limite à une visite de courtoisie ou soit axé uniquement sur une campagne de COM à effet de manche politique, pour redorer le blason socialiste sur le dossier de Florange.
Non Monsieur le Président de la République, ce n’est pas un zoo mais une usine et nous nous battrons pour qu’elle ne devienne pas un musée.
Ce que nous attendons de vous, ce sont des mesures immédiates pour recréer l’emploi à Florange en attirant les jeunes.
Ce sont des garanties inconditionnelles pour pérenniser nos outils restants et des projets d’avenir actés pour retrouver notre filière intégrée, via le projet LYS notamment.
Nous vous avions prévenu à une intervention critique de notre part, nous vous avions prévenu aussi que vous seriez jugé par rapport à vos propositions, aujourd’hui, ce sont des promesses non honorées et vous êtes garant de la fermeture de notre filière liquide, pôle d’excellence sidérurgique.
La ré industrialisation passe par le maintien de la sidérurgie en Lorraine et de ses emplois directs et indirects.
En ce moment, votre ligne directrice est de parler des emplois de demain alors que la priorité est d’abord de garantir les emplois d’aujourd’hui.
Avoir une idée sur les perspectives d’avenir soit, « pacte Lorrain » mais cela n’empêche pas la destruction continue d’emplois industriels à moyens termes.
Pour finir, notre syndicat tenait aussi à vous alerter sur les conséquences éventuelles engendrées par votre visite dans notre établissement.
En effet, je vous rappelle que le groupe ArcelorMittal se soustrait totalement à l’impôt du fait de l’application des règles fiscales permises par la communauté européenne aux groupes internationaux qui pratiquent l’optimisation fiscale, et que vous octroyez gracieusement, au frais du contribuable, des crédits d’impôt Recherche et Compétitivité à l’un des hommes les plus riches de la planète !
Pour finir, la CGT se souvient de votre discours tenu à Florange lors de votre première visite en tant que candidat, je vous cite :
« Je viens donc devant vous prendre des engagements, avec toute la responsabilité nécessaire, je ne voudrais pas me retrouver dans la situation d’être élu un jour sur une promesse et ensuite de ne pas revenir parce qu’elle n’aurait pas été tenue.»
La suite on la connait !
L’histoire est écrite :
GANDRANGE la trahison de la droite !
FLORANGE la tragédie de la gauche !
Merci de votre attention
voici notre discours de ce matin face au président de la république
Monsieur le Président de la république
En introduction, nous tenions à vous informer que dans le cadre de la défense des valeurs républicaines, la CGT ArcelorMittal Florange ne s’est pas opposée à votre désir de revenir sur notre site industriel.
Outre le fait que nous avons appelé à la mobilisation afin que vous preniez en considération le degré d’inquiétude et d’attente encore présent chez les salariés, et par souci d’indépendance syndicale, nous n’avons pas organisé une manifestation sous fond politique « anti-Hollande » pouvant profiter à un certain parti anti républicain.
Malgré que nous saluons votre courage politique de revenir à Florange, je pense que vous ne mesurez pas le niveau d’amertume, de rancœur et de colère des salariés face à l’accord que vous avez négocié en catimini, sans nous, pour nous, avec le groupe ArcelorMittal, et face également aux engagements non tenus, promis lors de votre première venue en tant que candidat à la présidentielle.
Avec grands regrets, aujourd’hui, force est de constater que l’accord que vous avez négocié avec Mittal a engendré des conséquences industrielles et sociales sans précédent pour le site de Florange, malgré les multiples cris d’alertes qui vous ont été rapportés pendant nos 24 mois de luttes.
Industriellement
Le projet que la direction a mis en place montre déjà ses limites et ses incohérences.
En effet, outre le fait que chaque site soit mis en concurrence, « méthode Mittal » comme Dunkerque, Florange, Basse Indre, chacun est aujourd’hui tributaire l’un de l’autre.
La brame nous vient de Dunkerque, elle est laminée à Florange, notre brut de tandem est transformé à Basse Indre, notre coke de Florange envoyé à Dunkerque ! Quelle logique ??
Nous produisons à flux tendus, ce qui est extrêmement risqué car si en amont, nous rencontrons des problèmes techniques de maintenance et de logistique, c’est tout l’aval de la filière qui est paralysé, pour qu’au final nous n’arrivons pas à répondre à la demande de nos clients.
Nous sommes dans une véritable incohérence industrielle dénoncée par la CGT, mise en place par le groupe en contradiction totale avec le rapport FAURE, mandaté par le gouvernement, préconisant le maintien du site intégré de Florange et signifiant les divers risques et dangers du saucissonnage de notre site.
Ces divers risques évoqués aujourd’hui sont accentués par le manque d’investissements alloués sur nos outils de production de Florange.
Certes, l’accord prévoit une enveloppe de 180 millions d’euros, mais seulement 53 millions sont alloués à des travaux neufs.
Vous n’êtes pas sans savoir que nous ne gérons pas une épicerie, mais des outils sidérurgiques et nous pouvons estimer que ces 53 millions d’euros à l’échelle industrielle sont négligeables.
Aujourd’hui, le projet de notre soudeuse laser pour passer nos grandes largeurs, peine à voir le jour, les travaux neufs au train à chaud pour laminer les brames de Dunkerque se limitent à du bricolage avec uniquement des changements de moteurs et non pas le remplacement complet de la chaine cinématique mécanique.
La marche à flux tendus montre les limites du 4 cages de Sainte Agathe, notamment pour passer notre USIBOR pour la filière auto, et nous ne parlons même pas de la mise sous cocon de nos hauts fourneaux, appelés aujourd’hui communément le NO MAN’S LAND et laissés à l’abandon sans budget de maintenance, sans contrôle ni suivi, et qui n’offre plus aucune chance de redémarrage dans 5 ans « dixit Mittal » même si la conjoncture le permet.
SOCIALEMENT :
Des salariés victimes du projet industriel imposé par le groupe ArcelorMittal sont devenus aussi victimes de l’accord social qui en découle.
- Ce sont 629 suppressions d’emplois en interne et 140 GEPOR
- Ce sont des licenciements massifs chez nos sous traitants et nos fournisseurs
- Ce sont des ruptures de contrat à foison pour la population intérimaire
- C’est un accord social n’offrant aucune garantie d’embauches à cours terme notamment pour assurer et réussir le transfert des compétences
- C’est un accord actant des baisses de revenus pour les salariés impactés par la fermeture de leur entité et changeant de régimes de travail
- C’est un accord refusant les départs anticipés et n’offrant aucune garantie pour les salariés restant
- C’est un accord engendrant des reconversions drastiques de métiers accentuant de façon significative et alarmante des risques psycho sociaux dans notre usine
Monsieur le Président, passons maintenant si vous le voulez bien, à la non tenue de vos promesses électorales pour le site de Florange.
Je crois que le minimum que nous pouvons attendre de vous, est un discours de vérité, tant en matière économique et sociale.
Le candidat Hollande sur une camionnette devant le portier du train à froid, nous avait promis le changement !!
Avec tout le respect que je vous dois, nous avons envie de vous demander : MAIS OU EST DONC PASSE ce candidat, jurant de faire de la finance son ennemi N° 1 et de défendre coute que coute nos sites de productions industrielles.
Aujourd’hui, l’accord négocié avec le groupe ArcelorMittal fait que vous êtes pris en flagrant délit de complicité avec l’ennemi et garant de la fermeture de nos hauts fourneaux, centre névralgique de l’industrie française.
Force est de constater que votre politique s’inscrit dans la continuité de votre prédécesseur.
En tant que candidat, vous nous aviez promis une loi qui devait protéger notre site de son dépeçage.
Alors oui, il existe un projet de loi qui a été soumis à nos parlementaires (cette semaine) mais en l’état inapplicable sur notre site et complètement vidée de son contenu d’origine, notamment sur la question d’obligation de céder l’unité de production à un éventuel repreneur.
Concernant le projet LYS, nous sommes toujours dans l’expectative ! Certes il y a eu une enveloppe de 20 millions d’euros alloués à Recherche et Développement pour continuer à travailler sur le projet, mais aujourd’hui nous n’avons aucune garantie qu’il voit le jour à Florange. Pire, nous craignons que ce projet, à l’issue, soit développé ailleurs.
Je dois vous rappeler aussi que Mittal a réduit le budget Recherche et Développement car il a été compensé par le crédit d’impôt recherche.
Vous n’êtes pas sans savoir que le projet LYS présente une évolution importante et unique en termes de technologie, de productivité, de rentabilité mais aussi en termes écologique car il permet de produire de l’acier propre.
LYS rentre tout à fait dans les projets d’ambitions futurs proposés par le ministre du redressement productif, malheureusement il semble qu’il soit passé à la trappe.
Nous ne pouvons penser que votre retour ici se limite à une visite de courtoisie ou soit axé uniquement sur une campagne de COM à effet de manche politique, pour redorer le blason socialiste sur le dossier de Florange.
Non Monsieur le Président de la République, ce n’est pas un zoo mais une usine et nous nous battrons pour qu’elle ne devienne pas un musée.
Ce que nous attendons de vous, ce sont des mesures immédiates pour recréer l’emploi à Florange en attirant les jeunes.
Ce sont des garanties inconditionnelles pour pérenniser nos outils restants et des projets d’avenir actés pour retrouver notre filière intégrée, via le projet LYS notamment.
Nous vous avions prévenu à une intervention critique de notre part, nous vous avions prévenu aussi que vous seriez jugé par rapport à vos propositions, aujourd’hui, ce sont des promesses non honorées et vous êtes garant de la fermeture de notre filière liquide, pôle d’excellence sidérurgique.
La ré industrialisation passe par le maintien de la sidérurgie en Lorraine et de ses emplois directs et indirects.
En ce moment, votre ligne directrice est de parler des emplois de demain alors que la priorité est d’abord de garantir les emplois d’aujourd’hui.
Avoir une idée sur les perspectives d’avenir soit, « pacte Lorrain » mais cela n’empêche pas la destruction continue d’emplois industriels à moyens termes.
Pour finir, notre syndicat tenait aussi à vous alerter sur les conséquences éventuelles engendrées par votre visite dans notre établissement.
En effet, je vous rappelle que le groupe ArcelorMittal se soustrait totalement à l’impôt du fait de l’application des règles fiscales permises par la communauté européenne aux groupes internationaux qui pratiquent l’optimisation fiscale, et que vous octroyez gracieusement, au frais du contribuable, des crédits d’impôt Recherche et Compétitivité à l’un des hommes les plus riches de la planète !
Pour finir, la CGT se souvient de votre discours tenu à Florange lors de votre première visite en tant que candidat, je vous cite :
« Je viens donc devant vous prendre des engagements, avec toute la responsabilité nécessaire, je ne voudrais pas me retrouver dans la situation d’être élu un jour sur une promesse et ensuite de ne pas revenir parce qu’elle n’aurait pas été tenue.»
La suite on la connait !
L’histoire est écrite :
GANDRANGE la trahison de la droite !
FLORANGE la tragédie de la gauche !
Merci de votre attention
Posté par Jocegaly à 12:33 - Commentaires […] - Permalien [#]
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