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8 octobre 2013

MUNICIPALES - Les cohérences locales peuvent-elles s’opposer aux cohérences nationales ?

Sur FRANCE INTER

 

l'émission du lundi 7 octobre 2013

Le Front de gauche au bord de la rupture

Ce matin, vous nous parlez du Front de Gauche, au bord de la rupture pour des questions de stratégie électorale.

 

Oui, les deux principales composantes du Front de gauche que sont le Parti Communiste avec Pierre Laurent à sa tête et le Parti de gauche avec Jean-Luc Mélenchon, divergent sur la façon d’aborder les municipales. Le PC en a discuté ce week-end à Saint-Denis, le Front de Gauche en discutera le week-end prochain à Clermont-Ferrand. Pierre Laurent parle du rassemblement de la gauche et explique, en pensant très fort à Jean-Luc Mélenchon, soupçonné d’isoler le mouvement par son goût de l’invective et sa stratégie, que le Front de Gauche doit se penser « au-delà de lui-même ». En gros, ça veut dire qu’il faut favoriser l’alliance avec les socialistes au premier tour des municipales. La montée du FN (et Brignoles vient à l’appui de sa démonstration) fournit à Pierre Laurent un argument unioniste tout trouvé. Derrière cette stratégie vertueuse se niche aussi une nécessité plus triviale : celle de la survie du communisme municipal. Le PC détient 38 villes de plus de 20.000 habitants. Les maires communistes gèrent des villes socialement en difficulté et se coltinent une réalité qui ancre leurs discours dans un pragmatisme forcément moins flamboyant et grandiloquent que celui de Jean-Luc Mélenchon. Les communistes sont opposés à la politique du gouvernement mais, ils font partie, avec le PS, de nombreuses majorités locales…

 

 

Les cohérences locales peuvent-elles s’opposer aux cohérences nationales ?

 

C’est le pari du PC. Gouverner un pays et gouverner une ville n’implique pas forcément les mêmes logiques. Mais à trop chercher d’arrangements, le risque pour le PCF serait de devenir un petit parti qui ne survit que par la volonté des socialistes de ratisser plus large… Les radicaux de gauche font déjà office de ramasse-miette électoral pour le PS sur son flan droit ou dans le sud-ouest. Cette logique donne parfois des situations un peu tordues et peu glorieuses. Ainsi à Paris, Anne Hidalgo promet aux communistes 12 conseillers de Paris… (Un chiffre bien supérieur à leur poids réel dans la capitale) … Mais le fait d’avoir 12 élus permettrait au PC d’avoir un sénateur. Jean-Luc Mélenchon, lui, voit les choses d’un tout autre œil. Il sait que pour faire vivre un courant de pensée, il faut l’incarner avec force au moment de la présidentielle. Le patron du Parti de gauche est dans une opposition résolue à la politique de François Hollande et pour être crédible dans sa logique d’affrontement total de 2017, il ne faut pas d’alliance avec le PS aux premiers tours des élections locales. C’est aussi une condition importante pour espérer bien figurer lors des élections européennes où une parole protestataire forte et de gauche auraient moins de puissance de feu si, dans les mois qui précédent le scrutin européen, le Front de gauche devait frayer avec le PS. Seule cette parole protestataire est en mesure de faire concurrence à Marine Le Pen, estime-t-il. La montée du FN fournit aussi à Mélenchon un argument tout trouvé : politicienne ou politique, stratégique ou idéologique, les deux logiques du PC et du Parti de gauche peuvent se discuter à l’infini…Le problème c’est que le FG s’écharpe sur deux stratégies radicalement opposées sur le thème « la mienne est la seule efficace pour contrecarrer l’extrême droite ». La montée du FN devient un argument politique qui cache des intérêts d’appareil. C’est une responsabilité qui devrait quand même faire réfléchir les dirigeants et les militants de ce mouvement.

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