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30 octobre 2013

T'es faucille ou t'es marteau

Sur ANJOU ROUGE et COQUELICOTS

 

Publié par Daniel Fleury sur
T'es faucille ou t'es marteau
T'es faucille ou t'es marteau

Jusqu'à aujourdhui, je brocardais mon voisin qui souvent au réveil tapais sur un truc, comme ça, juste pour se donner le sentiment d'être toujours vivant. Un vieux bricoleur de l'absurde, collectionneur de bidons bleus.

Mais tout cela serait sans intérêt si je ne constatais pas le même phénomène, au réveil, en ce moment sur les réseaux du Front de Gauche. J'ai même le sentiment d'y participer à mon insu, mais de mon plein gré.

Je pense donc qu'il est plus que temps de poser le marteau et d'abandonner la faucille par la même occasion.

Les noms d'oiseaux en effet, mêmes magnifiés par Médiapart ou autre, s'envolent et ne produisent pas toujours le chant attendu.

La mélodie du Front de Gauche déraille un peu, comme un vieux CD piraté.

T'es faucille ou t'es marteau

J'ai eu l'occasion à maintes reprises ici sur le blog, ailleurs sur les réseaux sociaux, d'exprimer ce que je pense de la position opportuniste défendue par une petite partie du Pcf sur la stratégie à adopter pour les municipales.

J'ai eu également depuis 4 mois le déplaisir d'avoir à le faire, dans la vraie vie, au sein des comités du FdG local (Angers).

J'ai souffert de voir nos camarades du Pcf en but à l'offensive concertée d'une fraction locale qu'ils connaissent bien pourtant, puisqu'elle s'est aussi bien engagée verbalement de façon opportuniste aux côtés du FdG , qu'hier déjà aux côtés du Parti Socialiste lors des dernières régionales.

Mon passé militant à la CGT postaux dans les années 70 comme responsable et élu alors que je ne cachais pas mon militantisme à la LCR de l'époque m'a donné une sorte de flair pour repérer ces apparatchiks qui font reculer bien souvent les causes qu'ils prétendent défendre. Et ils ont toujours le chic de présenter à l'appui une ligne politique existante en dehors d'eux, par besoin d'alliances internes.

Cela a toujours existé, et si le Pcf avait par héritage conservé quelques spécimens qui ont eu quelque descendance, on peut en dire autant sinon plus du Parti socialiste, qui nous a accouché de belles portées solfériniennes. Pour ne pas être en reste et éviter des critiques inutiles, je dirai même que l'espèce prospère aussi dans des organisations plus petites et que l'on peut ainsi expliquer les trajectoires nombreuses de militants « très à gauche » et même à lunettes cerclées dans les années 70 et très solfériniens aujourd'hui.

Cette réalité est inhérente à toutes les associations ou partis dont les membres ou militants délégueraient un peu trop leurs décisions, ou accepteraient des corsets de fonctionnement de type machine à gaz.

On connaît trop bien les textes de statuts où le mot « creuset » rime aujourd'hui avec construction du parti, bloquant ainsi sous sa forme cartel l'outil Front de Gauche.

C'est donc dans ce contexte, et dans le contexte actuel du fonctionnement du Front de Gauche et de ses composantes, national ou local, que le débat sur la stratégie à adopter lors des élections locales avec les solfériniens a surgi.

Ceci pour dire et affirmer que ces fonctionnements ne sont pas les causes, mais aident bien pour les conséquences.

Ce sont des positions politiques sur le fond qui ont procédé du lancement du débat.

Ces appréciations différentes, quoique masquée par les textes stratégiques du Front de Gauche (consensus analogues autour du nucléaire, du productivisme etc...) sont connues de tous et font même la richesse et l'approfondissement des échanges en notre sein.

Ces appréciations peuvent aussi créer de véritables antagonismes, et nous en avons un exemple dans notre région autour du cas emblématique de NDLL.

Et il n'y a aucune surprise à retrouver souvent les mêmes à l'origine d'antagonismes qui auraient pu faire l'objet de débats moins cassants, voire de rupture de consensus entre nous.

T'es faucille ou t'es marteau

Le cas de Paris, est abondamment commenté. Je suis le premier à le qualifier d'erreur politique dommageable, faite pour la défense d'intérêts qui sont bien loin de « la politique autrement », d'autant que j'ai les mêmes à la maison.

Du coup, notre stratégie commune devient inaudible et a bloqué net du côté de la gauche du PS les avancées possibles, permettant là aussi à quelques « cadres » de garder à la fois leur statut d'opposant officiel et de freiner un peu les effets des débats engagés au sein du Parti Soldeur.

Sans m'étendre davantage, je dois cependant dire que dans cette polémique ouverte, certains en profitent également pour développer des thèses de rupture qui n'ont rien à envier à celles que le NPA peut développer nationalement. Ces positions aussi, je les ai entendues et combattues ici et dans la vraie vie. Je les lis dans des « lettres ouvertes » qui ferment tant les portes que la Gauche pourrait avoir chaud cet hiver sans chauffage, tant elle serait resserrée sur elle même.

Il n'y a donc pas du tout rose ou du tout rouge.

Je le répète souvent, mais dans la recomposition lente de la Gauche, il est logique de retrouver des orientations antagoniques. Elles le sont entre le Front de Gauche et une partie du PS qui bouge encore, et au sein même de notre regroupement.

Les régler donc à coup de faucille et de division ou à coups de marteau et d'injures serait bientôt transformer le FdG en champ de foire tourné vers son nombril pour une période indéterminée.

Je ne développerai pas ici les arguments qui sur Paris, Toulouse sans doute, ont empêché parfois un vrai débat politique, tant des intérêts d'appareil de composantes ou humains étaient présents à l'origine il y a déjà presque 6 mois. Et je ne parle pas que du Pcf dans ces cas. Ces arguments volent en ce moment sur les réseaux comme des dazibaos enflammés, mêlant au passage quelque implication de portes paroles du FdG. On ne prête qu'aux riches.

T'es faucille ou t'es marteau

A vouloir ressortir les fonds de tiroir, planter des clous tous azimuts, on obère la possibilité de rebondir à partir de cette crise de croissance du Front de Gauche.

Fermons donc les quincailleries et penchons nous sur une des conséquences qui apparaît une évidence pour la majorité des « sans parti » du FdG : fonctionner autrement, reprendre le débat sur le dépassement des partis, sans pour autant nier leur nécessité et ne plus se voiler la face sur la dureté des débats qui nous attendent encore, au vu des développements de la crise politique et sociale. Bref, refaire à Gauche de la politique autrement avec les vrais gens.

Je vois d'un très bon œil la perspective d'un premier regroupement de 5 composantes du Front de Gauche qui interviendra fin novembre. Des rapprochements se sont déjà fait jour avec « trait d'union » depuis longtemps et donnent à beaucoup la force de « vivre » politiquement sous les manches des marteaux et faucilles qui s'entrecroisent parfois trop souvent à leur goût au dessus de leurs têtes.

C'est bien le Front de Gauche qui peut en sortir par le haut. Non pas parce que surgirai un 3e pôle, mais parce que se regroupent celles et ceux qui veulent redonner âme à la dynamique et à la configuration hors normes du Front de Gauche. Siffler la fin de la récré et se remettre au boulot paraît urgent.

Il s'agit autant d'acter les votes ici et là, que de les terminer enfin. Il s'agit de faire avec et au mieux partout où nous avons des forces, avec l'outil Front de Gauche, en alliance contre l'austérité.

Il s'agit de ne pas se perdre dans le localisme électoral et ne pas oublier que ces échéances seront fortement perçues comme nationales.

Marcher sur deux pieds devient évidence.

Si au passage, là où c'est possible, nous pouvons renouer avec des fractions du NPA qui nous tendent la main, comme avec des désemparés en recherche d'espace vert sur une liste de Gauche, il faut le faire.

Mais l'objectif politique est de marquer le maximum de points pour faire réapparaître l'alternative à Gauche.

Alors les marteaux seront bienvenus pour construire, les faucilles pour couper les joncs du toit.

Cessons donc de vouloir nous fendre la gueule ou couper l'herbe sous le pied des autres.

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