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26 novembre 2013

"Ensemble / Mouvement pour une Alternative de Gauche Écologiste et Solidaire" (MAGES)

Sur DEMOTSCRASSESTIQUENT

 

 

Ensemble-fdg 6.0

 

Alors, voilà…

Je ne sais pas trop par où commencer. Vous êtes sûrement au courant de la chose, la Fase, la Gauche Anticapitaliste, Les Alternatifs, Convergences et alternatives, des militants de Gauche Unitaire et les non encartés œuvrent à la fondation d’un mouvement au sein du fdg.

J’ai d’abord entendu parler de la chose, lu les textes, entendu parler des assises nationales, puis ai décidé de m’y rendre pour voir… Pour voir, oui, mais aussi avec un grand espoir… J’avais bien lu les textes, mais rien ne remplace la prise de température directe de la rencontre. Jauger de l’ambiance, d’une volonté, de ce qui se cache derrière les déclarations d’intention  froides d’un texte qui ne comporte ni le ton, ni ne rend compte de l’enthousiasme, ni des débats internes qui sont ceux des militants devant cette annonce….

"Ensemble / Mouvement pour une Alternative de Gauche Écologiste et Solidaire" (MAGES) puisque c’est son nom est-il réellement le mouvement magique que tant de monde attend ou simplement un autre parti ayant pour but de peser par rapport au PCF et au PG au sein du front de gauche ?

Une partie de la réponse se trouve dans le nom. Ensemble est un mouvement et pas un parti. En tout cas, pas un parti politique comme les autres. Mais je préfère vous raconter cela au travers de ce que j’ai vécu sur place.

En arrivant, j’ai d’abord constaté deux choses, la moyenne d’âge que j’avais tendance à faire baisser et le manque cruel de représentation de la population. Le profil type était celui de l’homme blanc de plus de cinquante ans. Ok, bon, ça commence mal, me suis-je dit… Puis j’ai entendu quelques réflexions : "C’est pas gagné, t’as vu, il n’y a que des vieux schnocks comme moi" et puis aussi des trucs du genre "ça faisait longtemps que j’étais pas venu à une réunion politique, c’est toujours aussi chiant". Au fur et à mesure, j’ai compris qui était là, des militants ayant un vécu irremplaçable, dont beaucoup étaient revenus à la politique après une déception et une période plus ou moins longue de rejet des partis politiques qu’ils avaient tout naturellement passée dans l’associatif militant ou les syndicats. Je me suis demandé ce qui faisait qu’ils étaient à nouveau là. J’ai vu aussi des "jeunes". Ils formaient un groupe dans la salle. Comme s’ils se sentaient assiégés… Étrange…

Puis, j’ai entendu les déclarations. La plupart venant de personnes entre 30 et 50 ans. Mais qu’est-ce donc que ce mouvement où ceux qui parlent, ceux qui présentent la vision sont ceux qui font le lien entre deux populations de militants ? Et puis j’ai écouté.

Nous voulons un mouvement démocratique qui prenne ses décisions au consensus.

Une personne, une voix.

Le collectif oui, mais pas sans l’individu.

Nous ne voulons pas de hiérarchie au sein du mouvement.

Nous ne voulons pas d’instances entre les comités locaux et le national.

Le national aura pour mission d’"animer". Une autre instance nationale aura en charge de faire apparaître une ligne politique cohérente à partir du travail des comités locaux, pouvant être fournie aux portes paroles pour les discussions internes au fdg et en direction des médias "officiels".

Nous voulons faire le lien avec les mouvements sociaux, le monde syndical et les associations sans relation de subordination ou rapport de force, juste du débat, du dialogue et la coordination nécessaire de nos actions et leur remise en perspective dans le but d’une cohérence et d’une convergence des luttes.

Nous allons nous doter d’un outil de débat et d’expression qui ne niera pas l’expression des voix minoritaires, permettra l’expression des individus et des collectifs. Une centralisation des débats qui permettra à tous et chacun de s’exprimer et ne cachera rien des débats et contradictions qui traversent le mouvements et de notre démarche démocratique. Cela se fera au moyen d’un site identifié et de blogs collectifs ou personnels permettant la discussion aussi bien que l’expression. Nous espérons, à terme, que ces débats seront autant d’aides et de pistes pour les débats des collectifs locaux et faciliteront l’établissement de l’organisation transversale que nous désirons mettre en place.

Bref, un mouvement démocratique, qui se dote des outils nécessaires à son ambition, qui ne néglige ni la lutte sociale, ni l’élection, ni la construction sociale alternative et qui entend être un exemple de ce qu’il entend mettre en place comme société.

Vous voulez savoir à quoi cela m’a fait penser ? Vous avez déjà lu La Syndicaliste, le Politicien et L’Anarchiste ? Je vous le conseille, c’est exactement à cela que j’ai pensé… Pour quelle société ? Sûrement, enfin j’espère, un truc du genre la Démocratie et l’oppression volontaire, vers un nouveau modèle de société.

Photo piquée ici: http://johnmullenagen.blogspot.fr/2013/11/en-direct-des-assises-nationales-pour.html

Puis, j’ai refait l’expérience de l’incroyable inefficacité des débats à plus de 10 autour d’une table. Si un jour vous avez du temps à perdre, je vous le conseille, il n’y a rien de mieux. En 3h, en temps limité, même à plein temps, c’est incroyable de constater l’impuissance d’une assemblée à traiter d’un problème, d’avancer dans les débats par rapport à l’outil qu’est internet. Internet offre le temps, permet l’expression de multiples personnes en même temps sans aucune interruption possible, de garder les traces de toutes les expressions, la réponse en plusieurs fois, en plusieurs temps et même de grouper ses réponses en leur donnant la forme d’un argumentaire. Quel gain de temps ! sans parler de l’efficacité de visibilité : Un message, un clic et instantanément, vos 2000 "amis" sont au courant… Sinon, on peut aussi leur passer un coup de fil, mais c’est un peu plus long… ;)

J’ai aussi assisté au bal des angoisses et aux vieux réflexes de centralisme.

Quand on a dit "il faut mettre en place une instance entre le local et le national",  j’ai entendu , "mais comment va-t-on faire sans bureaucratie ?"

Quand on a dit, "il nous faut un porte-parole identifié et unique",  j’ai entendu "comment va-t-on faire sans personnalisation ?"

Quand on a dit, "le consensus risque de bloquer et de tendre à la mollesse des positions", j’ai entendu, "mais comment va-t-on faire sans écraser les positions minoritaires ? Comment va-t-on accepter que certaines personnes exercent un droit de retrait et ne se fassent pas violence pour cette action et au nom du collectif ? Qu’ils ne participent pas, mais c’est inimaginable ! Et le sentiment d’appartenance, l’esprit de corps qui prime sur l’individu ?"

Quand on a dit, "sur internet, le débat est tranché, la seule différence c’est qu’on ne sait pas qui tranche",  j’ai entendu, "je ne comprends pas comment on peut ne pas trancher et laisser voir des dissensions". "Je ne connais pas l’internet qui ne tranche pas, mais favorise par l’adhésion qu’elle suscite telle ou telle action de par le nombre de personne qui s’y investissent." Cette méconnaissance du net qui ne connait que le forum administré par un modérateur censeur anonyme et qui n’admet pas l’expression des voix dissidentes, de celles qui posent les problèmes, les font apparaître et qui permettent ainsi de les régler par le débat et l’argumentaire.

Quand on a dit, "la décentralisation n’est pas la garantie de l’absence de dérive et de récupération, pas plus que ne l’est le centralisme", j’ai entendu "cette méconnaissance de ce que peut être la modération par l’ensemble des pairs sur internet, celle du nombre qui juge en son âme et conscience et au nom des valeurs de chaque individu de ce qui est ou non porteur des valeurs communes du groupe". "La négation même du fait qu’un mouvement n’est que le reflet de ceux qui le composent et pas l’expression d’une ligne retravaillée, synthétisée, interprétée, qui redescend déformée sous forme de loi impérative devant s’appliquer à tous au nom du sentiment d’appartenance, du raisonnable, et de la majorité supposée exprimée parmi les membres du groupe."

C’est pour toutes ces remarques, ces peurs, ces incompréhensions. Au nom de toute cette bonne volonté déstabilisée, bousculée dans ses habitudes, en perte de repère dans ses pratiques que j’appelle tous ceux et toutes celles qui ont pris l’habitude des pratiques, qui savent les solutions, qui connaissent les techniques, qui ont expérimenté l’internet, et qui ont mené des réflexions personnelles permettant d’allier l’indispensable action "réelle" de terrain, d’approche des gens dans leur quotidien et l’action, la communication, la diffusion, le débat en ligne (ou dit "virtuel") à aller sur place, dans les collectifs "physiques", apporter leur  contributions, entamer les débats et les formations nécessaires à l’articulation des complémentaires que sont l’action de terrain, les assemblées physiques et celles d’un nouveau genre qui sont appelées "virtuelles" et qui n’ont pas vocation à remplacer mais à compléter, à élargir, à faciliter l’action politique et pratique de ce mouvement qui se veut être le terrain d’expérimentation et l’exemple de ce qu’il entend promouvoir comme idéal de société.

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