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5 décembre 2013

La prostate vous en voulez combien ?

Sur le blog ANJOU ROUGE

La prostate vous en voulez combien ?

Bon nombre d'entre nous ne vont plus pouvoir aller pisser sans penser à notre Lollande grâce à un médiacrate zélé qui comme on crée une ritournelle entêtante, a convaincu qu'il y avait là matière à support publicitaire.

Bon, la prostate c'est fait, la prostitution c'est fait, le prochain qui vient en tête en recherche sur google, c'est « prospectus ». Finalement c'est dans le thème.

Les faces plates se sont déchaînées durant vingt quatre heures. Entre deux bijoutiers tireurs, un vrai tireur fou, trois Brunet de droite, un vidéaste junkie en prison, un client de prostituée protestant sans bonnet contre l'éco taxe des trottoirs, ils ont construit des débats transparents sur la prostate du Président.

Au fait, en entrant, elle est à droite ou a gauche ?

Tout cela serait risible, s'il s'agissait simplement de divertissement au raz des pâquerettes. Mais non, cela se passe sur des chaînes télévisées dites « d'infos » et sur de très sérieux journaux en papier.

La presse, la télévision, ressemblent de plus en plus à nos rues couvertes de panneaux publicitaires où de temps à autre, il faut bien trouver une accroche pour attirer le chaland.

 

La prostate vous en voulez combien ?

Ce n'est pas un hasard si ceux là prennent eux mêmes le nom de médias de masse.

J'ai trouvé sur le Wikipédia un extrait qui va m'éviter d'écrire cent phrases.

« Au sein de cet ensemble, l'expression médias de masse (de l'anglais « mass-media ») caractérise un sous-ensemble important, les médias qui ont acquis une diffusion à grande échelle pour répondre rapidement à une demande d'information d'un public vaste, complété dans de nombreux cas par une demande de distraction. La plupart des entreprises dites de média emploient des journalistes et des animateurs de divertissement. Ils recueillent dans un premier temps des informations auprès de sources d'information, en leur assurant la protection des sources d'information, ce qui leur permet d'acquérir une audience, et valorisent dans un second temps leur audience par la vente d'espaces publicitaires. À côté de ce modèle dominant, les chaînes de téléachat et les périodiques ne diffusant que des petites annonces et publicités sont aussi considérés comme des médias. »

Tout y est dit, curieusement, et replacer là dedans la prostate d'un Président entre deux pubs de fromage ne relève de fait que de la routine. C'est le buzz assuré, et le bonheur des commerciaux chargés de négocier les espaces publicitaires.

Je ne sait ce qui, entre des libérations d'otages, des enfants enlevés, des voiles remis, des prostates enlevées, arrive en tête de gondole de l'audience à partir de laquelle se négocie l'espace ou la minute. Il doit bien y avoir des statistiques quelque part.

J'ai beau moi, glisser entre deux lignes un gros mot, mon google analytics ne remarque jamais rien.

Je ne crois pas totalement à cette théorisation qui ferait des médias ce que j'ai entendu appeler la « deuxième peau du système ».

Il y a certes un certain nombre de « journalistes » qui se réfugient derrière une mystique de « l'objectivité » pour défendre leur idéologie de classe, du moins celle de la classe qui les nourrit.

Ils cherchent souvent à se confondre avec une autre créature qu'on appelle intellectuel spécialiste toujours de quelque chose, pour faire court. Ces créatures se reproduisent entre eux aussi bien à droite que dans une fausse gauche bien pensante.

Je ne suis pas en train de dénoncer les « élites » de façon populiste, mais simplement de mettre le doigt sur celles auto proclamées et adoubées en rond par nos lucarnes publicitaires.

Il ne sera donc plus questions de plumes acérées, mais de paillettes.

Le développement des écrans à sens unique que sont les télévisions a pris son deuxième souffle avec le mélange de l'information instantanée et du marketing, qu'il soit d'objets, d'informations ou de politique.

Tout se vend comme marchandise, et fait vendre selon le degré de pulsion auquel elle s'adresse.

Difficile dans ces conditions de différencier ce qui est vraiment de la deuxième peau du système, des chiens de garde, et du marketing pur de mass média. Il sera de plus en plus compliqué de faire la différence entre l'animateur, le journaliste et guignol. Le dernier cité peut être apparaîtra comme le plus impertinent.

Il est de plus en plus fréquent de constater que des humoristes ont plus de pertinence politique que les diffuseurs de nouvelles en copier monté, comme certains caricaturistes il y a longtemps détonnaient avec la presse aux ordres.

Ce système a donc sa propre économie de fonctionnement et interfère avec ce qui ne peut plus désormais s'appeler un contre pouvoir que pour que quelques résistants « journalistes ».

Un journaliste aujourd'hui vit en partie de compromissions dès lors qu'il n'a pas trouvé ou conquis les moyens de son indépendance, quelle soit financière, ou en terme de « notoriété » gagnée de haute lutte.

Le reste, c'est de la ligne, du papier, des pixels et des jingles.

Alors que penser des manipulations médiatiques de certains événements politiques ? Que penser des glissements progressifs vers l'abus du bleu marine parfois, des infos de caniveau souvent ?

Service commandé, langue dans la main de celui qui nourrit ? Allégeance à ceux qui paient ? Proximité politiques douteuses ?

Il y a sûrement de tout cela à la fois. Mais ce monde est aussi un monde de requins où tenir sa place se paie de trahisons et de coups en vache. C'est aussi ce qui y fait régner l'apparente connivence.

 

La prostate vous en voulez combien ?

Et les options politiques dans tout ça ?

Elles existent encore dans certains secteurs de la presse écrite, bien qu'aujourd'hui les plumes se répandent aussi sur les faces plates.

Il se fait rare, celui qui ose se déclarer partial, sans objectivité. Il est plus facile de baisser casaque quand on ne l'a pas affichée au départ.

Nous n'avons donc plus guère que des animateurs, présentateurs d'informations en vrac ou pré digérées, mais toujours entre deux espaces publicitaires, et hiérarchisées en fonction de ceux-ci.

La colère s'exprime dans la confusion ? Qu'à cela ne tienne, si la pulsion va du côté du rejet de l'autre, on fera dans la dédiabolisation de la marine. Cela permettra plus tard de la présenter entre une pub d'assurance et une banque qui ne manque pas de bon sens, et de rentabiliser le quart d'heure.

Je vais vous faire bondir, mais un Jean Luc Mélenchon se cote aussi en espaces publicitaires, et nous en sommes les consommateurs, pour le costard cravate qui programme.

Une polémique autour des chiffres de la mobilisation du 1er décembre remplissait donc deux objectifs.

Eviter tout d'abord de parler du fond qui n'a qu'un cœur de cible réduit à leur yeux, et répondre sur le terrain de la manipulation pour complaire à tous ceux qui sont susceptibles à droite du Front de Gauche de devenir ou d'être les soutiens de leurs turpitudes quotidiennes.

C'est donc un système qui s'auto alimente, qui broie de vrais journalistes ayant besoin de travailler, qui en détourne d'autres en les achetant, qui en intègre certains qui ne mériterait que d'être marchands de torchons.

Et cela brasse aussi de pseudos spécialistes d'un livre qu'on retrouvera vite sur les vides greniers de la prochaine saison, comme de faux intellectuels un peu rassis qui professent la bonne France d'autrefois, blanche et lectrice de Fripounet et Marinette.

S'égarent là dedans quelques hommes ou femmes politiques, animateurs de quelques soirées et puis s'en vont.

C'est donc un de ces tireurs de ficelles qui a déniché le bulletin de santé du Président et a lancé la toupie.

Quelqu'un disait qu'à force de travailler les pulsions, on détruit le désir. Le désir, lui qui est une barrière construite contre les pulsions brutes, une construction délicieuse qui demande satisfaction délicate, s'il disparaît fait avec lui disparaître l'humain.

L'abrutissement médiatique est de ces assassins là, comme il est en même temps aliénation.

Les torchons où règnent le copier coller, les rogatons d'arrière cuisine, la télé, l'info formatée et les jeux sont des remparts utiles au système, même si il n'y a pas là un grand complot du Capital.

Ce monde là se vit pour lui même, comme bouffon du roi dans les meilleurs moments, ou pourvoyeur du pire quand il s'affole. Très curieusement, cette télé décriée et regardée jusqu'à plus soif, participe aussi du tous pourris et de la critique des « élites », alors qu'il ne s'agit que d'avatars.

Il y a un fossé immense entre cette télévision « la voix de son maître » du temps de l'ORTF, et l'instrument libéral d'aujourd'hui où la marchandisation règne en maître sur le chien de Pavlov.

 

La prostate vous en voulez combien ?

L'espace du web est en fin de parcours lui aussi, parce que colonisé par les marchands d'infos en tube et les traqueurs de comportement du « consommateur ».

Il a encore le mérite de l'interactivité, comme de la possible prise de parole libre, comme sur l'agora antique.

Méfions nous qu'il ne nous installe pas des écrans sur la place.

(Merci à celles ou ceux à qui j'ai emprunté les illustrations)

 

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